Créé en 2017, le Bitcoin Cash (abrégé en BCH) fonctionne selon le même principe que la cryptomonnaie connue de tous. Il est apparu à la suite de désaccords sur la taille des blocs de la blockchain, et diverge légèrement du bitcoin. Sa différence ? Des blocs plus grands, censés améliorer la vitesse des transactions, mais qui demandent aussi plus de puissance informatique de la part des mineurs. Cette scission s’appelle un fork, c’est-à-dire une bifurcation dans le code à partir d’un même point de départ.
Ce bitcoin rebelle reste cependant populaire : c’est la 15e cryptomonnaie la plus importante du marché. Elle pèse actuellement 9 milliards de dollars. En soi, il pourrait exister une infinité de bitcoins. Puisque le code est open source, n’importe qui peut le copier pour lancer sa cryptomonnaie dérivée. Un 3e bitcoin a même été créé à partir du Bitcoin Cash, le Bitcoin SV (BSV). Pourtant, aujourd’hui, seul le BTC est reconnu comme l’authentique cryptomonnaie originelle, grâce à la solidité et la légitimité acquise au fil des ans. Une simple question de confiance donc, comme pour les monnaies traditionnelles.
Dix-sept jours plus tard
À l’instar du bitcoin, le Bitcoin Cash a eu le droit à un compte à rebours pour son halving. Et comme pour le BTC, cet événement était très attendu. Pour cause : il réduit par deux la récompense perçue par les mineurs, qui participent au bon fonctionnement du réseau. Cette fois-ci, le gain a été réduit de 12,5 BCH à 6,25 BCH. Tous les 4 ans, c’est donc une petite révolution qui s’opère. Mais ce laps de temps n’est jamais vraiment connu avec précision.
Ainsi, le Bitcoin Cash a devancé le BTC de deux semaines dans la course au halving. Il a tout simplement validé plus de blocs : 2 500 de plus, pour être précis. Deux raisons peuvent l’expliquer : un algorithme légèrement différent, et les aléas de la puissance de calcul du réseau, qui varie en fonction du comportement des mineurs et de la demande. Mis bout à bouts, ces petits décalages deviennent conséquents, et aboutissent à ces 17 jours d’écart. Cela explique d’ailleurs pourquoi il est si difficile de déterminer la date exacte du halving du bitcoin.
Mineurs de bitcoins à l’arrêt : des turbulences sur la blockchain
Mais le fait d’être le premier n’a rien d’avantageux pour le Bitcoin Cash, au contraire. Puisque la récompense du Bitcoin Cash est réduite en avance, les mineurs ont eu tendance à débrancher leurs machines pour se rabattre sur le réseau Bitcoin, toujours deux fois plus profitable. Cela a abouti à une énorme chute de la puissance de calcul (hashrate) du réseau. Normalement, un algorithme spécifique veille à ce que chaque bloc soit produit toutes les 10 minutes, en ajustant la difficulté de minage. Mais à cause de cette baisse brutale de la puissance du réseau, certains blocs ont pris jusqu’à 30 minutes pour être validés. Conséquence : une congestion du réseau, une baisse de la confiance, et donc, du prix.
La même chose pourrait se produire avec le bitcoin. Beaucoup de mineurs deviendront subitement moins rentables et seront tentés d’arrêter leurs machines, voire de les revendre. Car il existe d’autres cryptomonnaies à miner, à l’instar du Dogecoin (la préférée d’Elon Musk) ou du Litecoin qui pourraient offrir de meilleurs rendements. Et pour survivre au halving, les mineurs ne font pas dans le détail : ils vont au plus offrant.
Un prix très instable
Au niveau du prix, la transition n’a donc pas été sans turbulences. Premier constat : l’instabilité sur le prix du Bitcoin Cash a fortement augmenté. Avant le halving, le prix du BCH a ainsi triplé en l’espace d’un mois, passant de 250 à 700 dollars. Beaucoup d’investisseurs ont ainsi anticipé la raréfaction du jeton numérique, censée provoquer une hausse de la demande.
Sur le court terme, le Bitcoin Cash a bel et bien connu une augmentation. Boosté par le halving, il a vu son prix augmenter encore de 10 % juste après sa transition. Mais son élan a été rapidement mis à l’arrêt : son prix a vite dégringolé autour des 450 dollars. Là encore, certains analystes y voient un avertissement sur ce qui pourrait également arriver au BTC. Il pourrait revenir à 40 000 dollars, en suivant quasiment le même ordre de grandeur.
En théorie, si l’on se base sur le comportement du BCH, le bitcoin pourrait donc connaître une forte baisse après le halving. Mais selon l’analyse de Bybit, ce ne serait pas vraiment important. Car le bitcoin pourrait à nouveau battre des records dans les 12 mois qui suivent, conformément aux précédents historiques.
Le halving du Bitcoin Cash, un test en avant-première
Le comportement du Bitcoin Cash est considéré comme une bonne simulation de ce qui arrivera au bitcoin lors de son propre halving. En 2020, le BTC avait globalement suivi la tendance post-halving établie par le BCH. Un gros boost qui avait entrainé les autres cryptomonnaies dans sa course. Cette hausse avait encore une fois pu vérifier qu’historiquement, cet événement est suivi d’un marché haussier, aussi appelé « bull market », en opposition au bear market.
La comparaison a toutefois quelques limites. Le Bitcoin Cash n’en est qu’à son deuxième halving, tandis que le BTC entame son quatrième. De plus, avec le temps, le marché des cryptomonnaies évolue et devient moins imprévisible. De la même manière, les données semblent montrer une diminution de l’impact des halvings sur le prix de la cryptomonnaie.
Cette mise à jour du logiciel Bitcoin reste un événement majeur, avec une dimension presque magique pour les plus fervents adeptes, qui attendent évidemment une hausse avec impatience. Peut-être à raison. Car qu’il y a quelque chose que le Bitcoin Cash n’a pas et qui change tout : l’arrivée des ETF de Blackrock. Ces nouveaux produits financiers entrainent un énorme afflux d’argent qui gonfle inexorablement le prix de la première cryptomonnaie. Et davantage encore depuis qu’une version chinoise des ETF a été approuvé par la Bourse de Honk Kong.
Le bitcoin va-t-il pouvoir faire sa mue sans trop de casse ? Réponse le 20 avril.
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