Les ordinateurs capables de faire fonctionner décemment les dispositifs de réalité virtuelle tels que le HTC Vive et l’Oculus Rift doivent être dotés d’une carte graphique surpuissante et de taille démesurée, ce qui force les constructeurs à commercialiser des machines de grande taille et particulièrement lourdes. Par exemple, lors de notre test du HTC Vive, nous avions dû nous procurer une unité centrale conçue par Nvidia dont le poids dépassait, rien que pour l’unité centrale, les 10 kilogrammes. Plutôt encombrant.
Surtout qu’en réalité virtuelle, une fois notre casque bien installé devant nos yeux, les câbles qui relient le Vive au PC deviennent rapidement notre pire cauchemar, angoissé à l’idée de littéralement se prendre les pieds dedans. De plus, l’intérêt d’une unité centrale statique perd de son sens dans la VR. Si l’on joue debout en tournant sur nous-mêmes, à quoi bon le PC de gamer à l’ancienne posé sous nos bureaux, immobile, pendant qu’affalé devant notre écran nous nous fossilisons devant Doom ?
Conscients du problème, des constructeurs commencent à sortir des sentiers battus pour proposer des PC sac à dos. On ne doute pas qu’ils trouveront une appellation commerciale plus attirante, mais jusque là, c’est le meilleur moyen pour décrire ces unités centrales à porter sur le dos, le casque de VR sur la tête.
Le HP Omen Sac à dos
L’avantage ergonomique est évident ; plus aucun câble, et un gain énorme de mobilité. Mais le défi technologique est, lui, conséquent. Il faut d’abord résoudre le problème de la taille, alors que les ordinateurs portables peinent encore à intégrer les composants parfaits pour la VR — rares sont les constructeurs à y parvenir, mais l’on peut citer Acer qui a réussi grâce aux nouvelles puces de Nvidia. Plus de puissance, c’est moins d’autonomie, et plus de surchauffe.
Ensuite, il faut résoudre la question du poids. S’il faut porter l’ordinateur sur le dos, le poids doit être particulièrement bien réparti et réduit à son maximum, pour ne pas réserver le marché aux adeptes des salles de muscu. D’autant qu’à la différence d’une unité centrale, le PC sac à dos a besoin d’une batterie pour fonctionner. Et puis il y a d’autres « détails » auxquels réfléchir, comme la dissipation de chaleur.
C’est précisément sur ces questions que HP a travaillé pour mettre au point son premier prototype, qui rejoint sa gamme Omen. Avec son allure de défibrillateur futuriste, l’improbable PC risque d’intéresser les amateurs de réalité virtuelle. Il semblerait en effet que la firme américaine ait réussi à intégrer les derniers Intel (i5 ou i7) à un système de ventilation performant afin de ne pas se brûler le dos, et une carte graphique suffisamment puissante pour la VR. Celle-ci n’a pas encore été précisée par HP.
The Verge rapporte que la firme commencerait les premiers tests de son concept dès cet été, pour une possible commercialisation dont la date est encore inconnue. Point important, toujours selon le média américain, HP aurait réussi la prouesse d’intégrer tous ces composants pour un poids de moins de 10 livres (4,5 kg).
Épiphénomène ou vraie évolution ?
Le marché ciblé par HP, MSI et Zotac est, aujourd’hui, une petite niche de gamers prêt à investir dans un tel engin, dont les prix — bien qu’inconnu pour le HP — seront plutôt prohibitifs pour le grand public. En revanche, l’idée-même d’un ordinateur portable au sens littéral, dans le dos, ou ailleurs, pourrait inspirer d’autres constructeurs et d’autres usages au delà de la VR.
Avec la multiplication des supports et des interfaces, la démocratisation des pico-projecteurs, des robots et des écrans déportés, peut-être qu’un jour nous porterons tous, telle une adorable tortue, notre vie numérique sur le dos.
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