Très en colère contre OpenAI, à qui il reproche d’avoir trahi sa mission initiale, Elon Musk attaque l’entreprise et son fondateur. Le milliardaire, qui a depuis lancé son propre concurrent d’OpenAI, fait tout pour nuire au créateur de ChatGPT.

« Le plus grand procès de l’histoire de l’humanité ». À en croire les fans un peu trop hardcore d’Elon Musk, la plainte du patron de Tesla contre OpenAI, Sam Altman, Greg Brockman et d’autres associés d’OpenAI pourrait changer l’avenir de l’intelligence artificielle. En réalité, il s’agit plus d’une histoire de vengeance.

Créée en 2015 par Sam Altman et Elon Musk sous la forme d’une association à but non lucratif, OpenAI est devenue une vraie entreprise en 2019, un an après le départ d’Elon Musk à la suite d’un conflit de direction. Une transformation qu’Elon Musk n’a pas digérée, officiellement pour des raisons éthiques, mais aussi parce qu’il a laissé passer la révolution de l’IA. Avec sa plainte, Elon Musk espère nuire à OpenAI, alors qu’il est devenu son concurrent avec xAI, qui développe le chatbot Grok.

Elon Musk est énervé contre Microsoft

Dans le viseur d’Elon Musk : l’alliance entre Microsoft et OpenAI. Le géant du logiciel détient 49 % de l’entreprise, ce qui lui permet d’intégrer ses innovations à ses produits (ce qu’il appelle Microsoft Copilot). Elon Musk rappelle que l’objectif initial d’OpenAI n’aurait jamais dû aboutir à une telle alliance, qui fait juste d’OpenAI une machine à cash.

« Aujourd’hui, le site web d’OpenAI continue d’affirmer que sa charte est de veiller à ce que l’intelligence artificielle « profite à l’ensemble de l’humanité ». En réalité, OpenAI s’est transformée en une filiale au code source fermé de la plus grande entreprise technologique du monde : Microsoft » indique la plainte, consultable sur le site de la cour de Californie (46 pages).

Grok est la réponse d'Elon Musk à ChatGPT.
Grok est la réponse d’Elon Musk à ChatGPT. // Source : Capture Numerama

Dans sa plainte, Elon Musk s’interroge sur le licenciement de Sam Altman fin 2023, qui avait conduit à son retour quelques jours plus tard. Le milliardaire dit craindre que tout ceci n’a servi qu’à renforcer le contrôle de Sam Altman et de Microsoft sur le conseil d’administration d’OpenAI, en éliminant des éléments qui souhaitaient un OpenAI ouvert. Il faut néanmoins avoir un élément essentiel en tête : durant cette période, Elon Musk avait contribué à la désinformation en accusant volontairement des personnes, sans aucune justification.

« M. Altman a trié sur le volet un nouveau conseil d’administration dépourvu d’une expertise technique similaire ou d’une expérience substantielle en matière de gouvernance de l’IA, ce que le conseil d’administration précédent possédait » indiquent les avocats Elon Musk.

Sam Altman, directeur d'OpenAI, et Satya Nadella, directeur de Microsoft. // Source : Microsoft
Sam Altman, directeur d’OpenAI, et Satya Nadella, directeur de Microsoft. // Source : Microsoft

Quelles sont les revendications d’Elon Musk ? Difficile d’imaginer la justice contraindre OpenAI à redevenir une entité non lucrative, puisqu’elle a le droit de faire du profit si elle le souhaite. Quoi qu’il en soit, cette attaque va faire perdre du temps à OpenAI, qui devra se défendre légalement. Elon Musk veut sans doute ralentir OpenAI et embêter son rival Altman, qu’il a régulièrement dans le collimateur depuis plusieurs mois. Grok, son concurrent de ChatGPT « anti-woke », peine à attirer autant de personnes que le produit d’OpenAI.

« Dès la fondation d’OpenAI 2015, jusqu’en septembre 2020, le plaignant (Elon Musk) a contribué à hauteur de dizaines de millions de dollars, a fourni des conseils essentiels sur les orientations de recherche et a joué un rôle clé dans le recrutement de talents de classe mondiale pour OpenAI, en échange et en considération de l’Accord Fondateur, à savoir que : OpenAI serait une organisation à but non lucratif développant une IA générale pour le bien de l’humanité, et non pas une entreprise à but lucratif cherchant à maximiser les profits des actionnaires » indique la plainte, qui confirme qu’Elon Musk n’a toujours pas digéré l’explosion d’OpenAI.

On a demandé à ChatGPT de nous résumer la plainte de 46 pages.
On a demandé à ChatGPT de nous résumer la plainte de 46 pages. // Source : Numerama

Dans les espoirs d’Elon Musk, il y a notamment l’idée que la justice pourrait contraindre GPT-4 à être open-source, et donc indépendant de Microsoft. Elon Musk espère aussi récupérer de l’argent, pour son investissement trahi. Le procès fait également référence à Q*, le modèle multimodal qui inquiète beaucoup Elon Musk (mais que plusieurs chercheurs en IA qualifient d’inoffensif).

« Le nouveau conseil d’administration est composé de membres ayant plus d’expérience dans les entreprises à but lucratif ou la politique que dans l’éthique et la gouvernance de l’IA. Il semblerait qu’ils soient également de « grands fans d’Altman » » indique Elon Musk, qui semble vraiment en faire une affaire personnelle. Ce procès pourra-t-il vraiment faire du mal à OpenAI ? Ou est-il un simple moyen de faire parler de lui ?

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !