Apple met enfin le paquet sur l’intelligence artificielle, comme les autres géants de la tech. Avec une exception toutefois : Apple ne proposera pas officiellement de l’intelligence artificielle, mais de l’intelligence Apple (IA). Même sigle donc, mais aussi mêmes fonctions la plupart du temps, avec un marketing différent.
Apple monte en puissance avec l’Apple Intelligence
Signe de cette montée en puissance : l’entreprise américaine a confirmé son partenariat avec OpenAI, l’entreprise derrière ChatGPT. Pour concrétiser ce rapprochement, le célèbre chatbot sera prochainement intégré à l’assistant vocal Siri. Vous lui posez une question et Siri peut vous proposer de demander de l’aide à ChatGPT, quand il n’a pas pas la réponse. Cela peut être l’analyse d’une photo, par exemple.
L’accès à Apple Intelligence (AI, en anglais) sera gratuit, mais nécessitera un système d’exploitation à jour — iOS 18 sur iPhone, iPadOS 18 sur iPad et MacOS Sequoia sur Mac. Un regret cependant pour les Français : au départ, Apple Intelligence ne traitera que les requêtes en anglais. D’autres langues doivent être progressivement prises en charge. À noter qu’il faut impérativement posséder un iPhone 15 Pro ou un Mac/iPad M1, M2, M3 ou M4 pour en bénéficier.
À l’occasion de la WWDC 2024, qui se déroule du 10 au 14 juin, Apple a plus largement dévoilé de nouvelles fonctionnalités intégrées à iOS 18, iPadOS 18 et macOS Sequoia, et liées à l’Apple Intelligence. Certaines ne surprendront pas le milieu de la tech, puisqu’elles sont des reprises de ce qui existe déjà ailleurs.
En la matière, on peut mentionner l’outil Cleanup, qui permet de supprimer des éléments qui gâchent la photo — comme un lampadaire ou des passants. Une fonction agréable et pratique, mais qui n’est qu’un outil similaire à la gomme magique de Google. On avait appelé à Apple à la copier dès que possible. Voilà qui est fait.
Autre exemple : les réponses intelligentes dans Mail. L’outil lit le mail à l’écran et s’emploie à vous proposer des réponses logiques à envoyer, plutôt que d’écrire. Un exemple ? Si un proche vous dit qu’il viendra vous rendre visite, l’outil proposera de poser la question si le conjoint ou la conjointe sera là aussi. Gmail s’est lancé dès 2015.
De nombreuses petites fonctionnalités, en apparence triviale, vont reposer désormais sur l’intelligence Apple.
Cela va de la réécriture d’un mail à sa synthèse, cela depuis n’importe quelle application, en passant par le tri automatique des notifications en fonction du contenu. Le mode Focus laisse l’outil sélectionner les notifications qui, selon lui, comptent, dans le but de réduire les interruptions. Les notifications pourront aussi être résumées.
Du côté des visuels, Apple a également présenté Genmoji, un générateur d’émojis sur mesure qui fonctionne à partir d’une description écrite. Cela va permettre aux personnes d’utiliser des émojis personnalisés, plutôt que de puiser dans une base nécessairement limitée. C’est le modèle d’intelligence artificielle qui va fabriquer le résultat.
Le modèle de langage qu’utilise Apple est ainsi directement intégré à l’OS — ce sont les puces A17 Pro et M qui peuvent faire tourner le modèle localement, d’où l’exception iPhone 15 Pro (et vraisemblablement aux modèles suivants). Naturellement, Apple affirme faire son de son mieux pour que tout se déroule dans l’iPhone.
Cette approche est baptisée « Private Cloud Compute », pour que rien ne circule à l’extérieur de l’iPhone. Dans certains cas, toutefois, il y aura des échanges avec le cloud, toutefois privés. Dans certaines démonstrations qui ont impliqué ChatGPT, on a d’ailleurs vu des notifications de consentement pour valider le partage d’une requête avec le chatbot. OpenAI n’a accès qu’aux requêtes transmises manuellement à ChatGPT.
Transformation de Siri dans l’iPhone
Comme attendu, les grandes manœuvres d’Apple sur l’IA — notamment générative — nécessite aussi de revoir le rôle de Siri dans l’architecture. Lors de la WWDC, l’entreprise américaine a fait comprendre que son assistant vocal utilisera un grand modèle de langage pour devenir plus personnel, avec une intégration plus fine à l’iPhone, sans menu dédié. Il s’agit d’un modèle avec 3 milliards de paramètres, développé par Apple.
Parmi les cas d’usage du nouveau Siri mis en avant par Apple, il y a la possibilité de le laisser trouver une photo de son passeport pour remplir un formulaire, ou demander un suivi d’un avion en vol, en le laissant farfouiller en ligne et dans vos contenus — cela, en lui posant une question aussi basique que : « quand ma mère atterrit-elle ? ». Apple dit que le nouveau Siri sait qui vous êtes et qui sont vos proches, ce qui lui permet d’adapter ses réponses.
L’outil semble mieux saisir le contexte de vos demandes. Sur une démo depuis l’application Photos, on peut faire une recherche dénuée de mots-clés précis et avoir quand même des résultats pertinents. On peut aussi retrouver un passage d’une vidéo, ou le laisser déduire ce qu’on cherche à lui dire, même avec des indications partielles ou fausses.
D’autres fonctionnalités arriveront plus tard. Il est notamment prévu de laisser Siri lire votre écran en temps réel, pour vous répondre en fonction de ce que vous faites. Il pourra aussi modifier des images sur des instructions orales et anticiper leur transfert dans telle ou telle application. Cela, sans intervenir directement. Ces avancées sont attendues pour 2025.
Des annonces en pagaille qui montrent la volonté d’Apple de revenir dans la course et d’en prendre la tête — quitte à s’allier avec des partenaires qui seront peut-être demain des adversaires. Pour le public, il faudra attendre : si les premières bêtas de visionOS, iOS, iPadOS, watchOS et macOS arrivent dès ce 10 juin, Apple Intelligence sera absente.
Il est prévu de déployer l’IA made in Apple à partir du mois de juillet, en bêta une fois encore. La mouture grand public est attendue pour le mois de septembre, avec la sortie finale des systèmes d’exploitation d’Apple, mais avec plusieurs fonctions prévues pour la fin d’année et 2025. Ensuite, il restera à la société américaine d’itérer au fil des ans. Car nul doute que les concurrents ne resteront pas les bras croisés.
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