En 2023, est né un tout nouveau segment a priori porteur : celui des PC déguisés en console portable. Valve a donné le la avec le Steam Deck, qui a connu sa première révision avec le lancement d’un modèle OLED. L’entreprise a été imitée par Asus, qui commercialise l’excellente Rog Ally, puis par Lenovo, qui propose depuis octobre 2023 le Legion Go. Pour se distinguer, cet appareil mise sur un immense écran et une polyvalence liée à son design, proche de celui d’une Nintendo Switch. Bref, c’est un peu un monstre technologique.
Dans sa philosophie, le Legion Go se rapproche énormément de la Rog Ally. Les deux « consoles portables » partagent d’ailleurs le même processeur — le Z1 Extreme — et le même tarif — 800 € (hors réduction). On retrouve aussi un système d’exploitation Windows 11, quand le Steam Deck tourne sous Linux. Cette approche donne l’impression que le Legion Go est davantage un PC portable, mais pensé pour un usage gaming à 100 %.
Prix et disponibilité du Lenovo Legion Go
Le Lenovo Legion Go est disponible depuis le 31 octobre 2023 au prix de 800 €.
Points forts
- Un très grand écran de 8,8 pouces
- La puissance est là
- Une polyvalence intéressante dans l’utilisation
Points faibles
- Optimisation en deçà de la Rog Ally
- Partie logicielle décevante
- Haut-parleurs médiocres
Une très, très grosse console
Autant le dire tout de suite : le Legion Go est une console immense. Il faut dire que son design repose sur un écran de 8,8 pouces, bien plus impressionnant que celui de la Rog Ally (7 pouces) et du Steam Deck OLED (7,4 pouces). Il faut bien caser cette surface d’affichage quelque part. Malgré tout, la prise en main reste confortable. Seul le poids rappelle à quoi on a affaire : avec 854 g sur la balance, le Legion Go en impose. Lenovo compense ces mensurations de mammouth avec plusieurs modes d’utilisation. À la manière d’une Nintendo Switch OLED, il est possible de déployer une béquille pour laisser la console sur la table et ne jouer qu’avec ses manettes détachables.
Car oui, le Legion Go copie ouvertement la console de Nintendo avec ses propres Joy-Con, baptisés Legion TrueStrike. Ils sont quand même bien plus gros que les Joy-Con et, surtout, ne risquent pas de connaître le même souci de drift (dérive) : les sticks sont pourvus de la technologie magnétique Hall Effect, qui empêche les frictions et l’usure des pièces. On aurait néanmoins aimé qu’ils se détachent plus facilement, que la croix directionnelle soit plus souple ou encore que la disposition des touches soit mieux pensée (celles des menus rapides tout particulièrement).
Pour offrir toujours plus d’options de jeu, le Legion Go dispose d’un mode FPS. Concrètement, le TrueStrike droit est équipé d’un capteur optique et peut reposer sur une base aimantée fournie afin de devenir une souris (n’oubliez pas de le désactiver quand vous repassez en mode d’utilisation normale). En apparence, c’est étrange. En pratique, c’est une excellente idée, avec une ergonomie suffisante pour donner l’illusion aux férus de jeux de tir (ou qui préfèrent jouer à Diablo IV sans manette). C’est au passage un bon moyen pour naviguer dans Windows, pas du tout pensé pour un pad classique. Legion Go arbore d’ailleurs un trackpad pour bouger plus facilement le curseur.
Un très, très grand écran
L’écran de 8,8 pouces est le principal argument du Legion Go. Une telle diagonale est un bonheur pour les yeux. Elle permet de profiter du spectacle avec un confort difficile à nier. Grâce à cette caractéristique, vous n’aurez aucun problème de lisibilité, même sur des jeux remplis de textes (notre exemple : Baldur’s Gate 3). Pour Lenovo, c’est un choix payant, sachant que l’autonomie n’est pas pire que la concurrence.
Attention, néanmoins, l’écran du Legion Go n’est pas 1080p, mais 1600p (2560 × 1600 pixels). Cette définition QHD+ est alléchante sur le papier, mais à oublier en pratique. La puce Z1 Extreme n’est pas suffisamment puissante pour garantir des performances consistantes en 1600p. Il faudra donc configurer l’écran en 1080p — voire en 720p si vous cherchez la fluidité à tout prix — pour bien profiter du Legion Go. L’écran 1600p n’est qu’une illusion, une promesse difficile à tenir. Cependant, ce n’est pas très grave : dans ce format de jeu, le 1080p suffit amplement.
