Nées en 2002, les licences Creative Commons gouvernent aujourd’hui des millions de documents et œuvres artistiques à travers le monde. Ces contrats permettent aux auteurs de renoncer à certaines prérogatives surprotectrices normalement accordées par le droit d’auteur traditionnel. Comme l’ensemble des articles diffusés sur Ratiatum.com, les lignes que vous lisez actuellement sont par exemple diffusées sous une licence Creative Commons de type « by-nc-sa », qui autorise leur diffusion et leur adaptation aux seules conditions que la source soit citée, que l’utilisation ne soit pas commerciale, et que l’article rediffusé soit lui-même accompagné de la licence.
C’est cette même licence qui nous permettait hier de vous proposer un article de Cyril Fiévet et qui nous permet régulièrement d’alimenter les colonnes de Ratiatum de la richesse d’esprit de nos confrères. A l’image de ce qui existe depuis 20 ans dans le monde du logiciel libre avec le GNU, les Creative Commons établissent un pool de connaissances et permettent aux créateurs de se nourrir de la création des autres.
Des Creative Commons adaptées au monde scientifique
Tout comme le monde littéraire et artistique, et peut-être plus encore, le monde scientifique a besoin d’outils pour se débarrasser du joug d’un droit d’auteur trop encombrant. Si les données scientifiques brutes ne sont pas soumises au copyright, leur utilisation au travers d’articles de synthèse et d’analyse est, elle, systématiquement interdite de rediffusion sans autorisation expresse de l’auteur. La faculté qu’offre Internet de pouvoir diffuser ses articles sans passer systématiquement par une publication officielle apporte aux chercheurs de nouveaux besoins. Traditionnellement, la communauté scientifique a une logique de partage et de mise en commun des connaissances, logique bafouée par le droit d’auteur qui empêche toute redistribution des connaissances. En Europe, la protection des bases de données a rendu extrêmement délicate la mise à disposition des données brutes, et un projet similaire est pendant aux Etats-Unis.
« Un grand nombre de scientifiques ont pointé du doigt l’ironie qui veut que, au moment historique où les technologies nous permettent une disponibilité mondiale et un processus distribué des données scientifiques, des restrictions juridiques sur le transfert rendent plus difficiles de relier les points« , explique l’équipe en charge du projet Science Commons
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