Facebook nous avait prévenu, il veut améliorer le contenu de son fil d’actualité. Dans un billet paru sur le blog officiel jeudi, Moshe Blank et Jie Xu, du pôle scientifique de l’entreprise, expliquent comment Facebook compte s’y prendre.
Une nouvelle fois, Facebook mise sur sa force : il connait mieux ses utilisateurs que personne. Après avoir compilé des données sur chaque utilisateur, Facebook adaptera le fil d’actualité en fonction, avec des contenus susceptibles de l’intéresser au maximum en intégrant de nouveaux éléments. En premier lieu, le temps passé sur une publication est dorénavant considéré comme un indicateur d’interêt. C’est une donnée largement utilisée par les producteurs de contenu. Mais jusqu’à présent, Facebook se félicitait surtout du temps passé sur son site, ou son application, sans porter d’intérêt au temps passé sur une publication en particulier.
Ce changement stratégique est lié à l’arrivée d’Instant Articles. Pour rappel, cette fonctionnalité lancée en novembre permet d’héberger du contenu écrit par des journalistes directement sur l’application Facebook. Elle offre un gain en terme de temps de chargement considérable et une ergonomie qui permet au lecteur de se concentrer sur la lecture. Facebook promet en outre de charger les articles 10 fois plus vite que sur le web mobile.
Du sur-mesure
Pour autant, cela ne veut pas dire que Facebook va seulement mettre en avant les articles longs. L’algorithme considérera plutôt qu’un article ouvert puis refermé aussi tôt ne mérite pas d’apparaitre dans le flux d’actualité mais poussera les articles semblables à ceux où l’utilisateur a passé le plus de temps à lire.
On imagine facilement le casse tête pour les éditeurs, qui devront jongler entre les formes de contenu, mariant vidéos et images, pour garder les lecteurs. En clair, ne vous inquiétez pas : les top 10 de chats mignons ou les recettes express ne disparaîtront pas de votre flux d’actualité, tant que vous continuez à les lire.
Une chance pour les petits médias ?
Outre cet aspect, Facebook affirme que la diversité du contenu est une priorité. Les chercheurs du réseau social ont observé que les utilisateurs étaient agacés de voir apparaître régulièrement des publications d’une même page. Pour éviter cet effet de répétition, l’algorithme va donc devoir creuser dans des pages que vous avez peut-être oubliées, mais qui peuvent vous intéresser en fonction de ce que les autres, qui aiment les mêmes choses, lisent aussi. En 2014, un journaliste du Whashington Post avait observé que 71% du contenu restait invisible sur Facebook. La diversité renforcée sera donc une chance pour les médias indépendants.
Reste le problème déjà souvent évoqué de la bulle dans laquelle les algorithmes enferment les utilisateurs. Pour sélectionner les actualités visibles, Facebook préjuge de ce qui peut intéresser l’internaute en fonction de ce qu’il a lu précédemment, parmi ce que Facebook avait déjà présélectionné. Cette vision pré-machée du monde comporte un risque d’appauvrissement intellectuel et de radicalisation des individus, toujours confrontés aux mêmes idées, aux mêmes sources ou aux mêmes thématiques. Ne communiqueront ensemble que ceux qui partagent la même vision et toute opinion dissidente ou toute connaissance dans un champ différent, peu partagée par son cercle d’amis, n’apparaîtra pas.
Des actualités classées par thématiques
Notons, par ailleurs, que les différentes annonces de Facebook que nous venons d’évoquer font écho aux dernières expérimentations observées par les utilisateurs.
Avec cette timeline, les publications sont classées par thématiques. On trouve différentes appellations, générées automatiquement : « sport, nourriture, actualité mondiale … ». Nous observons qu’il est pour autant possible de revenir à un affichage classique en cliquant sur « fil d’actualité ». Interrogé par Mashable, le service communication de Facebook avait confirmé « sa volonté de fournir plus d’options aux utilisateurs pour consulter ce qui les intéressent sur Facebook ». Reste à savoir si la prochaine mise à jour de l’application de Facebook nous réserve un tel agrégateur.
Quoi qu’il en soit, l’objectif de l’entreprise dirigée par Mark Zuckerberg est bien évidemment de maintenir ses utilisateurs le plus longtemps dans son univers pour vendre de la publicité. Le mois dernier, nous apprenions que le réseau social s’inquiétait de la disparition progressive de contenu très personnel. Finalement, la réaction du réseau social au 1,55 milliards d’utilisateurs ne s’est pas faite attendre.
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