Ce test a été mis à jour le 21 mars 2017 avec l’arrivée des modèles 32 et 128 Go.
Dimanche soir, six personnes autour d’un apéro, six milieux, études, emplois, genres et niveaux de technophilie différents. Six smartphones posée nonchalamment sur la table en bois brut : un iPhone 4S, deux iPhone 5, deux iPhone 5C, un iPhone 5S et un iPhone SE. Si tous sont des smartphones Apple, aucun d’eux ne dépasse la taille d’écran de 4 pouces. Qu’il reste des utilisateurs convaincus que des smartphones toujours plus gros et grands ne sont pas la seule voie de l’informatique mobile, Apple le sait. Avec plus de 30 millions de smartphones de 4 pouces vendus en 2015 alors que les modèles haut de gamme faisaient 4,7 pouces, la firme à la pomme a compris que le marché des petites mains exigeantes restait à reconquérir.
Et c’est chose faite : après deux années d’absence et un marché qui s’est structuré autour du haut de gamme de 5 pouces et plus, Apple relance un modèle sans trop de compromis techniques dont la diagonale d’écran ne dépasse pas les 4 pouces. Un retour du format 5S avec des entrailles mises au goût du jour, en somme.
Ce smartphone compatible 4G est donc équipé d’un écran Retina de 4 pouces, défini en 1 136 x 640 pixels, propulsé par une puce Apple A9 64 bits épaulée par un coprocesseur de mouvement M9. Son appareil photo principal dispose d’un capteur de 12 mpx et peut prendre aussi bien des Live Photos (animées) et des vidéos en 4K. On trouve comme d’habitude une batterie de technologies logicielles et matérielles, allant de la gestion du HDR au flash True Tone, en passant par un mode rafale, une mise au point automatique ou encore, de l’enregistrement en 720p à 240 images par seconde, ce qui permet de faire de belles vidéos au ralenti.
Voilà pour la théorie. C’est bien beau, mais que vaut-il en pratique ?
Au quotidien avec un petit smartphone
Même si on aime les petits smartphones, le premier déballage d’un iPhone SE reste surprenant. On a l’impression de revenir quelques années en arrière, à une époque lointaine ou les ordinateurs de poche ne faisaient pas double emploi avec des luges. Ce sentiment fait très vite place à la première bonne surprise : la version Rose Gold que nous testons est vraiment réussie.
Même pour un smartphone vendu à partir de 489 euros, on reste dans les standards Apple au niveau des finitions et la couleur de la coque n’est ni trop criarde, ni trop flashy. Les designers couleur de Cupertino ont réussi une petite prouesse en proposant un rose qui conviendra à tout le monde. Quand l’iPhone SE est mis dans sa protection noire, on ne voit plus que la face avant, parfaitement blanche, sans un gros logo de marque qui viendrait gâcher les efforts de design et des reflets roses sur le contour de l’engin et autour du bouton central. Difficile de faire plus élégant et sobre que ce petit engin.
Bien évidemment, en main, personne ne pourra le trouver trop gros. Comme l’iPhone 5S en son temps et le Galaxy S quand il est sorti, l’iPhone SE adopte un format 4 pouces qui pourrait presque être dit universel. On peut atteindre à une main tout l’écran, avec un pouce seulement, sans avoir à tourner le doigt ou le smartphone dans tous les sens ou à passer par les tours de passe-passe développés par Apple pour ses iPhone plus grands — un double tap sur le bouton central fait descendre les rangées les plus hautes pour les mettre à portée de doigts.
Est-ce gênant pour les tâches quotidiennes ? Par nécessité, nous avons suivi le mouvement technologique et nous avons passé plusieurs années avec des smartphones beaucoup plus gros. Et pourtant, impossible de dire que l’iPhone SE est trop petit. Il nous aura fallu à peu près une heure pour retrouver les sensations d’un smartphone de cette taille et cesser de frapper à côté sur le clavier. Mails, tweets, SMS, statuts Facebook et autres snaps s’enchaînent sans le moindre problème — l’accessibilité immédiate de tout l’écran est même un gain de rapidité plutôt qu’une perte. Surfer sur le web, quand les pages sont adaptées au mobile, n’est pas un problème non plus. Par rapport à un smartphone de 5 pouces, ce qu’on va perdre en espace, on va le gagner en ergonomie.
