L’année dernière, Microsoft a introduit sa plateforme applicative universelle (ou Universal Windows Platform dans la langue de Donald Trump) afin d’encourager les développeurs à créer des applications universelles compatibles à la fois sur PC, tablettes, smartphones, et même sur l’HoloLens et la Xbox One. On comprend facilement l’enjeu stratégique de cette fonctionnalité pour l’entreprise, dont le catalogue applicatif accuse un certain retard par rapport à celui de ses concurrents comme Apple et Google.
Ouvrir les portes aux 16 millions d’applications potentiellement compatibles
La dernière mouture de Windows est pensée pour être future-proof, l’entreprise ne prévoyant d’ailleurs pas de future version au-delà de Windows 10. La firme de Redmond a entièrement revu sa logique de distribution autour de l’idée que Windows 10 serait la dernière version majeure de Windows, qui devient un service mis à jour constamment. Rien n’indique qu’un Windows 11 ou 12 ne finira pas par voir le jour, mais pour l’instant, la société se concentre sur des modifications incrémentielles — comme c’est le cas avec la mise à jour anniversaire qui sera disponible publiquement cet été.
Windows as a Service
En intégrant son savoir faire en matière d’apprentissage automatique et de d’intelligence artificielle au sein de son assistant personnel virtuel et dans les bots, la Build 2016 confirme clairement l’idée selon laquelle Windows 10 est pensé pour le service (WaaS, ou Windows as a Service).
Le système de Microsoft est pensé pour tirer pleinement parti de tout le potentiel des applications Modern, à base d’interfaces conçues pour le langage naturel comme les gestes et la voix. Toutefois, les utilisateurs dépendent aujourd’hui en majorité des logiciels Windows hérités d’anciennes versions du système utilisant les API Win32.
À l’usage, Windows 10 se révèle être un OS agréable et bien pensé (toutes autres considérations mises à part); mais hélas, étant donné la pauvreté du magasin d’application, on se retrouve bien souvent à télécharger ses programmes sur le web plutôt que sur le Windows Store.
Mais cela pourrait bientôt changer. En effet, pendant la Build, Kevin Gallo, le Vice-Président en charge des développeurs Windows a dévoilé un convertisseur qui pourra porter très rapidement les applications Windows héritées de .Net et de Win32 en application Modern. De fait, ces applications pourront profiter des API des applications universelles, comme Windows Ink, Cortana et les bots intelligents qui sont d’après Microsoft le futur des applications.
Une coéxistance délicate
En plus de proposer de nouvelles interactions homme-machine, les applications Modern converties pourront être téléchargées sur le Windows Store, évitant ainsi à l’utilisateur les nombreux risques liés au téléchargement d’application sur le web. L’intérêt pour l’éditeur est évident, il s’agit de grossir les rangs de son magasin en ouvrant les portes aux 16 millions d’applications potentiellement compatibles.
On pourra cependant se demander si cette nouveauté ne se fera pas au détriment de l’expérience et de la cohérence de l’interface utilisateur. On peut déjà reprocher à Windows 10 un certain manque d’unification entre les parties bureau — comme l’explorateur de fichier — et les parties Modern, qui donne souvent l’impression d’être en présence de deux systèmes au lieu d’un. Même si le passage de Windows 8 à Windows 10 a largement contribué à diminuer cette impression, elle persiste toujours, et il est à craindre que la présence sur le Windows Store d’applications ne répondant pas aux consignes de design des applications Modern n’arrange pas la situation.
De son côté, Gallo n’est pas inquiet et n’entend pas « limiter les développeurs ». Le responsable ne nie pas que certaines applications au design désuet puissent se retrouver dans le Windows Store, mais il espère que la facilité avec laquelle on peut passer ces applications au design Modern encourage les développeurs à mettre à jour l’interface de leurs applications.
SDK & Visual Studio 2015
Parallèlement, la Build a été l’occasion pour Terry Myerson, le responsable de la division Windows et Appareils, de donner des chiffres concernant l’évolution de la plateforme. D’une année à l’autre, le Windows Store a vu une croissance de plus de 60 % en nombre de développeurs, et comptabilise aujourd’hui plus de cinq millions de visites de la part des utilisateurs. On imagine que l’unification du magasin avec celui de la Xbox One risque de favoriser cette croissance dès la mise à jour anniversaire de Windows 10.
Au total, les développeurs pourront compter sur plus de 1 000 nouvelles API et fonctionnalités, comprises dans la mise à jour de Visual Studio 2015 et dans le kit de développement anniversaire (Anniversary SDK). Ils auront par exemple la possibilité d’unifier les notifications dans le cloud à l’ensemble des terminaux des utilisateurs, et pourront proposer des mises à jour payantes de leurs applications. Il s’agit là d’une fonctionnalité demandée depuis longtemps par les développeurs qui sont pour l’instant obligés de republier leurs applications s’ils souhaitent faire payer une mise à jour.
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