Le Japon impose encore bien trop souvent les disquettes à ses administrés. Mais les années 90, c’est fini. Depuis 2022, le pays est lancé dans une offensive contre ce support de stockage obsolète.

Le Japon va peut-être enfin tourner la page des années 1990, en enterrant les disquettes pour de bon. En tout cas, le pays a de toute évidence donné le premier coup de pelle pour creuser la tombe de ce support de stockage bien trop obsolète pour continuer à servir au 21ᵉ siècle. Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage.

En effet, un communiqué de presse du ministère nippon de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) a fait état d’un premier effort gouvernemental visant à éliminer les disquettes de l’administration. Publiée le 22 janvier, l’annonce du METI a été reprise par les médias japonais, ainsi que des publications anglophones.

« Le ministre du numérique déclare la guerre aux disquettes »

Depuis 2022, le pays s’est lancé dans une politique de « guerre contre les disquettes », encore trop massivement utilisées localement, alors que bien des pays dans le monde sont depuis longtemps passés à autre chose. La formule de guerre a ainsi été employée par Taro Kono, le ministre en charge des réformes numérique et réglementaire :

« Le ministre du numérique déclare la guerre aux disquettes. Environ 1 900 procédures obligent les entreprises à utiliser des disques, c’est-à-dire des disquettes, des CD, des mini-discs, etc. pour soumettre des demandes et d’autres formulaires. L’Agence du numérique a pour mission de modifier ces réglementations. »

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Les jeunes, c’est quoi ça ? Les autres, dites rien. // Source : Fernando Lavin

Un an et demi après cette déclaration, une première offensive a donc eu lieu. Une opération à la portée relativement modeste, toutefois. Selon l’annonce du METI, 34 ordonnances imposant l’utilisation de disquettes ont été supprimées. Il est aussi question d’un nombre indéterminé d’ordonnances imposant l’utilisation de CD-ROM.

À ce rythme, il faudra des dizaines d’années au Japon pour tourner la page complètement. On peut toutefois gager une accélération de la transition dans les années à venir, cela d’autant plus que la production des disques a cessé en 2011 et que le stock disponible sur le marché se raréfie avec le temps — ce qui complique la vie des administrés.

Lors d’une conférence de presse organisée à l’époque, Taro Kono et Fumio Kishida, le Premier ministre, en poste depuis octobre 2021, avaient bien illustré le problème en posant une simple question : « Où peut-on acheter une disquette de nos jours ? ». Même d’autres supports plus récents, comme les CD ou les DVD, sont en recul.

Autre problème : la rupture générationnelle. Les plus jeunes ne savent pas ce que c’est et l’utilisation de la disquette comme symbole de sauvegarde sur le PC n’a plus aucun sens. Il faut toutefois reconnaître que là aussi, les choses bougent. À la place de la disquette, on voit de plus en plus une icône avec une flèche vers le bas, pour représenter le download.

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