L’iPhone SE est un petit iPhone, mais non un iPhone au rabais comme l’était l’iPhone 5C
Côté hardware, l’iPhone SE est au top. Aucune application disponible sur l’App Store n’arrive à le mettre à genou et au quotidien, nous n’avons pas ressenti de différence notable avec l’iPhone 6S. D’ailleurs, à processeur égal, le plus gros iPhone du marché à plus de pixels à afficher à l’écran et devrait donc, théoriquement, être moins véloce. Ce n’est évidemment pas le cas tant la puissance brute de ces appareils excède les nécessités des applications les plus utilisées, mais cela confirme au moins une chose : oui, l’iPhone SE est un petit iPhone, mais non un iPhone au rabais comme l’était l’iPhone 5C.
Le bouton central, qui permet de revenir à l’écran d’accueil, d’aller dans le gestionnaire de fenêtres, de déclencher Siri ou de déverrouiller l’iPhone avec votre doigt selon la pression que vous faites est toujours un exemple d’ergonomie. Côté Android, Google a prêché pour la disparition des boutons physiques au profit d’une barre virtuelle qui reprend ces fonctions, permettant à l’écran d’occuper une plus grande place dans le boîtier. Cette disposition a ses défenseurs, mais aujourd’hui, on sent que les marques reviennent toutes, petit à petit, sur leur décision en remettant un bouton physique au centre de l’expérience utilisateur. Samsung, qui domine encore le marché du smartphone Android, ne l’a jamais laissé tomber — et ce n’est probablement pas pour rien.
Pour nous, ce lien physique entre l’utilisateur et le smartphone est une excellente idée et on craint à chaque keynote qu’Apple laisse tomber ce design si efficace et si facile à prendre en main. Une pression, retour bureau. Deux pressions, gestionnaire de fenêtres. Doigt posé, déverrouillage. Appui long, Siri. Simples comme bonjour, ces fonctionnalités permettent d’encadrer la routine d’utilisation d’iOS et de comprendre en quelques minutes comment utiliser le système. On regrette qu’un écran 3D Touch ne soit pas de la partie, mais l’appui fort n’est pas encore essentiel : peu d’applications l’utilisent vraiment intelligemment. Ce qui est dommage, c’est que l’iPhone SE perd les raffinements du vibreur qui avaient été mis en place sur l’iPhone 6S pour 3D Touch. On se retrouve avec un vibreur bourrin traditionnel au lieu d’un vibreur pour délicat comme sur l’iPhone 6S.
Le vrai bémol vient du multimédia et des jeux vidéo. La principale raison d’encenser les smartphones à grand écran, c’est bien évidemment qu’ils peuvent faire double emploi avec engins de divertissement comme les tablettes tactiles. C’est vrai que si vous avez un smartphone de 5 pouces, vous êtes hyper confortable pour jouer à des jeux tactiles ou regarder des clips, bandes-annonces de Star Wars et autres épisodes de séries en déplacement ou tout simplement, au lit.
Là, on se retrouve clairement à l’étroit et ces activités qui nous consommaient de précieuses minutes de notre temps de veille disponible sont à faire ailleurs. Sur une tablette, ou un ordinateur. On pose bien plus volontiers un iPhone SE sur la table de nuit en rentrant chez soi sans jamais penser à le reprendre de la soirée qu’un iPhone 6S ou tout autre smartphone plus grand qui conserve un intérêt à la maison face à des appareils plus sédentaires.
