L’histoire chaotique du renvoi de Sam Altman à la tête d’OpenAI, puis de son retour en grâce, est entourée de mystère. Un nouvel article du Washington Post pourrait permettre d’éclairer certaines zones d’ombre. Selon le média américain, plusieurs membres seniors de l’entreprise OpenAI, spécialisée dans l’intelligence artificielle, se seraient plaints du comportement du jeune prodige, les mois qui ont précédé son renvoi.
Le développeur et chercheur de 38 ans aurait été « abusif psychologiquement », ce qui aurait créé « du chaos et des retards au sein de la startup d’intelligence artificielle », peut-on lire. Il aurait également eu l’habitude de monter ses employés les uns contre les autres. Certains
L’article se fait l’écho des doutes du Conseil d’administration d’OpenAI quant à la fiabilité de Sam Altman et sa capacité à être honnête et transparent. Certains pensaient notamment qu’il aurait menti à propos d’une membre du board, Helene Toner (celle qui a « tenu tête à Sam Altman et a payé le prix fort », selon Libé), pour la faire renvoyer.
Cet épisode aurait poussé le Conseil d’Administration à mener une enquête sur le fondateur. En jeu : le fait qu’Altman disposerait de très bons soutiens au sein de certaines « factions » d’OpenAI, mais que de nombreux leaders faisaient remonter le fait qu’il était impossible de travailler avec lui, car il serait « très toxique ».
D’après le Washington Post, ces plaintes concernant Altman auraient joué une grande part dans la décision de l’ancien Conseil d’administration de le renvoyer, estimant qu’il était impossible de le superviser.
Que s’est-il passé chez OpenAI, déjà ?
Rappel des faits : le 17 novembre dernier, Sam Altman a été débarqué d’OpenAI, l’association à but non lucratif qu’il avait cofondée, devenue depuis ouverte aux capitaux, dont les milliards de dollars de Microsoft. OpenAI est notamment connue pour avoir créé les modèles GPT-3 et GPT-4, qui nourrissent ChatGPT, un chatbot surpuissant.
La raison de ce renvoi très soudain n’avait pas été avancée jusqu’ici. La nouvelle avait surpris de nombreux experts du secteur, alors que l’avenir d’OpenAI semblait radieux.
Après quelques jours de tergiversations, OpenAI a finalement réintégré son cofondateur, après que la quasi-totalité des employés avaient pris publiquement sa défense. Le Conseil d’administration, qui avait décidé de l’écarter, a été grandement modifié pour faire disparaître de nombreuses têtes. Altman est revenu en messie.
Dans un message publié sur X après on retour, Altman a admis qu’il y avait eu « clairement de vraies incompréhensions entre [lui] et certains membres du Conseil d’administration », sans donner plus de détails. « Pour ma part, il est important d’apprendre de cette expérience et pouvoir appliquer cet apprentissage incroyable en avançant collectivement en tant qu’entreprise. L’avis indépendant du Conseil est bienvenu », a-t-il ajouté.
Il est même allé jusqu’à remercier « Helen [Toner] » et « Tasha [McCauley] », deux des femmes qui se sont opposées à lui, pour « leur contribution à rendre OpenAI plus forte ». Depuis le retour en grâce d’Altman à la tête d’OpenAI, des observateurs n’ont pu s’empêcher de noter que les deux seules femmes du Conseil d’administration avaient été renvoyées. Parmi les 702 employés sur 750 qui avaient signé la lettre de soutien à Sam Altman lorsqu’il avait été évincé, on comptait 75 % d’hommes.
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