Malgré ses défauts, la Freebox Delta était sans le moindre doute la meilleure box Internet, hors routeur externe, pour les bidouilleurs. Ses quatre emplacements de disques durs, en plus de son interface Freebox OS qui permet de créer des machines virtuelles sous Linux, procurent de nombreuses possibilités aux personnes qui souhaitent s’économiser l’achat d’un Raspberry Pi.
De nombreux abonnés Delta ont équipé leur box de plusieurs disques durs, utilisent le gestionnaire de téléchargement intégré pour récupérer du contenu et se servent de Plex, installé dans une machine virtuelle, pour accéder à leurs vidéos à distance.
Avec la Freebox Ultra, qui est actuellement en test chez Numerama (son Wi-Fi 7 est dément !), Free fait objectivement moins bien. Adieu les quatre emplacements SATA pour des disques durs de 2,5 pouces : place à une seule barrette NVMe au format M2, pour du stockage rapide, mais onéreux. Difficile d’y voir un usage multimédia, puisque les SSD coûtent cher et offrent moins de stockage que les disques durs.
Que faire des disques durs de sa Freebox Delta ?
Numerama s’est posé une question : que faire des anciens disques durs de sa Freebox Delta en cas de passage à la Freebox Ultra ? Dans le cas de l’auteur de cet article, deux disques durs de 1 To étaient utilisés auparavant. Ils servaient à sauvegarder des fichiers importants, à tester des machines virtuelles, et par ailleurs à héberger un serveur Plex.
Faute d’emplacement SATA, il a fallu dire adieu aux disques durs au moment du passage à la Freebox Ultra. La nouvelle Freebox est plus petite, sans doute un peu plus mignonne, mais marque un recul en termes d’options.
Pour le bien de cet article, Numerama a commandé un dock pour disques durs sur Amazon. Un modèle très abordable, à 26 euros, a été choisi. À ce prix, il dispose de deux emplacements SATA et d’une connexion en USB 3.0 (USB-A, comme la Freebox Ultra). Parce que oui, la Freebox Ultra perd aussi le port USB-C de la Freebox Delta. Free a décidé de se contenter d’un seul port de connexion, ce qu’on ne peut que regretter.
La Freebox Ultra peut-elle reconnaître plusieurs disques durs ?
Premier constat, utiliser un dock pour disques durs présente trois défauts :
- C’est laid et encombrant, alors que la Freebox Delta dissimulait parfaitement les disques durs sous sa coque en plastique.
- Il faut une prise de courant supplémentaire pour alimenter le hub, ce qui risque de poser un problème dans des foyers. Et la seule prise USB de la Freebox est prise et ne peut plus recharger autre chose.
- Il fait du bruit, surtout quand on télécharge quelque chose. La Freebox Delta les camouflait mieux.
Une fois branché au courant et relié à la Freebox, l’heure du jugement est arrivé. Surprise : aucune configuration n’est requise. Puisque la sauvegarde de l’ancienne Freebox a été transférée sur la nouvelle, Freebox OS reconnaît les deux disques durs comme si de rien n’était. C’est une bonne nouvelle, il y avait un risque que le port USB ne gère qu’un seul disque dur.
Le gestionnaire de téléchargements est de retour, au même titre que les dossiers. Les partages réseau créés pour accéder aux contenus des disques durs depuis un ordinateur ou un téléviseur fonctionnent aussi immédiatement.
En conclusion, si vous êtes prêts à sacrifier une prise de courant et à encombrer votre meuble télé avec un dock, il est possible de restaurer les fonctions de disques durs de la Freebox Delta sur une Freebox UItra. Mais l’offre Free perd beaucoup de sa polyvalence, puisque tout n’est plus intégré comme avant. Le même constat pourrait être fait niveau maison connectée avec la disparition de nombreuses fonctions, comme l’alarme intégrée.
Peut-on créer un serveur Plex avec une Freebox Ultra ?
Enfin, pour le bien de ce test, Numerama créé une nouvelle machine virtuelle en se basant sur l’excellent tutoriel d’Aurélien Guerra.
En installant Debian 12 et en copiant-collant quelques lignes de code, il est possible de créer un serveur Plex fonctionnel. Il a accès aux disques durs branchés à la Freebox, ce qui permet techniquement de lancer un téléchargement en vacances et de le retrouver immédiatement sur son ordinateur, même à plusieurs milliers de kilomètres de sa Freebox.
Ensuite, il suffit de saisir l’adresse IP de sa machine virtuelle pour configurer Plex. On choisit des dossiers à surveiller, puis il n’y a rien à faire, à part se connecter à Plex de partout.
Ça fonctionne, mais est-ce vraiment aussi bien que la Frebox Delta ?
Quid des débits ? Impossible de réaliser des tests, mais les premiers résultats sont encourageants. En 4G, charger un film 4K en qualité originale n’a pris que quelques secondes depuis Plex, ce qui laisse penser que les débits offerts par le dock et le port USB sont suffisants pour ce type d’usage (en téléchargement, on atteint les 15 Mo/s sans problème, même si le dock fait du bruit). On peut néanmoins imaginer que des NAS dédiés à Plex seront nettement plus performants et que la Freebox Ultra sert plus un usage personnel. Il vaut mieux ne pas partager son Plex avec tous ses amis.
Autre problème constaté : celui des interférences. Le dock de ce test est ouvert et, une fois branché à la Freebox bloque complètement la bande des 2,4 Ghz en Wi-Fi… Un problème qui pourra se résoudre par un câble USB plus long, qui éloignera les disques durs de la Freebox, mais qui rend la création d’un serveur multimédia plus compliquée.
En somme, la Freebox Ultra peut se transformer en un disque dur réseau accessible depuis les quatre coins du globe… mais le fait beaucoup moins facilement qu’une Freebox Delta. En l’état, à moins d’avoir besoin de ses 8 Gb/s montant, le passage d’une Delta à une Ultra ne semble pas l’affaire du siècle. L’usage Plex est possible, mais la nouvelle box de Free constitue un bond en arrière.
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