Le format de l’iPhone SE est pourtant nettement l’un de ses principaux arguments : à vous de choisir en fonction de vos besoins.
iOS 9.3 et ses apps
Ce serait difficile et fastidieux de faire un tour complet d’iOS. Le système mobile d’Apple a beaucoup évolué depuis la sortie du premier iPhone, mais son cœur est resté le même : une grille d’applications, le magasin d’applications le plus (et le mieux) fourni du marché, des applications lancées en plein écran et une intégration parfaite à l’écosystème Apple. Les développeurs de Cupertino ont ajouté au fil des années des tas de fonctionnalités comme les notifications, la recherche globale ou les raccourcis sur l’écran verrouillé mais l’idée centrale reste la même : créer un système d’exploitation mobile facilement compréhensible, ergonomique et ultra rapide.
iOS 9.3, installé sur l’iPhone SE, ne sort pas de ce cadre. Donnez un iPhone à votre maman de 50 ans, votre grand-mère de 80 ans ou votre fille de 12 ans et vous pourrez être sûr qu’ils comprendront à peu près tout ce qu’il faut savoir en explorant simplement le système quelques heures. Le côté intuitif du système est toujours plébiscité même s’il a eu tendance à se complexifier avec les différentes mises à jour. Tout reste pourtant à portée de doigt : les applications sont sur l’écran, les notifications se tirent depuis le haut, les événements intelligents sont sur l’écran tout à gauche, les réglages rapides se tirent depuis le bas. Un glissé sur le centre de l’écran amènera la recherche universelle qui peut ouvrir des applications et des réglages ou chercher des informations sur le web.
Mais quelles fonctionnalités apprécie-t-on vraiment au quotidien et qui pourraient démarquer le smartphone d’Apple de la concurrence ?
- Clarté : on passe rarement du temps à chercher quelque chose sur iOS. Tout est à portée de doigt dans la mesure où il n’existe pas de multiples menus : bien souvent, les applications se ressemblent et toutes les informations d’une même nature sont au même endroit. Un petit coup de recherche universelle permet de débloquer à peu près n’importe quelle situation.
- Abondance : Apple avait sorti un vieux slogan marketing qui disait « il y a une app pour ça ». C’est bête, mais c’est vrai : difficile de mettre en défaut l’App Store d’Apple et c’est bien souvent les développeurs qui viennent suggérer des usages auxquels les utilisateurs ne pensent même pas. Les applications sont souvent d’excellente facture et sortent quelques fois en exclusivité. Elles se paient plus cher et plus souvent que sur Android mais elles ont moins de publicité.
- Siri : quoi qu’on dise de Siri, l’assistant d’Apple est très agréable à utiliser en mobilité. Gardez votre kit mains libres dans les oreilles et commandez SMS, musique et appels à la voix sans jamais sortir votre smartphone de sa poche.
- AirPlay, AirDrop & Homekit : si vous avez des gadgets et objets connectés compatible AirPlay, AirDrop ou HomeKit (comme les Philips Hue), les interactions avec iOS sont incroyablement fluides et efficaces. On partage des fichiers, on diffuse de la musique sur des enceintes ou on contrôle des ampoules à la voix grâce à Siri sans le moindre effort. L’intégration est bien souvent sans faille et a la qualité d’un bon gadget : on ne se pose pas de question sur comment on utilise, on utilise.
- FaceTime & Messages : les applications made in Apple pour communiquer sont des exemples d’ergonomie et de puissance. On partage tout avec elles, du texte à la voix en passant par les photos et les vidéos. Tout est synchronisé nativement entre les différents appareils, que ce soit un Mac ou une Apple Watch, ce qui fait que vous pouvez prendre des appels ou répondre à des SMS sur n’importe quel périphérique Apple connecté à votre compte.
- Notes : l’application Notes est très polyvalente et permet de regrouper ses notes et ses rappels en un endroit. Bien entendu, tout est synchronisé : vos dessins sur l’iPad Pro seront disponibles instantanément sur votre iPhone.
- Le mode économie d’énergie : on ne sait pas avec quelle magie noire joue Apple, mais une fois le mode économie d’énergie activé (proposé quand la batterie arrive à 20 %), un iPhone SE semble increvable. On se demande s’il peut tenir à 1 % pendant 800 ans.
- Sécurité et chiffrement : ce n’est pas une nouvelle, Apple est le meilleur élève quand il s’agit de protéger les données de ses utilisateurs. Le chiffrement des iPhone n’est pas de la rigolade et même Apple n’a pas de clef pour les déverrouiller. Au grand dam du FBI. Le déverrouillage par empreinte digitale est très rapide et permet également de télécharger des applications.
