Il y a encore quelques jours, la seule façon d’ajouter légalement des applications sur l’un des appareils mobiles d’Apple était de passer par sa boutique en ligne, l’App Store. En effet, dès le lancement de la plate-forme en juillet 2008, la firme de Cupertino s’est attachée à verrouiller son parc d’appareils mobiles afin d’en garder la maitrise absolue.
Grâce à la stratégie et à la puissance du marketing d’Apple, l’iPhone a gagné en popularité au fil des ans, au point de devenir l’un des mobiles les plus vendus au monde. Cependant, ce succès a un revers. À mesure que les individus s’équipaient d’iPhone, de plus en plus de bidouilleurs ont voulu se libérer du carcan imposée par l’entreprise américaine.
C’est ainsi que le jailbreaking est apparu pour les produits Apple. En contournant les restrictions imposées par Apple, de nombreux mobinautes ont pu accéder à des boutiques en ligne alternatives comme Cydia ou Icy. À travers elles, il était possible d’accéder à de nombreux logiciels qui n’avaient pas été forcément validées par Apple à travers son App Store.
Cette pratique du jailbreaking est évidemment combattue par Apple, puisqu’elle remet en cause son autorité sur ses dispositifs mobiles, mais menace également les revenus générés grâce à l’App Store. En effet, certaines applications payantes sur l’App Store sont disponibles gratuitement, en version crackée, sur des plates-formes alternatives. Et si la firme de Cupertino n’a pour l’heure pas saisi les tribunaux pour chasser les auteurs de jailbreak ou les éditeurs de boutiques alternatives, elle a toujours récusée cette activité.
Régulièrement d’ailleurs, Apple met à jour son système d’exploitation afin de combler les failles exploitées par ces outils. Cependant, si Apple a toujours pu s’appuyer sur le DMCA (Digital Millennium Copyright Act) pour soutenir et justifier son combat contre le jailbreak, la récente réévaluation de cette loi votée en 1998 n’est définitivement pas à l’avantage de la société.
En effet, le bureau américaine de la propriété intellectuelle, lié à la bibliothèque du Congrès, a introduit un certain nombre d’exceptions à cette loi, dont la pratique – désormais légale aux États-Unis – du jailbreaking. Brièvement, cette modification s’inscrit dans un souci d’interopérabilité, un principe jusqu’à présent limité par les mesures techniques de protection.
Cela étant, il faut préciser que si le DMCA dispose d’une exception pour le jailbreaking, cela ne signifie pas pour autant que toutes les activités découlant de cette autorisation sont légalisées. Les infractions au droit d’auteur, commises dans le cadre d’un jailbreak, resteront condamnées par le législateur américain.
C’est dans ce contexte qu’est apparu OpenAppMkt, un App Store alternatif tout en HTML. Concrètement, il s’agit d’une boutique en ligne à l’image de celle d’Apple qui a pour ambition de proposer des applications légales pour iPhone sans passer par le jailbreaking. En effet, OpenAppMkt propose exclusivement des applications mobiles conçues en HTML.
À l’image de l’App Store, la plate-forme présente différentes catégories (jeux, utilitaires, actualités…) devant répondre aux nombreux besoins des mobinautes. Mais surtout, au-delà de la question du jailbreak, OpenAppMkt peut s’avérer assez intéressant pour les utilisateurs finaux et pour les développeurs d’applications, en allant parfois plus loin que l’offre de l’App Store.
Potentiellement, l’OpenAppMkt pourrait donc concurrencer l’App Store et rivaliser – du moins en théorie – avec le système mis en place par Apple dans ce domaine. Car en effet, la plate-forme en HTML propose des applications gratuites et payantes, avec une répartition qui peut se révéler légèrement plus avantageuse pour le développeur.
Alors que l’App Store reverse 70 % de la vente d’une application au créateur de l’application, OpenAppMkt propose 80 %. Si le succès est au rendez-vous, les développeurs pourraient s’intéresser davantage à cette plate-forme. Une bonne occasion de diversifier ce secteur en apportant une dose de concurrence. Et surtout, le HTML pourrait permettre à l’OpenAppMkt de se lancer sur d’autres plates-formes mobiles, comme Android.
A priori, on imagine mal comment Apple pourrait contrer ce type d’initiatives, si tant est que l’entreprise le souhaite. D’une part, parce que l’OpenAppMkt prend manifestement bien soin de ne pas se mettre en mauvaise posture, en étant aussi licite que possible. D’autre part, parce que finalement de nombreuses applications proposées sur l’App Store sont en réalité réalisées en HTML puis recompilées pour répondre aux exigences d’Apple.
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