Après le coup d’éclat de Canonical à la Build de Microsoft et l’arrivée sur le marché de la première tablette convergente avec Ubuntu, l’année 2016 s’annonce importante pour l’entreprise responsable de la distribution libre. La sortie d’une version de support à long terme prometteuse confirme que Canonical n’a pas décroché.

Depuis la sortie d’Unity, les polémiques se sont enchaînées pour Canonical, qui a parfois déçu ses clients et les membres de sa communauté. Des investissements regrettés — Ubuntu One –, des fails retentissants — l’Ubuntu Edge — et une timide introduction dans la mobilité ont laissé un goût amer dans la communauté. Sans parler des oppositions à l’intégration du service de monétisation dans la distribution GNU/Linux la plus célèbre du monde.

Mais peut-être qu’en 2016, on va enfin comprendre la stratégie suivie par Canonical depuis quatre ans. De la convergence aux serveurs, il semble que l’horizon se dégage enfin. En tout cas, la sortie d’une très bonne version, Ubuntu 16.04 LTS (Long Term Support, support à long terme) semble confirmer que l’entreprise s’est remise dans une bonne direction.

La force tranquille

Unity 8, qui est la prochaine version de l’interface, n’est pas de la partie dans cette version. Au contraire, on retrouve le classique bureau Unity 7.4, mais amélioré, dans une version totalement stable, comme on en avait plus vu depuis quelques versions. Canonical en a profité pour supprimer les recherches Amazon de son lanceur d’applications, qui consistait en une monétisation assez incompréhensible. Canonical livre donc un bureau auquel on est enfin habitué et qui se montre particulièrement robuste à l’usage. Cette LTS signe un compromis fait aux utilisateurs. Un bug vieux de 6 ans a été corrigé et vous pouvez désormais mettre le dock en position horizontale en bas de l’écran. Ouf.

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Bien sûr, la distribution embarque le noyau Linux 4.4, qui permet d’assurer la compatibilité avec les derniers composants d’Intel, notamment ses processeurs Skylake qui sont désormais mieux supportés. Dans les notes de mise à jour, on trouve sans surprise Python 3.5.

Comme à son habitude, Canonical n’intègre pas la dernière version de Gnome (3.20) mais un mélange de la 3.18 et de la 3.14. Avis aux puristes de Gnome : il faudra vous servir ailleurs. Mais ce n’est pas vraiment pour cela que l’on aime Ubuntu : Canonical nous offre un environnement particulièrement stable et c’est ce que l’on demande à une LTS.

Les révolutions commencent doucement

Malgré une apparence de grande stabilité, appréciable, et de changements bienvenus, cette 16.04 tient les germes des grandes lignes du futur d’Ubuntu.

Déjà, l’abandon souhaitable de la logithèque Ubuntu, qui était à la fois vieillissante et lourde, marque un pas intéressant. Désormais, l’installation de logiciels par l’interface graphique se déroule dans Software, le très minimaliste logiciel de Gnome pour gérer les paquets depuis Gnome 3. La légèreté est au rendez-vous et le changement est appréciable, même si on espère un peu plus de stabilité dans l’intégration du logiciel de Gnome. On s’interroge seulement sur l’avenir de ce logiciel alors que l’on attend un appstore unifié pour le smartphone et les PC.

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À propos de convergence, même si Ubuntu 16.04 n’inclut pas nativement Unity 8, une installation vous permettra de plonger dans la vision du futur de l’informatique pour Canonical. L’interface commence à prendre du sens sur PC et la promesse de la convergence continuera de nous intéresser.

Enfin le dernier changement qui marque une vraie rupture pour Ubuntu est l’arrivée des Snappy. Rien à voir avec un réseau social de photos éphémères : Snappy est le nouveau format de paquet d’Ubuntu développé par Canonical pour en finir progressivement avec les dépendances d’APT. Ce nouveau système de paquet propre à Ubuntu est seulement introduit et supporté par cette version. Rassurez-vous, les apt-get fonctionnent toujours mais ces nouveaux formats devraient changer la logique des dépendances des logiciels et distinguent Ubuntu des autres distributions qui ont encore massivement recours à des systèmes de paquets.

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Snappy, les LEGO d’Ubuntu

Ici, les Snappy sont entre les paquets et les sandbox de manière à assurer des logiciels toujours à jour avec moins de problèmes de dépendances cassées. Canonical explique que désormais nous devons voir Ubuntu comme une grosse boite de Lego à assembler avec des paquets indépendants. Soit.

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