Apple n’est en revanche toujours pas bon du côté du travail collaboratif — notamment avec Pages qui gagnerait à apprendre de Google Drive ou de Microsoft Office — ou du Cloud. iCloud fait son boulot de sauvegarde sans vous demander quoi que ce soit, mais alors entre la version desktop, la version web, la version iOS, la synchronisation avec iTunes et l’impossibilité d’avoir une vue d’ensemble claire des services, on s’y perd.
De même, les notifications, qui sont au cœur d’Android, sont plutôt anecdotiques sur iOS. On a du mal à utiliser au quotidien le volet dépliant qui part du haut de l’appareil. Les notifications sont entassées pèle-mêle, classées par application et il est souvent plus facile d’aller directement dans l’application pour voir ce qui se passe plutôt que de faire un tour de toutes ces pastilles. Les plus urgentes auront déjà été traitées depuis l’écran verrouillé.
Photographie
Pourquoi consacrer une partie entière d’un test de smartphone à la photographie ? C’est bien simple : il s’agit d’un des usages les plus plébiscités par les utilisateurs qui a complètement changé la photographie numérique. On est loin des photographies professionnelles ou semi-professionnelles obtenues avec des appareils reflex ou des compacts pros récents, mais le bond qualitatif opéré ces 5 dernières années fait qu’un smartphone avec un bon objectif remplace un appareil photo dans 99 % des situations. Sans parler du format de la photographie nativement mobile qui a explosé avec Instagram, Facebook et Snapchat ou de la vidéo avec Periscope ou Facebook Live.
Côté selfie cam, l’iPhone SE est clairement en-dessous de beaucoup de ses concurrents, embarquant une simple caméra de 1,2 mpx. Cela ne réjouira pas ceux qui apprécient les photos de face, même si, il faut bien le reconnaître, leur seule utilité est d’être envoyée sur des smartphones pas bien plus grands : une qualité plus faible n’est pas vraiment pénalisante. Le « flash » avec l’écran, qui illumine votre visage avec la couleur dominante qu’il repère permet de rattraper le coup, surtout en basse luminosité.
Côté selfie cam, l’iPhone SE est clairement en-dessous de beaucoup de ses concurrents
Côté appareil photo, on est dans le haut de gamme d’Apple avec une caméra iSight au top. Avec ses 12 mpx, une ouverture f/2,2, une mise au point ultra rapide, un flash True Tone qui permet d’avoir des photos de nuit pas cramés, un mode rafale puissant et une compatibilité HDR et Live Photos, l’appareil principal de l’iPhone SE joue dans la catégorie des grands. Nous vous laissons seuls juges avec ces clichés non retouchés.
Vos questions
Comme d’habitude, nous répondons aux questions que vous nous posez sur Twitter. Toutes vos questions.
Non, et ce n’est clairement pas recommandé. Si vous souhaitez vous faire peur, vous pouvez faire une recherche avec le mot-clef flash sur Numerama.
Oui ! C’est un excellent point : un iPhone SE utilisé intensivement va tenir une journée sans problème et continuer à être en vie jusque tard dans la soirée. C’est hyper agréable.
Non ! C’est le modèle que je préfère et je trouve qu’Apple a réussi à battre en brèche les clichés éculés sur le rose : ce n’est pas une couleur genrée.
https://twitter.com/hardedfr/status/718424633511395328
L’écran de 4 pouces est un format plébiscité et curieusement abandonné par la quasi-totalité de l’industrie. Apple y revient et on espère que d’autres constructeurs suivront.
Le verdict
Apple iPhone SE
On a aimé
- Le format
- Le prix
- iOS et l'App Store
On a moins aimé
- La caméra avant
- iCloud
- Design un poil ancien
Une âme d'iPhone 6S dans un corps d'iPhone 5S : un cocktail parfaitement dosé par Apple qui revient en force sur un format de smartphone qui avait disparu depuis l'iPhone 5S.
Les aficionados des petits smartphones ne se laisseront pas refroidir par la caméra avant d'un autre âge ou l'absence d'écran 3D Touch. C'est un quasi sans-faute-et-sans-surprise pour Apple sur un marché que la firme maîtrise et entend bien relancer.
En attendant de pied ferme la riposte sur Android !
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