Il en a fallu du temps, mais, en juin 2024, Sonos lance enfin son premier casque audio — un serpent de mer. La marque a connu une évolution nette ces dernières années, équipant d’abord les salons (des enceintes fixes, connectées en Wi-Fi), avant de s’émanciper — un peu — en acceptant la technologie Bluetooth (des enceintes nomades). Le casque, baptisé Ace, est la nouvelle pierre de cette stratégie qui fait sortir Sonos de chez nous.
La réputation de Sonos n’est plus vraiment à faire sur le segment des enceintes : ses produits sont à la fois excellents et durables, à condition d’accepter un nouvel écosystème chez soi (la philosophie à la Apple). On pourrait croire que concevoir un casque est simple pour une entreprise disposant d’un savoir-faire acoustique. Mais l’entreprise n’a pas mis autant de temps pour rien. Attendu au tournant, le Sonos Ace est un risque certain, qui plus est sur un marché saturé — où les références Sony, Apple et Bose sont constamment citées.
Il fallait donc que Sonos y mette du sien pour produire un casque à 500 € susceptible de se comparer aux ténors. Après une grosse semaine d’utilisation, on peut affirmer sans détour que le pari est réussi : pour une première génération, le Ace va faire grand bruit.
Points forts
- Design et qualité de fabrication
- Rendu audio et réduction de bruit dans le haut du panier
- La fonction home cinéma
Points faibles
- Il faut une barre Arc pour en profiter à 100 %
- Le cuir vegan marque la sueur
- Pas de musique en Wi-Fi
Le design du Sonos Ace parfait
30 heures d’autonomie
L’autonomie du Ace est donnée pour 30 heures. Elle baissera drastiquement en cas de liaison avec une barre Arc.
Il y a deux manières de faire un casque haut de gamme : s’en remettre à une structure majoritairement composée de plastique pour garantir un poids léger (le Sony WH-1000XM5) ou opter pour des matériaux plus soignés (les Apple AirPods Max). Sonos n’a pas voulu choisir, préférant mélanger le meilleur des deux mondes. Par conséquent, le casque Ace est tout à la fois élégant et joli, avec un poids contenu. Disponible en deux coloris (blanc et noir), il assume sa robe de plastique au toucher doux, magnifiée par des inserts en acier du plus bel effet (le bouton de volume, les sorties pour les microphones, la tige) et du cuir synthétique à l’aspect rassurant.
Tout juste pourra-t-on pester sur des coussinets qui ont tendance à marquer les traces de sueur quand on retire le casque. Sans doute est-il un peu trop fermé (un bon point pour l’isolation passive) et, par ricochet, tient-il un peu chaud. D’ailleurs, en dépit d’un confort difficile à prendre en défaut, on ne conseillera pas le Sonos Ace pour un usage sportif. Il se révèle un tantinet luxueux pour un entraînement intensif, et ne dispose d’aucun indice de protection face à l’eau ou aux poussières.
Les designers de Sonos ont vraiment bien travaillé le critère du confort, avec une conception polyvalente, adaptée à un maximum de morphologies. Un casque reste un casque, et à la longue, on finit toujours par ressentir une gêne. Celle du Ace est contenue, grâce à des coussinets moelleux tout ce qu’il faut et un poids assez léger (un peu plus de 310 grammes). L’arceau en acier tient bien en place une fois qu’on l’a réglé à sa convenance. Il coulisse avec une résistance qui prouve que la solidité est au rendez-vous.
Le Sonos Ace est livré avec une pochette rigide, compacte et pratique (coucou Apple). Sens du détail : elle contient un petit compartiment amovible, fixé par un aimant, pour venir y loger ses câbles.
Le mode home cinéma, ou le secret du Sonos Ace
Le Sonos Ace n’a pas besoin de l’application Sonos, disponible sur iOS et Android, pour fonctionner. En le sortant de son packaging, vous pouvez directement l’appairer à votre smartphone via les paramètres Bluetooth. Néanmoins, intégrer le Ace à son écosystème Sonos, via l’application donc, donne accès à des fonctionnalités supplémentaires. Il y a notamment un égaliseur pour personnaliser le rendu acoustique — on recommande de booster un peu les basses. En revanche, vous ne pourrez pas lancer un service de streaming musical pour le lire sur le casque : il faut passer par l’application directement. En écoute musicale directe, le Ace se contente du Bluetooth — quand les enceintes Sonos s’en remettent au Wi-Fi. Dès lors, vous ne pourrez pas tout grouper (le casque n’est pas une enceinte).
Si on peut reprocher à Sonos de nous enfermer dans un écosystème fermé, il ne faut pas oublier que cette contrainte offre des usages exclusifs. Dans le cas du Ace, on parle de la possibilité de coupler le casque à sa barre de son (Arc uniquement au lancement) pour en prendre le son (qui envoie le flux en Wi-Fi pour une latence minimale).
