Mise à jour 9h15 : Sam Altman et les démissionnaires d’OpenAI rejoignent Microsoft. C’est Satya Nadella, qui a passé son week-end à faire le médiateur chez OpenAI, qui a annoncé la nouvelle. La page OpenAI se tourne. Si vous n’avez rien suivi à l’affaire, lisez notre résumé sur le week-end qui a tout changé chez OpenAI.
Article original : Il y a un peu moins d’une semaine, OpenAI était vu par beaucoup comme un futur géant de la tech au potentiel aussi grand que celui d’un Google ou d’un Microsoft.
Seulement quelques jours plus tard, l’entreprise semble au bord de l’effondrement. La faute à un week-end de drames qui a vu son CEO Sam Altman être renvoyé, une partie de ses équipes le suivre par solidarité, des investisseurs lutter pour le faire revenir puis le conseil d’administration renverser la table une seconde fois, pour se protéger lui-même. OpenAI ne fait pas l’actualité pour les bonnes raisons et pourrait être abandonné par beaucoup, à cause de son instabilité.
Dimanche 19 novembre, deux jours après son licenciement surprise, Sam Altman avait fait son retour au siège d’OpenAI dans l’espoir de retrouver son poste. Finalement, le visage de ChatGPT est reparti « choqué », après avoir appris que le conseil d’administration qu’il pensait sur le point de démissionner avait nommé Emmett Shear, l’ancien patron de Twitch, à sa place. Mira Murati, qui l’avait remplacé pendant un peu plus de 24 heures, a aussi perdu sa place.
OpenAI sous le choc du renvoi de Sam Altman
Sam Altman était-il un mauvais patron ? Tout le soutien qu’il a reçu le week-end du 17-19 novembre laisse penser que non. Les équipes d’OpenAI, qui ont appris au dernier moment la décision de leur conseil d’administration, sont nombreuses à avoir exprimé de la solidarité pour leur ancien CEO. Plusieurs cadres majeurs, dont Greg Brockman (cofondateur et président d’OpenAI), Jakub Pachocki (directeur de la recherche), Aleksander Madry (directeur de la gestion des risques) et Szymon Sidor (un chercheur majeur) ont annoncé qu’ils quitteraient l’entreprise si Sam Altman était viré, supposément pour l’accompagner sur ses futurs projets. De nombreux émojis en forme de cœur ont été postés sur les réseaux sociaux, en solidarité envers Sam Altman.
Du côté des investisseurs aussi, Sam Altman était grandement soutenu. L’homme qui a fait découvrir ChatGPT à la planète tient un rôle majeur dans l’expansion de l’IA générative, ce qui rendait son départ pour « un manque de franchise dans ses communications » difficile à comprendre. Microsoft, qui a investi plus de 10 milliards de dollars dans OpenAI, était très remonté contre la décision d’OpenAI, puisqu’il exigeait de la « stabilité ». Satya Nadella, son CEO, aurait participé à la médiation pour nommer un nouveau conseil d’administration plus compétent et réhabiliter Sam Altman. Si tout s’était passé comme prévu, le 19 novembre aurait dû se terminer par la composition d’une nouvelle équipe et le retour du CEO emblématique de l’entreprise.
Finalement, après avoir décidé d’une deadline à 17 heures, le conseil d’administration d’OpenAI a décidé de rester en place et de nommer un nouveau CEO par intérim, plus compatible avec sa propre vision. Emmett Shear, qui a co-fondé Twitch, prend la relève. Sam Altman est donc reparti sans rien, tandis que Mira Murati, qui souhaitait le retour de Sam Altman, n’aura pas tenu un week-end.
Dans la foulée de cette annonce choc, de nombreux employés d’OpenAI ont publié des messages de soutien sur les réseaux sociaux. Microsoft serait particulièrement agacé par la situation, qui pourrait lui coûter de nombreux points à l’ouverture de Wall Street lundi matin. Le signal d’alerte est tiré chez OpenAI, en danger imminent si une grande partie de ses équipes décidait de partir (et si les investisseurs décidaient de suivre Altman dans ses futures aventures). Aujourd’hui, ChatGPT est utilisé par plus de 100 millions de personnes chaque semaine. Pourra-t-il se maintenir à un tel niveau si ses ingénieurs démissionnent ?
Pour justifier sa décision, le conseil d’administration d’OpenAI indique qu’il n’y avait pas d’autre voie à suivre : « le conseil d’administration s’en tient fermement à sa décision, qui constitue le seul moyen d’avancer et de défendre la mission de l’OpenAI » a-t-il déclaré dans un communiqué. Le statut particulier de l’entreprise, d’abord fondée en tant que société non profitable, puis devenue une entreprise plus normale sous Altman, pourrait avoir tendu le conseil d’administration d’OpenAI, qui n’était pas en phase avec son dirigeant. Ce week-end de chaos floute néanmoins son avenir, encore plus avec un nouveau CEO sans aucune expérience en intelligence artificielle.
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