Tout le monde n’a pas vocation à être « prompt engineer ». Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y pas de bonnes pratiques à appliquer pour rédiger des prompts efficaces (ou instructions) sur les chatbots, comme ChatGPT et Gemini. Google propose un guide pour manipuler plus adroitement l’intelligence artificielle, et obtenir des réponses plus pertinentes.

Depuis l’explosion de l’intelligence artificielle générative fin 2022, avec la sortie publique de ChatGPT, une nouvelle activité a pris un certain envol : le prompt engineering. Derrière cette expression anglophone se cache la faculté de produire une instruction efficace, finement ciselée, pour avoir une réponse correcte et précise de l’IA.

Un prompt, rappelons-le, désigne simplement la consigne, l’instruction, la question que l’on adresse à un chatbot. On entre sa demande dans une zone de saisie et on laisse ensuite l’agent conversationnel mouliner dans son coin. Si la réponse ne convient pas, il reste possible de retenter une génération, en remaniant le prompt.

À force de tâtonner, vous allez certainement finir par réussir à obtenir de bons résultats sur ChatGPT ou Gemini — la solution de Google — et finir par acquérir des mécaniques et de bonnes pratiques que les prompt engineers utilisent déjà. Mais on peut aussi gagner du temps et consulter directement les conseils qui font autorité.

ChatGPT triste // Source : Numerama
Parlez, humain. // Source : Numerama

Quel prompt utiliser pour Gemini ou Chatgpt ?

Il s’avère que Google propose un « guide des prompts de Gemini », comme l’a remarqué Frandroid. En le suivant, promet la firme de Mountain View, vous allez apprendre « à rédiger des instructions efficaces pour stimuler votre productivité. » Il est aussi possible de le récupérer en suivant le lien direct de Frandroid, qui l’héberge.

Le document, long de 45 pages, est rédigé en anglais et contient des démos et des suggestions orientées business — les principales rubriques portent sur des prompts qui intéresseront le service client, les ressources humaines, le marketing, la gestion de projet, les ventes ou encore les dirigeants et les entrepreneurs.

Tout n’est pas forcément utile dans ce manuel. Cela étant, il y a toutefois un conseil général qu’il convient de mémoriser pour améliorer ses prompts, y compris pour des questions qui ne tombent dans les cas de figure cités plus haut. Ici, la stratégie consiste à intégrer dans son prompt quatre blocs qui donneront à l’IA générative un cadre de travail.

Précisément, votre prompt devrait contenir quatre éléments :

  • qui vous êtes (votre profession, votre rôle, votre position, etc.) ;
  • quelle est votre tâche ;
  • quel est le contexte de votre demande ;
  • sous quelle forme le travail de l’IA doit-il être rendu.

Un exemple de prompt en français pour ChatGPT, Gemini ou n’importe quelle IA générative

Un exemple ?

« Je suis journaliste pour un site d’actualité numérique (qui je suis). Rédige-moi le squelette d’un e-mail pour m’inscrire à tel ou tel évènement (quelle est la tâche). Adopte un ton plutôt formel, car mon interlocuteur ne me connait pas (le contexte). Respecte les usages en matière de correspondance écrite (quelle forme). »

C’est un aperçu évidemment élémentaire, mais qui permet de saisir de façon concrète la mécanique qu’il convient d’adopter. Libre à vous d’allonger ou de charger votre requête. Dans ses pages, de multiples exemples sont donnés par Google. Il est tout à fait possible de s’étaler sur plusieurs lignes, en fonction du degré d’information que vous jugez utile.

Source : Capture d'écran
Un exemple plus fourni de Google. Les segments peuvent être de taille diverse. Ils peuvent aussi être mélangés. // Source : Capture d’écran

Google n’est pas le premier à avoir identifié ces quatre blocs qu’il convient de manier pour des prompts performants. Cependant, ils prennent d’autant plus de valeur qu’ils sont désormais validés par l’entreprise américaine. Or, celle-ci connaît justement très bien le domaine de l’IA générative, dans la mesure où elle propose justement un chatbot, Gemini.

Cette structure du prompt doit éclairer le chatbot dans sa tâche. Aussi, c’est une approche que l’on peut envisager au-delà de Gemini — sur ChatGPT, sur Le Chat de Mistral, ou encore sur Copilot de Microsoft. Cela, même si ce sont différents grands modèles de langue qui fonctionnent en coulisses et qui sont les moteurs des chatbots.

Comment faire une bonne requête sur un chatbot comme ChatGPT ?

Évidemment, il n’y a pas d’obligation d’utiliser cette technique tout le temps, dans toutes les circonstances. On peut retirer un ou plusieurs blocs, selon ses besoins. Par exemple, dans un travail consistant à extraire et trier des extensions de noms de domaine, il n’était pas utile de préciser au chatbot notre profession.

Le prompt était celui-ci : (il incluait ensuite une longue liste d’adresses mélangées)

« Je veux que tu me proposes deux listes. Dans la première liste, tu regroupes les extensions de noms de domaine assez habituelles et classiques (comme le .com pour te donner un exemple). Dans la seconde, je veux les extensions plus inhabituelles. Regroupe juste les extensions à chaque fois, sans tenir compte du nom de domaine dans sa globalité. Enlève les doublons. Regroupe chacune de ces listes en une suite d’items séparés par des virgules, à la suite. Les deux listes doivent rester séparées. »

Le résultat était conforme aux attentes :

extensions chatgpt
Source : Capture d’écran

Les prompt engineers ne tomberont probablement pas de leur chaise en lisant les recommandations de Google — et ils auront peut-être d’autres conseils à donner. Cette première base sera en revanche très utile pour celles et ceux qui n’avaient pas forcément une méthode bien structurée pour parler à une IA générative.

Il y a d’ailleurs quatre derniers points généraux que Google :

  • Parlez normalement à l’IA générative, comme si on s’adressait à une personne. « Exprimez des pensées complètes dans des phrases complètes. »
  • Fournissez autant de contexte que possible. Plus on est précis, meilleurs seront les résultats.
  • Il vaut mieux ne pas être complexe et éviter le jargon. « Formulez votre demande dans un langage bref, mais précis. ». Allez droit au but.
  • Discutez avec l’IA générative. Rien ne vous interdit de faire un premier jet, de vous rendre compte que le chatbot n’a pas répondu à toutes les attentes, et de rajouter une ou plusieurs consignes ensuite.
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