« L’application Cartes IGN est vraiment top. » Cette opinion, partagée sur X (ex-Twitter) par l’entrepreneur Nicolas Vanbremeersch, résume le premier sentiment qui se dégage à la découverte de la nouvelle application mobile Cartes IGN. « L’appli Cartes IGN, c’est vraiment bien », confirme un autre. « Très efficace », avec des données inédites que l’on ne trouve pas sur d’autres apps, lit-on ailleurs.
Présentée le 15 mai, l’application Cartes IGN fait donc déjà forte impression auprès du public. Ses ambitions sont grandes : il s’agit certes de remplacer la précédente solution (Géoportail), mais de proposer une alternative aux apps de cartographie concurrentes, en particulier celles portées par les géants de la tech. Et pour persuader les internautes de délaisser Google Maps ou Apple Plans, il faut une proposition crédible.
Cartes IGN entend faire autre chose que Google Maps ou Apple Plans
C’est la stratégie assumée d’IGN. « On ne peut pas laisser des grands acteurs capturer la manière de nous représenter notre propre territoire et il ne s’agit pas de faire la même chose qu’eux », argue au micro de France Inter Sébastien Soriano, le directeur général de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) — et qui occupait avant le poste de président de l’autorité de régulation des télécoms (Arcep).
Un tour dans les paramètres montre la diversité des options. On peut choisir cinq fonds de carte différents (plan IGN, photographies aériennes, plan aérien, cartes IGN, carte TOPO 25), mais aussi superposer des données thématiques. On trouve de l’administratif, du foncier, de l’agriculture, de la forêt, des espaces protégés, de l’hydrographie (avec mer et littoral), des risques naturels, des transports et du tourisme/loisirs.
Dans le détail, les données incluent :
- les limites administratives ;
- les parcelles cadastrales ;
- le registre parcellaire graphique 2022 ;
- la délimitation parcellaire AOC viticole ;
- les forêts publiques ;
- la carte forestière ;
- le trait de côte Histolitt ;
- le réseau hydrographique ;
- les sites Natura 2000 – directive Habitats ;
- les sites Natura 2000 – directive Oiseaux ;
- la carte des pentes ;
- les monuments nationaux ;
- les parcs et jardins ;
- les musées ;
- les villages étapes ;
- les restrictions UAS catégorie Ouverte et Aéromodélisme ;
- le réseau ferroviaire ;
- les routes.
Dans un fil décrivant les différentes raisons qu’il y a d’utiliser l’application, IGN observe que sa solution « lève le voile sur les 90 % du territoire (terres agricoles, forêts, plages…) invisibilisés par les applications des géants du numérique, pour le découvrir dans son intégralité et dans toute sa richesse. » Effectivement, des propositions provenant de sociétés américaines comme Maps ou Plans ne vont pas aussi loin.
Des fonctions courantes et plus inhabituelles dans Cartes IGN
Cartes IGN n’oublie pas cependant les fonctions courantes que l’on attend d’une application cartographique : on peut calculer un itinéraire, que l’on soit à pied ou bien dans un véhicule. On peut aussi tracer un itinéraire, empiler des données thématiques sur une même carte, afficher des légendes, créer et manipuler des points de repère, et les partager. D’ailleurs, sa position peut aussi l’être, via la localisation.
L’outil intègre aussi des fonctionnalités un peu plus avancées, à l’image des isochrones et des isodistances (un élément qui s’est avéré utile du temps des confinements) ou de comparer des cartes ou des photos aériennes — à travers le temps, notamment, pour voir l’empreinte des activités humaines sur les territoires. Du temps de Géoportail, il y avait déjà une fonction pour « remonter le temps » avec des données parfois anciennes.
Cette importante masse accumulée fait d’ailleurs dire à Sébastien Soriano que l’IGN, en matière de cartographie, a « beaucoup plus de données exposées qu’un acteur comme Google » Celles de l’institut sont hébergées par ses soins et pèsent « un million de gigaoctets » (soit mille téraoctets). C’est « une quantité phénoménale », a-t-il soufflé à nos confrères, pour souligner tout le sérieux du projet.
En étant tout à la fois gratuite, française et issue du service public (l’IGN est un établissement public à caractère administratif sous la tutelle du ministère de l’écologie), l’application Cartes IGN coche de nombreuses cases. Elle offre aussi une porte de sortie à celles et ceux voulant s’écarter de solutions étrangères et parfois avec des intentions mercantiles. Les enjeux en matière de souveraineté et d’autonomie ne sont jamais loin.
Reste, toutefois, des limites : les cartes IGN de l’application se focalisent naturellement sur le territoire national, là où d’autres d’applis peuvent avoir une portée globale (l’affichage d’autres nations ne fonctionne pas à certain niveau de zoom). Il n’y a pas non plus d’itinéraires pour les vélos, alors que ce moyen de locomotion se développe beaucoup dans l’Hexagone. Et une fonction de navigation par GPS / Galileo serait aussi un plus.
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