Mes petits articles, et quelques autres du même type pour la liberté d’échange sur le Net, ont beau « cartonner » sur plusieurs sites web de résistance, les témoignages de sympathie pour ce combat être de plus en plus nombreux et les forums de plus en plus fournis, les lois liberticides que le lobby international et milliardaire du disque et de la distribution audiovisuelle a arrachées au vote des députés assoupis (ou imbéciles ou achetés, barrez les mentions inutiles) des nations du monde entier sont loin d’être empêchées.
La preuve, ce tout récent jugement d’un tribunal français à l’encontre d’un enseignant, condamné à 17000 Euros d’amendes et frais divers pour avoir copié de la musique sur le Net (voir notre article du 2 février 2004, ndlrc).
Quitte à continuer d’amuser ceux qui me traitent de Don Quichotte, et à agacer ceux qui, prétextant de leur goût pour tel ou tel des « artistes » prêts à discréditer leurs œuvrettes pour proclamer leur soutien aux majors, laissent l’argent écraser les misérables « coupables » de téléchargement, je veux espérer qu’il est encore possible de faire reculer ce que je persiste à appeler un attentat à la liberté et à la générosité individuelle.
Mais face à la guerre totale qui est faite au P2P, les mots qu’on peut jeter ici ou là sur le Net ou dans quelque média qui les acceptent, aussi virulents soient-ils, les mots n’ont que très peu de poids. Je le répète :
- ceux qui ont réussi à imposer aux nations de la terre un régime légal sanctifiant cette hideuse vision d’un monde où toute création artistique, passée, présente ou future, ne tire plus sa capacité à rencontrer les hommes que de rapporter de l’argent à des revendeurs – son transport fut-il immatériel et sa production mille fois amortie ;
- ceux qui ont ainsi réussi ce tour de force de convaincre ou d’obliger des centaines de gouvernants et de législateurs à tirer un trait définitif sur 3000 ans de combats et d’espoirs humanistes ;
- ceux qui arrivent encore à faire croire à quelques bons ou mauvais apôtres que c’est pour leur bien qu’on en agit ainsi, ceux-là ont usurpé leur incroyable pouvoir des sommes colossales qu’ils brassent et qu’ils sont capables de mobiliser pour continuer à les brasser.
Pour tenter de les contrer, j’invite donc, une nouvelle fois, tous ceux qui pensent que les moulins à vent n’auraient jamais renversé Don Quichotte s’il n’y avait pas eu de vent à unir leurs faibles forces pour arrêter la tempête excitée par les majors et leurs épigones :
– Vrais artistes, compositeurs, auteurs, exigez de vos sociétés, SACEM en tête, qu’elles se désolidarisent totalement des poursuites aux utilisateurs de P2P ; refusez de payer vos cotisations annuelles en attendant que cela soit fait ;
– Elus qui par hasard tomberiez sur ces lignes et en partageriez le point de vue, de quelque bord que vous soyez et quelque soit votre mandat, saisissez le Parlement d’une demande en annulation des lois sur la limitation des échanges sur le Net.
– Et nous tous, parce qu’il faut bien tout notre nombre contre les milliards des majors, envoyons régulièrement quelques Euros (ou plus) à l’ADA (voir ci-dessous – je précise qu’à part y verser mon obole depuis octobre dernier, je n’ai aucun intérêt dans ce qui d’ailleurs n’a rien d’une « affaire »). (Pour une totale transparence indiquons que Guillaume Champeau, rédacteur en chef de Ratiatum, est lui membre actif de l’association des audionautes, ndlrc)
Serge Rivron
Auteur du légendaire récit CRAFOUILLI aux éditions Les provinciales, vivant dans la région Rhônes-Alpes, marié, trois enfants.
(Note de la rédaction : Si vous souhaitez publier vos propres réflexions dans les colonnes de Ratiatum, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse suivante :
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