Avec un brin de sensationnalisme, la presse n’est pas passée à côté de la nouvelle page d’Apple sur l’environnement, actualisée en fin de semaine dernière à peu près en même temps que le lancement de la campagne WWF. Et pour cause, on y trouverait la preuve qu’Apple a pensé ses produits, et surtout ses iPhone, pour ne durer que 3 ans. Effectivement, cela fait un beau titre, mais pas forcément une véritable information. La formulation proposée par Apple n’était pourtant pas équivoque :
Nous cherchons ensuite à reproduire l’utilisation qu’un client ferait du produit dans le cadre d’un scénario de simulation durant lequel nous mesurons l’énergie consommée par le produit. Les scénarios d’utilisation quotidienne sont propres à chaque produit et combinent des données clients réelles et des données modélisées. Les années d’utilisation, calculées en fonction des premiers propriétaires, sont estimées à quatre ans pour les appareils OS X et tvOS, et à trois ans pour les appareils iOS et watchOS. Vous trouverez plus d’informations sur les modes d’alimentation de nos produits dans nos Rapports sur les caractéristiques environnementales des produits.
Ce paragraphe répond à la question posée un peu plus haut sur la page, qui demande comment Apple procède pour analyser le cycle de vie des émissions de gaz à effet de serre de ses produits. En d’autres termes, la réponse formulée par Apple cherche à détailler la méthode employée pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre des produits et, dans le cadre de cette mission, Apple a fait une enquête et a remarqué que les produits iOS et watchOS étaient en moyenne utilisés par les clients Apple pendant 3 ans, alors que les produits tvOS (Apple TV) et OS X (Mac) le sont pendant 4 ans.
Cela ne signifie donc nullement que le produit est conçu pour durer 3 ans, pas non plus qu’il a été fabriqué pour s’arrêter une fois la date expirée. Pour preuve, iPad 2 et iPhone 4S, tous deux sortis en 2011, ont été mis à jour sur la dernière version d’iOS. L’iPad 2 est d’ailleurs réputé pour avoir été un produit si convaincant qu’Apple a du mal à faire renouveler ses clients qui ne voient pas dans les nouveaux modèles suffisamment d’attrait pour repasser à la caisse. De plus, Apple a précisé à la suite de la levée de boucliers qu’il s’agissait uniquement de suppositions théoriques qui correspondent à une moyenne plus qu’une réalité applicable à tous les utilisateurs.
En revanche, et contrairement à la plupart des constructeurs qui ne se soucient guère de l’après vie de leurs produits, Apple a enquêté pour comprendre combien de temps les utilisateurs de ses produits avaient tendance à les garder. Ce sont ces chiffres qui ont été présentés dans cette nouvelle foire au question, chiffres qui ont été validés par des comités indépendants d’experts. Dès lors, une fois ces données en main, Apple peut s’en servir pour mettre en place des programmes de recyclage et de reconditionnement des appareils adaptés au cycle de consommation. C’est notamment pour cela qu’ont été conçus les robots Liam.
Dès lors, que le renouvellement tous les trois ans d’un produit technologique soit un problème de société grave, c’est un fait dont il est bon de discuter. Mais qu’un constructeur utilise cette donnée pour créer un programme de développement durable adapté à la consommation, ce n’est pas vraiment une pratique à blâmer. Y aurait-il des cycles d’usage plus longs si les iPhone étaient renouvelés que tous les 2 ans par Apple et que la marque ne créait pas un faux besoin chez le consommateur ? Difficile à dire tant les alternatives seraient nombreuses chez la concurrence.
Le rapport environnemental complet d’Apple est en tout cas disponible en .pdf à cette adresse. Et nous aimerions pouvoir lire un tel document sur les sites de toutes les marques.
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