Le reste de la fiche technique du Legion Go force le respect, avec une luminosité de 500 nits et un taux de rafraîchissement de 144 Hz (là encore, c’est trop, mais qui peut le plus peut le moins). On sent que Lenovo a voulu miser sur des caractéristiques de haute volée, lançant presque une course à la puissance. Les 16 Go de mémoire vive et le stockage de 512 de série (en SSD) le confirment un peu plus.
Et les performances ?
Le Legion Go partage la même puissance que la Rog Ally (tout au moins le modèle le plus haut de gamme). On s’attendrait donc à obtenir les mêmes performances. C’est vrai dans la majorité des cas, mais on sent quand même une optimisation en deçà sur la console de Lenovo. Sur Diablo IV, par exemple, le jeu est un tantinet plus fluide sur la concurrente vendue par Asus. Un constat partagé par nos confrères de Frandroid, qui évoquent un gain pouvant grimper « jusqu’à 15 fps » en faveur de la Rog Ally. La puce est pourtant exactement la même, ce qui prouve que les ressources ne sont pas aussi bien gérées.
On a par ailleurs connu quelques plantages fâcheux avec un jeu comme Ratchet & Clank: Rift Apart, ce qui nous a empêché d’aller bien souvent au-delà de l’écran d’accueil. On a aussi rencontré un bug étrange avec Cuphead, installé grâce à l’application Xbox. L’image était à l’envers… On n’a en revanche rencontré aucun problème avec des titres récents comme Jusant ou encore Remnant 2. Elden Ring est, lui aussi, parfaitement jouable, avec en bonus la joie d’en profiter sur un grand écran. On retiendra que le Legion Go en a sous le capot, mais qu’il faudra que Lenovo propose quelques mises à jour pour améliorer la stabilité.
De toute façon, le Legion Go s’adresse avant tout à celles et ceux qui n’hésiteront pas à mettre un peu les mains dans le cambouis pour bien tirer profit de sa puissance. Il est nécessaire de passer par la case des réglages pour obtenir une expérience de jeu confortable. Sur ce point, le volet d’accès rapide à la configuration fonctionne bien, avec la possibilité de choisir rapidement un mode de puissance (Silence, Équilibré, Performance et Personnalisé). Plus on poussera les watts, plus les performances seront au rendez-vous, plus l’autonomie chutera en conséquence et plus la console ventilera (elle peut faire du bruit, et les médiocres haut-parleurs ont du mal à couvrir). C’est mathématique et le Legion Go ne fait pas de miracle. Pour aller chercher les trois heures de jeu sans brancher, il faudra s’accrocher et/ou consentir à de lourds sacrifices.
Le Legion Go souffre aussi du même défaut que la Rog Ally : il tourne sous Windows 11 et passe par une surcouche logicielle pour offrir une ergonomie proche d’une console portable (comme SteamOS). Si l’interface maison d’Asus n’était pas très convaincante, que dire de celle de Lenovo ? Elle n’est ni jolie ni très réussie. Elle manque cruellement de finitions, aussi bien sur l’aspect visuel (peu accueillant) que la navigation). Là encore, c’est un défaut qui pourra se corriger avec le temps, à condition que Lenovo assure un bon suivi. Le potentiel est là, en tout cas.
Le verdict
Lenovo Legion Go
Voir la ficheOn a aimé
- Un très grand écran de 8,8 pouces
- La puissance est là
- Une polyvalence intéressante dans l’utilisation
On a moins aimé
- Optimisation en deçà de la Rog Ally
- Partie logicielle décevante
- Haut-parleurs médiocres
Porté par un écran de 8,8 pouces et plusieurs modes d’utilisation loin d’être inintéressants, le Legion Go de Lenovo est une console qui dispose d’arguments solides face à une concurrence féroce. Pouvoir jouer sur une telle surface d’affichage en mobilité reste une qualité difficile à contester, d’autant que l’ergonomie globale n’en pâtit pas vraiment.
Il est simplement dommage que la partie hardware ne soit pas accompagnée d’une interface ad hoc, paralysée autant par Windows 11 que par un manque de soin de la part de Lenovo. En résultent quelques soucis d’optimisation qui rendent les performances moins consistantes que celles de la Rog Ally d’Asus, pourtant pourvue de la même puce. Mais, quand tout marche bien, c’est vraiment un pur bonheur.
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