Une petite phrase prononcée par le patron d’IDF Mobilités a suggéré la possibilité de faire fermer Google Maps et Citymapper durant les Jeux Olympiques de Paris. En réalité, il est surtout demandé aux deux applications mobiles de jouer le jeu et de se coordonner avec l’autorité organisatrice des transports pour fluidifier au mieux le trafic.

C’est une petite phrase prononcée lors d’une interview qui interpelle et qui fait réagir, en particulier sur les réseaux sociaux. Si Google Maps ou Citymapper ne suivent pas les lignes directrices d’Île-de-France Mobilités, alors il pourrait être envisagé de les neutraliser. « On leur demandera de fermer leur application », est-il dit.

Fermer Google Maps et Citymapper ? C’est le scénario inattendu qu’a dépeint le président général d’IDF Mobilités, Laurent Probst, dans les colonnes d’Ouest-France, le 17 janvier 2024. Il s’agissait de donner des détails sur la manière dont les transports franciliens se préparent aux Jeux olympiques de Paris.

Le problème du trafic durant les Jeux olympiques

Un scénario inattendu, et manifestement improbable. Contacté ce jeudi 18 janvier par Numerama, IDF Mobilités a précisé les propos de Laurent Probst en les nuançant fortement. Il n’est absolument pas prévu de faire fermer les applications dédiées à la mobilité. Au contraire : IDF Mobilités compte aussi sur l’engagement de Google et Citymapper.

« Le but, c’est que tout le monde joue le jeu avec les touristes » qui arriveront pour assister aux Jeux, du 26 juillet au 11 août 2024, indique IDF Mobilités. Dès lors, pour que la circulation des voyageurs et des transports se passent pour le mieux durant cette période, il est préférable que toutes les applis se coordonnent et se fondent sur les mêmes données.

Siège de métro. // Source : Canva
Le métro sera très sollicité pendant les Jeux. // Source : Canva

« C’est un enjeu de sécurité publique », souligne IDF Mobilités, qui s’attend à un trafic important dans une période de l’année — l’été — d’ordinaire assez calme. Or, si ces applications « utilisent des données qui ne sont pas en phase avec la réalité, cela va créer des points de tension et générer des gros afflux de voyageurs. »

Classiquement, IDF Mobilités voit 9 millions de déplacements quotidiens sur la région. Pendant l’été, cette fréquentation diminue aux alentours de 6 à 6,5 millions. Mais avec les J.O., on s’attend à 500 000 spectateurs, donc à 1 à 2 millions de déplacements en plus. Soit un total qui équivaut à un trafic habituel dans l’année.

Pour absorber ce trafic inhabituel pour la période, et qui plus est sur des lignes particulières selon l’emplacement des sites olympiques, un travail a été engagé depuis 2016 pour établir une modélisation spécifique des plans de transport. L’idée : que la circulation soit aussi fluide que possible afin de ne pas congestionner tel ou tel endroit.

Car les transports en commun en Île-de-France peuvent rapidement se dégrader — les Franciliens et les Franciliennes le savent bien. Une panne ou une avarie quelconque et c’est rapidement la cohue. La logique est donc de pouvoir founir à tout le monde « l’itinéraire le plus confortable », selon IDF Mobilités, et de répartir aussi le trafic sur le réseau.

Google Maps ajoute la navigation en 3D // Source : Capture d'écran
Un exemple de navigation que peut proposer Google Maps, ici avec la navigation en 3D et en tant que piéton. // Source : Capture d’écran

Cette situation se fait dans un contexte d’autant plus contraint que bien des lignes de métro promises pour les Jeux ne seront pas opérationnelles. Seule la ligne 14, avec ses deux prolongements au nord et au sud, devrait être prête. Les lignes 16 et 17, qui auraient été bien pratiques, n’ouvriront qu’en 2026. Et encore, que partiellement.

C’est dans ce cadre que la petite phrase de Laurent Probst est sortie. Les applications dédiées à la mobilité sont appelées à se plier au plan de l’autorité organisatrice des transports pour que tout se passe bien. « Ce serait illogique qu’elles ne jouent pas le jeu », relève IDF Mobilités, qui se dit en réalité très confiante sur leur coopération.

Il n’est pas du tout prévu de fermer Maps ou Citymapper

Aujourd’hui, il n’est absolument pas question de fermer quoi que ce soit. « On n’en est pas encore là », confirme l’établissement. D’ailleurs, des discussions se nouent avec les applications concernées pour que tout le monde soit sur la même base de travail. Alors, pourquoi a-t-il été question de les fermer ?

C’est de toute évidence pour illustrer le cas hypothétique où certaines applis refuseraient de prendre en compte les données de mobilité préparées par l’organisme. Dans ce scénario du pire, la « censure » pourrait être appliquée. En revanche, il ne s’agirait pas d’une action visant toute l’appli, mais seulement une portion précise.

Dans le cas de Maps, il serait alors demandé à Google de neutraliser son onglet « Transport en commun » pendant les Jeux — un onglet qui se voit lorsque l’on établit un trajet sur l’application. Ce ne serait donc pas tout Maps : tout le reste fonctionnerait normalement. Et IDF Mobilités d’insister à nouveau : « On en est très loin. »

Qui plus est, l’établissement insiste pour dire que ce ne serait de toute façon pas lui qui décidera de cette fermeture ponctuelle. L’État serait amené à trancher. Ce plan spécifique des transports concernera juste la période des J.O., soit 4 semaines en tout : 2 pour les Jeux olympiques et 2 pour les Jeux paralympiques.

D’ici là, IDF Mobilités va également sortir sa propre application pour cette période. Son lancement est attendu au printemps 2024. Elle sera traduite en plusieurs langues et une forte incitation sera faite pour que les gens s’en servent afin d’avoir des « itinéraires adaptés à la période », précise l’organisation.

Source : Numerama
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