Toutes les conversations dans WhatsApp sont chiffrées de bout en bout par défaut depuis 2016, avec un protocole cryptographique à l’excellente réputation. Cela offre au grand public un excellent niveau de protection, tout en maintenant l’accessibilité de la messagerie. Celle-ci reste très simple à utiliser et il n’y a rien de particulier à configurer.
Mais, avec l’entrée en vigueur du Digital Markets Act (DMA) le 7 mars 2024, WhatsApp doit ouvrir son application mobile à des discussions issues de messageries tierces — cela pourrait être des tchats avec des personnes qui se trouvent sur Messenger, Telegram, iMessage, Snapchat, Instagram, Skype ou bien Discord.
WhatsApp est considéré par l’Union européenne comme un « contrôleur d’accès » (« gatekeeper ») en raison de son poids immense. On compte 2 milliards de membres dans le monde et, surtout, des dizaines de millions en Europe. Compte tenu de ce statut, WhatsApp doit donc se soumettre à des règles particulières, estime Bruxelles.
Des travaux en ce sens sont menés depuis cet automne : des changements ont été remarqués après l’analyse d’une version bêta de l’application. Puis, le 6 mars, la maison mère de WhatsApp, Meta, qui contrôle aussi Facebook, Messenger, Threads et Instagram, a confirmé avoir lancé un chantier pour permettre l’interopérabilité avec des services tiers.
WhatsApp se prépare à accueillir d’autres tchats avec du chiffrement de bout en bout
Dans un article technique, Meta explique comment cette interopérabilité avec d’autres plateformes est organisée, et de quelle manière le chiffrement de bout en bout demeure, « dans la mesure de possible. » Mais la société envisage aussi des cas où le protocole qu’elle utilise — dénommé Signal — n’est pas repris par les autres.
Cela pourrait-il remettre en cause le chiffrement de bout en bout ? Signal « représente l’étalon-or actuel pour les tchats chiffrés de bout en bout », fait savoir l’entreprise américaine. C’est lui que Meta exploite pour l’intégrer à Messenger par défaut. On le retrouve d’ailleurs dans d’autres applications, comme Skype ou Google Messages.
« Nous préférerions que les fournisseurs tiers utilisent le protocole Signal. Toutefois, comme ce protocole doit fonctionner pour tout le monde, nous autoriserons les fournisseurs tiers à utiliser un protocole compatible s’ils sont en mesure de démontrer qu’il offre les mêmes garanties de sécurité que Signal », développe Meta.
C’est dans ce contexte qu’une mise à jour de WhatsApp arrive. Objectif : indiquer plus explicitement les tchats chiffrés de bout en bout sur l’app — et, donc, en creux, les éventuels tchats qui ne le sont pas. C’est ce qu’a noté le site WABetaInfo le 9 mars. Il a repéré un nouvel indicateur « chiffré de bout en bout » en haut des tchats.
Cet indicateur permettra de distinguer plus clairement comment les tchats sont sécurisés — à supposer qu’une telle indication soit claire pour tous les publics, y compris les moins technophiles. Pour les principaux services tiers qui se connecteront à WhatsApp, on peut parier qu’il n’y aura ps de souci. La question se posera davantage pour les autres.
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