C’est une affaire qui n’en finit plus d’empoisonner les relations entre Google et les CNIL européennes. Fin avril, le commissaire allemand en charge de la protection des données tirait la sonnette d’alarme en découvrant la collecte non-autorisée de certaines informations WiFi (adresses MAC et noms des réseaux SSID) à travers Street View. Depuis, Google a cherché à éteindre la polémique en montrant patte blanche en renseignant les CNIL et en menant un audit interne.
Si la controverse semble s’apaiser dans certains pays, comme au Royaume-Uni, d’autres continuent à mettre la pression sur la firme de Mountain View. En Espagne, la CNIL locale (Agencia Española de Protección de Datos – AGPD) a demandé à la justice de se prononcer sur l’affaire des Google Cars. Pour l’AGPD, Google a collecté et stocké des données sans aucune autorisation.
L’AGPD considère que la collecte réalisée dans le cadre du service Street View ne s’est pas limiée aux adresses MAC et aux noms de réseaux SSID. Certaines informations transitant en WiFi, souvent lorsque le réseau n’était pas chiffré, ont pu être récupérées, même partiellement. Cela inclut des noms, des identifiants et des mots de passe. En juin dernier, la CNIL avait indiqué lors de son rapport d’activité 2009 que Street View avait enregistré des mots de passe et des extraits de mails.
Selon El Pais, qui cite le directeur de l’AGPD, le poids total des données collectées en Espagne est de 13 gigabytes. Si le tribunal espagnol rend une décision en faveur de la CNIL espagnole, l’amende infligée à Google pourrait atteindre au maximum 2,4 millions d’euros. Rappelons qu’en France, la CNIL poursuit ses investigations. En août, elle a jugé prématuré la réactivation des Google Car.
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