HTC et la téléphonie intelligente, c’est l’exemple même d’un je t’aime, moi non plus orchestré depuis déjà une décennie. Souvenez-vous du HTC de l’époque de Windows Mobile : c’était les premiers smartphones que les gens un peu technophiles s’arrachaient. Puis il y a eu les premiers essais sur Android, le HTC Dream et le HTC Magic, ces deux appareils qui ont accompagné la sortie du système d’exploitation de Google. Tout cela, c’était avec le Nexus One, le fameux premier smartphone haut de gamme conçu en partenariat avec Google. Cet engin a propulsé la marque sur le devant de la scène… et ce fut tout.
Malheureusement, année après année, HTC a perdu des acheteurs. Ce n’est pas faute d’avoir gardé une qualité constante sur ses produits : le constructeur n’est jamais tombé dans la facilité et a toujours su tirer le marché vers d’autres horizons. Jusqu’à faire des erreurs grossières, comme avec le premier capteur photographique UltraPixel, trop en avance sur la technologie et qui ne faisait alors pas le poids face aux mastodontes de Samsung ou Apple. Avec l’arrivée des constructeurs chinois sur le marché et la domination sans partage du géant coréen, HTC n’a pas vraiment eu les mains libres et a dû rentrer dans le rang. En étant ni aussi innovante qu’autrefois, ni aussi compétitive que ses concurrentes chinoises, la firme n’avait plus grand chose pour elle du côté de la téléphonie intelligente.
Renouer avec son image de marque et proposer un smartphone sans compromis pour les utilisateurs d’Android : voilà la mission de HTC avec son nouveau modèle, sobrement nommé 10, ou HTC 10. Tout un symbole qui ne pouvait pas avoir de nom et simplement un nombre. Ce smartphone sous Android 6 Marshmallow est un mastodonte de 5,2 pouces équipé d’une dalle de 2560 x 1440 pixels, affichant un score de 565 pixels par pouce. Sous le capot, on retrouve un processeur Qualcomm Snapdragon 820, disposant de 4 cœurs cadencés à 1,6 GHz et 4 cœurs à 2,1 GHz. Il est épaulé par un processeur graphique Adreno 530 et 4 Go de RAM et possède 32 Go de stockage par défaut, extensibles via microSD. La batterie de 3 000 mAh devrait le faire tenir plus d’une journée.
Côté photo, HTC nous ressert de l’UltraPixel, mais la technologie semble, depuis, avoir mûri. On reste sur un capteur de 12 Mpix (comme sur le Huawei P9) qui peut ouvrir à F/1.8 et qui, a priori, se débrouille extrêmement bien en faible luminosité. Nous n’avons malheureusement pas pu essayer cette fonction, dans la mesure où l’événement se tenait de jour et que la météo était particulièrement clémente. Côté face, on va trouver un appareil à selfie fort bien équipé, avec un capteur de 5 Mpix qui promet de faire de très jolis clichés. HTC a insisté sur le fait qu’ils souhaitaient que les deux appareils soient aussi agréables et à utiliser et que le traditionnel compromis sur la face avant du smartphone ne soit pas, cette fois, de la partie.
En mains, il faut reconnaître que le smartphone est extrêmement bien fini. Nous avons oublié la plupart des termes techniques caractérisant l’alliage dans lequel est fondu l’engin, mais ses lignes sont recherchées et tranchent avec la concurrence qui se contente le plus souvent de proposer un rectangle avec des bords plus ou moins arrondis. Là, nous sommes sur un véritable parti pris esthétique, avec un rebord biseauté. HTC n’a pas travaillé que sur les matériaux physiques, mais également sur leur réponse à la lumière : ainsi, la tranche est censée créer une ombre sur le contour du smartphone qui n’est pas peinte.
Comme vous pouvez le voir juste au-dessus, l’effet est très réussi. Nous avons également testé une coque de protection vendue par HTC qui permet d’utiliser l’écran tactile sans l’enlever. En d’autres termes, si vous souhaitez simplement prendre une photo, vous pourrez le faire rapidement sans avoir la protection avant qui pendouille. Bien pensé et ça fonctionne plutôt bien en pratique. La pochette, noire, est en fait légèrement transparente et permet de voir ce qui se passe à l’écran.
Côté multimédia, HTC a mis le paquet en proposant un son surround fort sympathique à l’usage, diffusé par les enceintes de l’appareil. Vous pourrez regarder des séries et des films au lit sur un HTC 10 si vous êtes loin de votre téléviseur sans trop faire de compromis sur la qualité. Et puis avec un tel écran, vous ne perdrez pas beaucoup de détails — si vous pouvez seulement les percevoir.
Pour finir ce premier tour d’horizon de ce futur fer de lance de la marque, il faut dire quelques mots sur l’interface. HTC a compris que les utilisateurs d’Android en avaient un peu marre des interfaces imposées par les marques qui, le plus souvent, dégradent l’expérience, notamment en dédoublant certaines applications. C’est vrai que c’est complètement idiot de se retrouver avec deux galeries ou deux navigateurs en lançant pour la première fois un smartphone : l’habitué sait pourquoi les deux sont là et fera vite son choix, mais le néophyte sera très probablement perdu.
Si HTC a gardé Sense dans son HTC 10, l’interface du constructeur a grandement été épurée pour coller au maximum à ce que propose Google pour son Android en version stock. Le constructeur n’a gardé que les applications pour lesquelles il avait besoin d’un contrôle total au niveau du logiciel. Par exemple, l’appareil photo. La galerie HTC, elle, a été mise à la corbeille au profit de celle de Google. On se retrouve donc avec un Android adapté au smartphone mais particulièrement proche de la version d’Android par Google… mais l’utilisateur peut tout de même faire le choix de s’en détacher complètement. En effet, HTC n’a pas abandonné la personnalisation de son système d’exploitation et propose des centaines de thèmes personnalisables, sur lesquels vous pourrez créer vos raccourcis à partir d’images et autres icônes.
Tout cela est très prometteur et le HTC 10 est définitivement un smartphone pour lequel HTC n’a pas souhaité faire de compromis. Livré avec des écouteurs intra de bonne qualité, l’engin devrait être disponible fin avril en France pour la coquette somme de 749 euros. Qu’on se le dise : c’est cher pour un smartphone en 2016 : rendez-vous à l’heure du test complet pour savoir si l’appareil les mérite.
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