Newsweek rappelle en introduction que le Palladin, dans la mythologie grecque, était la statue de la déesse Athena. La légende raconte que la survie de Troie dépendait de la conversation de cette icône, mais le Palladin est devenu ensuite une figure emblématique de la sécurité.
Le projet Palladium vise donc à faire de nos PC de véritables tours d’ivoire, où nous sommes seuls maîtres des données qui y entrent et en sortent. Mais de l’avoeu même du vice président Will Poole, Microsoft devra lancer près d’une centaine de millions de Palladium avant que le système ne soit efficace. Ils ont donc besoin du soutien des plus grands acteurs du marché.
Les producteurs de chips sont en première ligne, puisque Microsoft veut faire basculer la sécurité logicielle, trop facilement détournée, vers une sécurité matérielle bien plus difficile à hacker. Après refus, Intel semble revenir sur sa décision tandis qu’Advanced Micro Devices a déjà signé un accord avec la firme de Redmond. AMD pense d’ailleurs que les prochaines batailles entre les deux géants ne se joueront plus sur le terrain de la rapidité, mais sur celle de la sécurité. Dans un second temps les assembleurs comme Dell, Hewlett-Packard ou IBM devraient rejoindre le mouvement.
Confidentialité, sécurité, protection des droits d’auteur
Microsoft pense pouvoir sortir les premières instructions orientées Palladium pour 2004, avec la sortie de la prochaine version majeure de Windows. Les applications d’un tel système sont nombreuses.
Les processeurs (ainsi que les cartes mères) compatibles Palladium pourront ne donner accès aux données de l’ordinateur qu’à la personne autorisée, interdire la destruction ou la modification de données par un logiciel tiers (protection contre les virus), écarter d’office des e.mails non sollicités, etc.
Le Palladium pourra en outre donner accès de manière très confidentielle et ultra-sécurisée à des données sensibles telles que votre compte bancaire (ce qui n’est pas sans rappeler un certain Passport .NET). Afin de garantir la transparence du système, Microsoft laisse libre les sources de ces nouvelles instructions.
Mais c’est surtout dans le contrôle des documents sortants que le Palladium pourrait révolutionner le transfert des données. En effet, l’utilisateur qui expédie un document pourra par exemple définir à qui il s’adresse, et combien de temps il peut être consulté. Ce système, appelé DRM (Digital Rights Management), devrait permettre de trouver des parades très efficaces au piratage. Mais Bill Gates se plait à préciser que si le système avait été imaginé à la base pour les mp3, son utilisation serait bien plus utile pour les e.mails et documents confidentiels. Il devient possible en effet d’interdire la copie d’un e.mail ou son transfert.
Même si ces idées ne sont pas neuves (certaines datent des premiers systèmes de cryptage des données, il y a plus de vingt ans), Microsoft paraît bien décidé à les mettre enfin sur pied, et ce avec une certaine modestie puisqu’interrogé à propos de la réelle imperméabilité de Palladium, l’un des responsables répondait : « Je crois fermement que nous le sortirons avec des bugs ». Il faudra certainement attendre quelques années avant que le système soit au point.
Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous conseillons la lecture de l’excellent article de Newsweek.
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