L’attirail de l’armée française en matière de drones de combat va s’étoffer dans les mois à venir. Jeudi 29 février, le ministre des Armées a confirmé la commande de 2 000 munitions téléopérées (MTO) à l’industrie française de défense. Ces MTO sont une autre manière de décrire ce qui s’avère être des drones kamikazes, chargés d’explosifs.
L’achat de ces drones reviendra en partie à l’Ukraine, avec un lot de 100 drones devant être livrés d’ici à l’été 2024. Ils seront fabriqués par la société Delair. Sise à Toulouse, elle équipe déjà l’armée française avec le modèle UX11. Ce drone spécialisé dans la cartographie affiche une autonomie de près d’une heure et une portée d’environ 50 km.
Les 1 900 drones restants à produire seront confiés à deux industriels, Delair et Novadem, appuyés respectivement par Nexter et MBDA, rapporte La Dépêche. La répartition de l’effort n’a pas été précisée entre les deux sociétés, pas plus que le partage entre ce qui doit revenir à l’armée française et à l’armée ukrainienne.
« Les drones kamikazes sont absolument fondamentaux dans la conduite des opérations », a souligné le ministre des Armées durant sa visite dans les locaux de Delair. Ils sont un « complément du canon Caesar en matière d’artillerie. » C’est aussi une solution perçue comme plus facile à livrer, et à produire en masse.
Usage intensif des drones sur le théâtre ukrainien
Compte tenu de la réalité de la guerre de haute intensité, il est plausible que ces 100 premières munitions téléopérées soient rapidement consommées sur le front. En septembre 2023, le Royal United Services Institute estimait que l’Ukraine perdait plus de 300 drones par jour (et jusqu’à 10 000 drones par mois).
Beaucoup d’internautes l’ont d’ailleurs fait remarquer sur X (ex-Twitter), en réponse au message publié par Sébastien Lecornu. « L’économie de guerre » que le gouvernement décrit régulièrement ne se traduit pas aujourd’hui par des volumes de production colossaux. Certaines cadences de production ont toutefois été nettement augmentées.
L’utilisation de drones kamikazes est perçue comme un palliatif à la pénurie d’obus pour l’artillerie. Les Ukrainiens tirent de 5 000 à 8 000 obus chaque jour, tandis que les Russes en consomment de 10 000 à 15 000, selon un point donné au Sénat à la mi-janvier, rapporté par 20 Minutes. La France n’en produit « que » 3 000 par mois.
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