Avec le Digital Markets Act (DMA), les géants de la tech sélectionnés par l’Union européenne doivent se soumettre à certaines règles. La plupart d’entre elles concernent l’ouverture à la concurrence, puisque l’Europe veut empêcher le développement des super-entreprises américaines qui s’étendent sur tous les secteurs.
Le domaine le plus impacté chez Google est la recherche, puisque le géant du web va devoir désactiver plusieurs services pour être conforme au DMA. Il doit notamment arrêter de promouvoir ses services Maps, YouTube et Flights dans Google Search, pour ne pas faire de publicité déloyale aux services concurrents.
Comme Apple, Google doit aussi mettre à jour son magasin d’applications. Le Play Store connaît au moins un changement majeur dans l’Union européenne.
Le Play Store s’ouvre aux liens externes
Google a moins de changements à faire qu’Apple, puisqu’il respectait déjà certaines mesures du DMA avant même que le règlement ne soit imaginé. Il est déjà possible sur Android d’installer des applications depuis plusieurs sources, de télécharger des magasins d’applications parallèles ou de payer avec des concurrents de Google Pay.
Malgré tout, Google est obligé de faire plusieurs changements. Parmi eux :
- L’élargissement des méthodes de paiement alternatives à toutes les apps, y compris les jeux, seulement dans l’Union européenne.
- La possibilité pour une application de rediriger un utilisateur vers un site, pour qu’il puisse s’inscrire en dehors de l’application, avec une promotion indisponible sur le Play Store par exemple, seulement dans l’Union européenne.
Google et Apple n’ont pas les mêmes méthodes, mais Google conserve une commission
En janvier 2024, Apple avait annoncé d’immenses changements sur l’App Store, à commencer par la possibilité d’installer des applications depuis d’autres magasins. La marque avait fait polémique avec son système de facturation, qui oblige les développeurs à lui verser de nouvelles taxes. Ils doivent lui verser 50 centimes par téléchargement (au-dessus du premier million) s’ils souhaitent éviter le mode de paiement de l’App Store. Sinon, céder de 10 à 20 % de leurs revenus s’ils passent par l’App Store (en plus de la taxe de 50 centimes).
Chez Google, il y a aussi une taxe. Comme annoncé en 2022, la marque propose aux développeurs européens une réduction de commission de 3 % s’ils souhaitent contourner le moteur de paiement du Play Store. On passe donc de 30 % à 27 %, ou de 15 % à 12 %, même si on utilise PayPal. En revanche, la facturation depuis un lien externe n’est pas facturée.
Taxe dans le magasin | Taxe en dehors | Ancien système | |
---|---|---|---|
App Store | 10-20 % + 0,50 € par installation | 0 % + 0,50 € par installation | 15 – 30 %, sans liens externes |
Play Store | 15 – 30 % | 12 – 27 % | 15 – 30 % |
En l’état, ni Apple ni Google n’offrent de système vraiment sans taxe pour les développeurs. Un géant comme Netflix optera sans doute pour un lien externe pour rediriger ses utilisateurs vers son site, pour qu’ils puissent s’abonner. C’est néanmoins une avancée, car Apple contraindrait Netflix à payer les 50 centimes par installation pour avoir le droit au même privilège. Reste à savoir si Google a aussi imaginé des règles contraignantes pour inciter les applications à ne pas inclure de liens.
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