Les réseaux sociaux qui permettent de partager des vidéos en direct ont la côte, et Facebook n’entend pas laisser ce juteux secteur entre les mains de ses concurrents. L’arrivée dans ce marché du réseau social le plus populaire au monde était logique et s’est mise en place depuis quelques mois.
Facebook Live est maintenant au centre de l’interface
L’enjeu est de taille pour la plateforme de Mark Zuckerberg, à une époque où la manière dont on consulte du contenu ne cesse d’évoluer. La télévision est de plus en plus délaissée au profit des services de vidéo à la demande, et c’est sans compter l’avancée rapide des applications comme Periscope qui permettent à tout un chacun de diffuser ses propres vidéos en direct à travers le monde.
Une place centrale
Pour comprendre à quel point Facebook est intéressé par le streaming de vidéo en direct, il suffit de regarder la vitesse avec laquelle la fonctionnalité a été mise en place. D’abord offerte à quelques personnalités en août 2015, puis à tous les utilisateurs en janvier, le réseau déploie aujourd’hui Facebook Live sur l’ensemble de la plateforme dans plus de 60 pays.
Les mises à jour des applications Android et iOS — qui s’étaleront sur plusieurs semaines — en disent long sur l’importance du live pour Zuckerberg. Il n’y a qu’à remarquer que l’icône vers l’application Messenger a été purement et simplement remplacée par l’icône du streaming en direct. En effet, Facebook Live ne s’est pas seulement contenté de son propre onglet, il est maintenant au centre de l’interface. L’onglet inclut différentes sections qui affichent les diffusions publiques, celles de vos amis et des pages que vous suivez, ainsi que les Lives les plus populaires. Une fonctionnalité réservée à quelques utilisateurs permettra également de rechercher des flux vidéo par sujets.
Faciliter le partage
En modifiant les interfaces et les interactions au sein de ses services, le réseau veut rendre la fonctionnalité incontournable. Mais Facebook ne souhaite pas qu’encourager les utilisateurs à regarder plus de vidéos, le réseau social espère aussi qu’ils diffuseront plus souvent. Pour cela, il sera possible de partager un direct uniquement avec les membres d’un groupe ou avec les membres participant à un événement. Dans son communiqué, Facebook explique qu’il sera ainsi courant de « faire un Live avec le groupe de sa famille ou lors d’une fête d’anniversaire pour partager l’ambiance avec les personnes n’ayant pas pu se déplacer ».
Si vous pensez que le flux vidéo que vous regardez peut plaire à un ami, vous pourrez l’inviter à rejoindre la diffusion. Vos amis recevront alors une notification push les invitant à vous rejoindre.
Par nature, les vidéos Lives sont davantage destinées au mobile. Mais il sera tout de même possible de les consulter sur le bureau, puisqu’elle continue de s’afficher dans le flux d’actualité. Une carte dynamique baptisée « Facebook Live Map » affiche par ailleurs les diffusions publiques à mesure qu’elles se créent à travers le monde.
Améliorer l’interactivité
Comme sur Periscope, les spectateurs d’un flux pourront partager leur sentiment en envoyant des Live Reactions. Il s’agit des mêmes réactions qui se sont récemment ajoutées au bouton Like, comme « J’adore », « Waouh » et « Grr », sauf que cette fois-ci, elles n’apparaîtront à l’écran que durant quelques secondes, « permettant ainsi aux diffuseurs et aux spectateurs de se faire une idée de la manière dont la vidéo est reçue ».
Toujours à la manière de Periscope, les personnes qui regardent une rediffusion du flux verront apparaître les commentaires au fur et à mesure de la lecture, comme s’ils regardaient la vidéo en direct.
Enfin, la mise à jour permettra aux diffuseurs de personnaliser leurs flux avec des effets, pour l’instant limités à des couleurs et des ambiances. Mais Facebook promet qu’il sera également possible d’écrire et de dessiner sur la vidéo durant la diffusion.
Opportunisme
Facebook n’invente rien ici, il copie au contraire Periscope de manière évidente. Mais mis bout à bout, il s’agit tout de même d’un sacré changement pour la plateforme ; et on sent que le réseau essaie de réagir rapidement pour conquérir un marché qui semble amené à prendre de plus en plus d’importance.
Bien que Facebook Live ne soit pas le fruit d’une acquisition, il témoigne d’un des problèmes majeurs du réseau qui est celui de son évolution. Pour rester actuel et ne pas se faire dépasser, celui-ci doit en permanence mettre en avant — ou au contraire retirer — de nouvelles fonctionnalités. En l’occurrence, la vidéo en direct est dans l’air du temps et semble une évolution naturelle. C’est d’ailleurs un outil puissant qui permet aux journalistes et aux éditeurs de communiquer plus directement avec leurs lecteurs. Les flux peuvent aussi divertir, quand on regarde des amis et des personnalités… Voire des phénomènes inexplicables.
Toutefois, l’effet de mode pourrait très bien retomber, surtout quand on considère que regarder une vidéo (en direct ou non) est une activité chronophage. Elle demande de la préparation : il faut mettre des écouteurs pour ne pas gêner — ou être gêné — par les personnes autour de nous. Ce n’est pas comme lire un article dans la file d’attente d’un café. En d’autres mots, le flux vidéo est la dernière mode qui s’accapare la ressource la plus chère de l’utilisateur, à savoir son temps d’attention.
Et à la manière de celui que TF1 vend à Coca Cola, Facebook pourra le vendre aux annonceurs puisque la plateforme a d’ores et déjà signé des partenariats avec certains éditeurs. Comme le note Re/code, Facebook n’hésitera pas à mettre la main à la poche pour convaincre certains médias de se servir de ses Live Videos.
Les diffuseurs de vidéos en direct pourront par ailleurs obtenir des statistiques précises concernant leur public. Celles-ci afficheront entre autres le nombre total de spectateurs uniques qui ont visionné la vidéo quand elle était en direct, ainsi qu’une représentation de la répartition des spectateurs durant la diffusion.
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