C’est acté. Le service de podcasts de Google va définitivement fermer ses portes le 23 juin 2024, et cela, dans le monde entier. Comme l’a relevé notre confrère iGénération dans son édition du 30 mai, l’entreprise américaine a fait partir des mails aux internautes utilisant Google Podcasts, pour les prévenir de l’arrêt prochain du service.
Il ne s’agit pas d’une surprise : aux États-Unis, la mise à l’arrêt du service d’écoute de la firme de Mountain View a été officialisée au début du mois d’avril. Précédemment, Google avait également exprimé son intention de faire venir les podcasts sur YouTube, une bascule qui a eu pour effet d’assombrir l’horizon de Podcasts.
Anecdotique de prime abord, la disparition de Podcasts est symptomatique des difficultés qu’a Google à maintenir durablement ses produits et ses services. Il peut arriver qu’une entreprise décide de se recentrer, en fermant une ou plusieurs activités. Dans le cas de la firme de Mountain View cependant, c’est une tendance très fréquente.
Le cimetière de Google en la matière est particulièrement étoffé : il existe même des sites spécialisés qui recensent tout ce qu’a tué le groupe (Killed By Google). Quelques exemples : Stadia, Google+, Hangouts, Youtube Original, Gmail Inbox, Reader, Play Music. Au total, on recense 295 services et produits arrêtés. Dernièrement, c’était le VPN.
Bien sûr, il y a aussi une liste d’activités que Google n’arrêtera certainement jamais : Gmail, YouTube, Chrome, Android, pour ne citer qu’eux, ne risquent rien. Ils constituent le fer de lance de l’entreprise américaine dans plusieurs domaines stratégiques — le mail, la vidéo, la navigation en ligne ou encore l’écosystème mobile.
Une image de marque écornée par des fermetures incessantes
Le problème, c’est tout le reste. À force d’abandonner des activités, cela est de nature à abîmer l’aura de Google. Comment, en effet, faire confiance à une société qui ferme à un rythme aussi marqué ce qu’il a lancé, parfois en grandes pompes, parfois avec de grandes promesses ? Comment avoir envie de s’inscrire sur un nouveau service ou produit de Google, avec un tel risque qui plane ?
On pourrait arguer que l’entreprise sait faire preuve d’agilité, en sachant ne pas insister si une activité dans le mur. Elle coupe les branches les moins prometteuses pour entretenir celles qui sont les plus vigoureuses. Elle tente, elle invente, et elle renonce si ça ne prend pas. Tant pis pour la communauté qui s’est agrégée autour.
Mais, de l’autre côté du spectre, les internautes peuvent légitimement se demander si le projet de Google qu’ils viennent de rallier ne va pas connaître une fin brutale tôt ou tard. Cette incertitude plombe l’image de marque de l’entreprise. Pour autant, elle semble malgré tout s’en accommoder. L’année 2024 n’en est qu’à son quatrième mois, et déjà sept activités ont été arrêtées.
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