À force d’entendre parler de drones évités de justesse par des avions, il fallait bien qu’une collision finisse par arriver. La Metropolitan Police de Londres et l’Autorité de l’Aviation Civile de Grande-Bretagne enquêtent actuellement sur un incident rapporté dimanche par un pilote de British Airways, au retour de Genève.
Le commandant de bord de l’Airbus A320, qui était responsable de 132 passagers et cinq membres d’équipage, était en phase de descente vers la piste d’atterrissage de l’aéroport d’Heathrow lorsqu’un objet a percuté son aile. Le pilote a déclaré aux autorités qu’il s’agissait d’un drone, ce qui semble avoir été confirmé après la découverte d’un tel engin gisant sur le sol.
Aucun dégât pour l’avion
L’avion a pu se poser sans aucune difficulté sur la piste, et une inspection de l’appareil a montré qu’il n’avait subi aucun dégât. Entre le colosse volant et le petit drone civil, c’est bien ce dernier qui a subi les seules conséquences matérielles de l’incident. Le mois dernier, une étude réalisée par le Centre Mercatus de l’Université George Mason estimait que la probabilité d’un choc accidentel grave entre un drone et un avion était extrêmement faible, et même moins élevée qu’avec des oiseaux.
En se basant sur les statistiques liées aux collisions entre des nuées d’oiseaux et des avions, les chercheurs calculaient que même lors de telles collisions accidentelles, « la probabilité qu’un incident résulte dans des blessures de passagers ou des morts est d’environ 0,2 % pour des animaux pesant autour de 2 kg ». Or les drones sont bien moins nombreux que les oiseaux, et sont censés ne pas voler dans les zones les plus sensibles, près des aéroports.
Renforcer la traçabilité des vols ?
Toutefois la règle n’est pas toujours suivie par les propriétaires de drones (la preuve), et les pilotes craignent surtout que des engins métalliques puissent être aspirés dans les moteurs et provoquer des dégâts plus graves que ceux causés par les oiseaux en plumes et en os creux.
Ce type d’incidents rendus publics renforce en tout la nécessité apparente d’un suivi beaucoup plus étroit des vols et de leurs propriétaires. La police fait force d’expliquer qu’elle ne sait pas à qui appartient le drone écrasé. Contrairement à la législation américaine qui impose depuis cette année un enregistrement des drones, la législation européenne ne prévoit aucun registre des propriétaires, ni aucune obligation d’immatriculer ses appareils volants.
C’est ce qu’expliquait récemment la firme française Delta Drone, qui mise sur l’obligation de tracer tous les vols pour bénéficier d’un avantage concurrentiel. « À travers les informations distillées par les pouvoirs publics, on est en train de préparer l’opinion au fait qu’il va se passer quelque chose de grave » et qu’il faut donc « des exigences beaucoup plus fortes en matière de traçabilité », avait expliqué le PDG de Delta Drone, Christian Viguie.
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