Après l’espace aérien, les drones envahissent de plus en plus les fonds marins. La France, avec son immense domaine maritime, entend en être. Six mois après avoir lancé des études sur l’utilisation des drones sous-marins, décision a été prise de construire un démonstrateur de drone sous-marin de combat sans équipage.
La nouvelle a été annoncée le 30 janvier 2024 par la direction générale de l’Armement, dont la mission est de préparer les futurs systèmes de défense de la France. L’engin, appelé dans le jargon un UCUV (Unmanned Combat Underwater Vehicle), sera construit par Naval Group, l’un des géants de la construction navale dans le monde.
Une capacité de traitement propre et une autonomie décisionnelle
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L’UCUV français appartiendra plus précisément à la classe des XL-UUV, soit la catégorie des drones sous-marins de combat sans équipage et de grandes dimensions. Il est précisé dans l’annonce de la DGA que l’engin atteindra à terme les 10 mètres de long pour une masse globale dépassant les 10 tonnes.
Ce drone de combat devra afficher une « longue endurance », disposer de « capacités de traitement autonomes », grâce à la présence de capteurs, et assumer une certaine « autonomie décisionnelle ». Son armement éventuel n’est pas mentionné. Sa vocation militaire ouvre toutefois la possibilité de lui octroyer des armes.
L’autonomie décisionnelle sera partielle, avec le souci d’avoir toujours un humain dans la boucle. Le cerveau embarqué des drones restera sous la supervision des marins pour planifier et réaliser des missions. En somme, la France doit suivre la doctrine déjà observée avec les drones aériens : les engins agissent sous l’œil et sous la décision d’un opérateur.
Un nouveau champ de conflictualité : le fond des mers
Ce développement reflète la volonté des puissances d’investir un nouveau milieu, les fonds marins, déjà en partie occupés par les sous-marins. Ces dernières années, l’état-major et le gouvernement insistent sur la nécessité de se déployer dans ces nouveaux champs de conflictualité : cyber, espace, informationnel et le fond des océans.
Pour les États ayant un accès à la mer, cela devient un enjeu stratégique, pour protéger les approches maritimes d’un pays, ou sécuriser les abords d’une force navale déployée. Ces drones, de petite taille et pensés pour être très discrets, peuvent aussi servir à des actions offensives, ou bien faire du renseignement et de la surveillance.
Naval Group, qui équipe depuis longtemps la Marine nationale, travaille depuis 2016 sur des drones sous-marins, lui permettant d’accumuler déjà de l’expérience et de l’expertise dans ce secteur. Des développements sur fonds propres qui devraient ensuite se concrétiser avec la signature de contrats avec l’armée française.
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