De cette manière, vous pourrez écouter l’une des sources branchées à votre téléviseur depuis le casque (même une PS5), simplement en appuyant quelques secondes sur le bouton de volume. Une fonction home cinéma magique, puisqu’elle fonctionne très bien et permettra d’improviser une séance nocturne sans déranger le reste du foyer. On pourrait le faire avec n’importe quel casque Bluetooth relié à son téléviseur, mais c’est moins pratique. Surtout, on ne profitera pas de tout le travail effectué par la barre pour améliorer le signal sonore (notamment la spatialisation et la calibration). Bien sûr, les utilisatrices et utilisateurs de l’écosystème Sonos seront les seuls à en profiter.
Sonos n’a pas voulu s’embarrasser de zones tactiles sur son casque : tous les boutons sont physiques (une qualité reprise des AirPods Max). Sur l’oreillette gauche, on ne trouve qu’un bouton d’alimentation. Sur celle de droite, il y a un bouton multifonction, couplé à un slider pour gérer le volume (vers le haut pour augmenter, vers le bas pour diminuer). Sur le bas, on retrouve un ultime bouton dédié à la réduction de bruit. Tout tombe sous les doigts, car une interface physique offre une expérience infaillible.
Le savoir-faire acoustique de Sonos
Quand on met le casque Sonos Ace pour la première fois sur ses oreilles, on saisit tout de suite son pouvoir d’isolation. En raison de son design très fermé, trop parfois, il assure une atténuation passive inouïe. La réduction active du bruit vient prendre le relais pour nous immerger totalement dans une quasi-bulle de silence. Pour une première dans cet exercice périlleux, où l’avance des meilleurs est immense, Sonos s’en sort vraiment bien. Sur des bruits pénibles comme des tondeuses ou des taille-haies, la diminution est exceptionnelle. Le Ace pourrait faire mieux sur les voix ou des sons plus secs, mais, dans la majorité des cas, il tient la dragée haute aux meilleurs représentants du segment. Pour un baptême, c’est déjà une sacrée victoire.
Le mode transparence, qui permet de rester à l’écoute de son environnement, est, lui aussi, très réussi. Il n’est pas aussi naturel que celui des produits Apple — la référence. Mais il s’avère suffisamment convaincant pour tirer notre chapeau aux ingénieurs de Sonos, qui ne se contentent pas du strict minimum pour ce premier casque. Une fois enclenché, le mode transparence fait ce qu’on attend de lui, sans donner l’impression d’en faire trop (on perçoit quand même une légère amplification si on tend l’oreille).
Compte tenu de l’expérience de Sonos dans le domaine audio, on nourrissait peu d’inquiétudes sur les performances du Ace avec un morceau de musique. La signature sonore est bien équilibrée, avec un découpage profond des médiums, des graves un tantinet en retrait (ça se corrige dans l’application) et des aigus bien placés. En résulte une expérience qui ne laisse aucune place à la distorsion (même à volume élevé), avec une écoute agréable, pêchue quand il faut et extrêmement valorisante. Le Sonos Ace, neutre par nature, ne cherche jamais à en faire trop, mais sa réserve de puissance et sa capacité à dénicher du détail bluffent de la première à la dernière seconde. Le rendu s’inscrit dans un positionnement haut de gamme, et on sent que Sonos est une marque audio.
Le Sonos Ace s’en sort également avec les honneurs quand il prend le son de la barre Arc — qui fait office de cerveau dans cette configuration. La dynamique est très bonne, avec un bon placement des effets sur les films d’action (sauf en 3D) et, plus important, une intelligibilité des voix notable (et qui viennent du bon endroit). On pouvait craindre que tout soit écrasé, mais les vertus acoustiques du Ace sont là pour faire le spectacle. En matière de polyvalence, le casque coche beaucoup de cases : rendu spatial avec suivi de la tête en option (Dolby Atmos sur Apple Music, Amazon Music, Deezer et Tidal) et compatibilité lossless en filaire (plus tard en sans fil, via Android). Sonos a vraiment tout mis pour justifier ce tarif de 500 €.
Le verdict
On a aimé
- Design et qualité de fabrication
- Rendu audio et réduction de bruit dans le haut du panier
- La fonction home cinéma
On a moins aimé
- Il faut une barre Arc pour en profiter à 100 %
- Le cuir vegan marque la sueur
- Pas de musique en Wi-Fi
Pour le tout premier casque de son histoire, Sonos a mis les petits plats dans les grands. Après avoir conquis nos salons avec des enceintes toutes plus réussies les unes que les autres, la marque propose, avec le Ace, un produit qui boxe dans le haut du panier. Bien fini et doté d’un design qui respire la qualité, le casque donne envie d’être porté.
Le Sonos Ace assure une qualité d’écoute irréprochable, qui témoigne de la maîtrise des ingénieurs. Ils se sont par ailleurs retroussés les manches sur la réduction de bruit active, impressionnante pour un premier jet. Pour se démarquer des autres, le Ace tire profit de l’écosystème Sonos avec une fonctionnalité bien pratique : la possibilité de prendre le son d’une barre pour une expérience home cinéma en toute discrétion (Arc au lancement). Dommage, cependant, que Sonos ne soit pas allé au bout de la démarche en faisant aussi de lui un casque 100 % Wi-Fi.
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