Le Digital Market Act (DMA) n’est pas encore en place, mais il produit déjà ses effets. Google, en particulier, est en première ligne, compte tenu de son poids sur le web. L’entreprise américaine, qui sait que l’échéance approche à grands pas, a donné des précisions, mercredi 17 janvier 2024, sur la façon dont elle se prépare.
La philosophie générale du billet d’annonce est que le moteur de recherche va changer quelque peu d’ici au 6 mars 2024 — date à laquelle le DMA entrera pleinement en application. Google, et d’autres grandes sociétés, ont donc encore une petite cinquantaine de jours pour adapter leur écosystème à la nouvelle régulation européenne.
Le DMA est un nouveau texte qui a pour mission de juguler les plateformes sur leur marché, c’est-à-dire par rapport à la concurrence. Il fonctionnera en parallèle d’un autre règlement, le DSA (Digital Services Act), qui a pour rôle de réguler les pratiques internes de la plateforme. Par exemple, sur la façon dont elle applique sa modération.
Dans le cadre du DMA, une poignée d’entreprises est appelée « gatekeepers », ou gardiens d’accès, car elles ont une incidence maximale sur leur secteur. Elles font la pluie et le beau temps, en somme. En septembre, six sociétés ont été identifiées : Alphabet (Google), Amazon, Apple, ByteDance (TikTok), Meta (Facebook) et Microsoft.
Des résultats affichés différemment
Pour éviter de futures difficultés avec la Commission européenne, Google fait savoir que son moteur de recherche va être actualisé. Quatre changements sont décrits par la firme de Mountain View. Ils incluent un consentement de plus à donner par l’internaute, la portabilité des données, d’autres choix sur Android et l’affichage des liens sur le moteur.
Concernant spécifiquement les résultats de recherche lorsqu’un internaute tape une requête, Google va modifier la manière de présenter des hôtels, des restaurants, des produits et les autres biens et services pour lesquels des comparaisons peuvent intervenir. L’entreprise n’a pas encore montré de visuels concrets, mais elle explique :
« Nous commencerons à tester un espace réservé aux sites de comparaison et aux fournisseurs directs afin d’afficher des résultats individuels plus détaillés, notamment des images, des classements par étoiles, etc. Ces changements entraîneront la suppression de certaines fonctionnalités de la page de recherche, comme Google Flights. »
Google va donc faire une place à d’autres services de comparaison de prix, en plus de sa propre solution de tri. Cela inclut des « groupes de liens vers des sites de comparaison à travers le web, et des raccourcis de recherche en haut de la page de recherche […], y compris en concentrant les résultats uniquement sur les sites de comparaison ».
Du consentement à donner et des choix à faire
Par ailleurs, les internautes en Europe devront bientôt indiquer s’ils donnent ou non leur consentement — c’est un pilier du Règlement général pour la protection des données (RGPD) — pour des services liés sur Google. Il y a aujourd’hui un partage qui est en cours entre des produits et des services de la société.
Cela va changer. Les internautes devront dire s’ils sont ou non d’accord. Google prévient que si des services ne sont pas liés, des fonctionnalités peuvent être limitées ou indisponibles, mais le choix donné, positif ou négatif, peut être changé à tout moment dans les paramètres. Ce déploiement est prévu bientôt.
Concernant Android, il est aujourd’hui possible de changer facilement de moteur de recherche ou de navigateur web — notamment lorsque l’on configure un nouveau téléphone pour la première fois. Le DMA va servir à étendre cette logique, avec d’autres possibilités de choix. Celles-ci ne sont pas précisées dans l’annonce de Google.
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