Fin de parcours pour WhatsApp, Threads, Telegram et Sinal en Chine, qui ont tous quatre été supprimés de l’App Store chinois sur demande de Beijing, officiellement pour des « préoccupations en matière de sécurité nationale ». Les autres applications de Meta, comme Facebook, Instagram et Messenger, restent disponibles sur le magasin d’Apple, même si leur utilité est toujours très limitée.
En Chine, le gouvernement exerce que l’on qualifie de Great Firewall. Il s’agit d’un contrôle très strict d’Internet, qui vise à encadrer ce que l’on a droit de faire et de ne pas faire. L’App Store d’Apple a beau héberger les grandes apps américaines (Meta, Google, X…), la plupart sont non-fonctionnelles en Chine. Il est impossible de les lancer.
WhatsApp complètement supprimé, pourquoi ?
La Chine est un pays à part, y compris en matière de numérique.
Dans la quasi-totalité des pays, les services de Google, Meta ou Amazon sont partout. En Chine, ils n’existent pas. Des entreprises locales ont développé des alternatives, comme Baidu pour la recherche, Weibo pour les réseaux sociaux, Alibaba pour le commerce et WeChat pour les conversations. La Chine est une sorte de monde parallèle, où les noms de Facebook et Google sont inconnus.
Pour empêcher les Chinois d’accéder aux services étrangers, Beijing les bloque. Il est possible d’installer Facebook en Chine, mais impossible de l’ouvrir. Même chose pour le site facebook.com, qui ne chargera pas. Les réseaux chinois ont mis en place une liste noire qui rend toute connexion à un service américain, sauf exception, impossible. Il faut posséder un VPN non bloqué en Chine pour déverrouiller l’accès à ces grands services ou utiliser une carte SIM étrangère.
Pourquoi supprimer WhatsApp, Telegram et Signal de l’App Store ? Parce qu’il s’agit du seul magasin étranger officiellement autorisé en Chine. Apple bénéficie d’une exception et peut commercialiser ses produits dans le pays de Xi Jinping (avec des services en moins). Le Google Play Store, pour ne citer que lui, n’existe pas. Les autres magasins sont chinois et n’ont déjà pas les apps de Meta.
Depuis 2017, WhatsApp est déjà bloqué en Chine. Le gouvernement ne veut pas de cette alternative chiffrée à WeChat, ce qui l’a conduit à bloquer le service. Sans conflit apparent avec le groupe Meta, il vient désormais de forcer sa suppression de l’App Store, sans doute pour s’assurer que les jeunes chinois ne se laissent pas tenter. Les autres applications de messagerie chiffrée ont logiquement connu le même sort.
Depuis le 1ᵉʳ avril 2024, une nouvelle loi oblige les développeurs d’applications à les déclarer au gouvernement chinois, au risque de les voir supprimées. WhatsApp pourrait être victime de ce contrôle renforcé, à moins que Beijing ne souhaite mettre la pression aux Américains qui menacent d’interdire TikTok. L’impact de la suppression de WhatsApp dans un pays largement dominé par WeChat reste néanmoins léger.
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