Robin Li, le patron-fondateur de Baidu, espère que la Chine sera le premier pays au monde dans lequel une ville interdira aux humains de conduire une voiture.

En plus d’une course à l’innovation technologique en matière automobile, se dirige-t-on vers une course politique entre des pays qui voudraient profiter de l’arrivée des voitures autonomes pour moderniser leur image ? Lors d’un discours au China Big Data Industry Summit, le patron du géant Baidu, Robin Li, a poussé mercredi la Chine dans cette direction.

Il espère que son pays deviendra le premier pays au monde dans lequel une ville réservera ses routes aux seules voitures pilotées par une IA. « Il y a quelques jours nous faisions une conférence de presse avec la ville de Wuhu dans l’Anhui. Wuhu met en place une zone spéciale dans laquelle les voitures sans conducteur pourront être testées, et dans laquelle les voitures avec des conducteurs ne seront pas autorisées », s’est-il réjoui.

« Je suis vraiment enthousiaste. Je pense vraiment que la première ville au monde avec uniquement des voitures sans conducteur sera en Chine. Nous parlons aussi de tests possibles dans la ville de Guiyang ».

Une voiture autonome de Baidu

Une voiture autonome de Baidu

De plus en plus, des voix s’élèvent pour imaginer qu’il sera bientôt interdit de conduire soi-même sa voiture, car l’humain serait plus dangereux (pour lui-même et pour les tiers) que les robots aux réflexes incomparables. L’hypothèse est même très sérieusement envisagée à l’ONU, où se négocie la Convention de Vienne sur la sécurité routière, qui harmonise les réglementations du monde entier. « Une conduite automatisée contrôlée par ordinateur devrait rendre la circulation routière plus sûre », a ainsi estimé au mois de mars la Commission Économique des Nations Unies pour l’Europe (UNECE).

Mais en attendant que les routes soient totalement interdites aux conducteurs humains, l’interdiction pourrait être progressive. Elle pourrait par exemple concerner dans un premier temps certains grands axes routiers, à l’instar des calèches ou des tracteurs interdits sur les autoroutes. Ou concerner des villes entières, qui voudraient fluidifier leur trafic et limiter leurs places de parking, avec des véhicules moins nombreux mais beaucoup plus optimaux, utilisés à la demande en fonction des besoins. C’était également la vision défendue par Bill Gates.

« De mon vivant ce sera chose courante. Il y a aura des villes où on ne vous permettra pas de conduire une voiture », prédit le fondateur de Microsoft :

L’offensive de Baidu et de la Chine sur l’IA

Robin Li parlait des voitures autonomes pour illustrer la manière dont la collecte massive de données de toutes natures nourrissait aujourd’hui les algorithmes d’intelligence artificielle, et offraient des avancées technologiques spectaculaires.

« Peut-être que la prochaine révolution technologique ne sera pas juste construite sur les fondations du big data, mais davantage sur les fondations de l’intelligence artificielle. Baidu a investi beaucoup dans l’IA ces dix dernières années, et à l’avenir nous espérons développer plus avant et pousser l’IA chinoise avec tous nos collègues ici », a-t-il déclaré.

Au même moment, l’administration chinoise annonçait un plan d’investissements de plus de 13 milliards d’euros dans l’IA. pour soutenir ses entreprises et ses techniques en matière d’intelligence artificielle.

Baidu n’est pas le seul industriel à travailler sur le développement des voitures autonomes en Chine, loin s’en faut. Le mois dernier, l’industriel Chagan a annoncé avoir parcouru 2 000 km entre Chongqing et Pékin avec une voiture autonome développée en partenariat avec Ford. En début d’année, Nissan a signé un partenariat avec le Centre chinois de technologie et de recherche en automobiles. D’autres constructeurs, comme Renault ou Volvo, prévoient aussi de réaliser des tests dans le pays.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.