Deux drones de combat testés par l’armée française ont été exposés lors du grand salon de la défense Eurosatory. Ces deux modèles devraient palier le manque d’engin dit « kamikaze » dans l’arsenal français.

La France avait à cœur de montrer qu’elle a rattrapé son retard, lors de ce salon Eurosatory, la grande messe internationale de la défense qui se tient du 17 au 21 juin à Villepinte. Sur le vaste stand de KNDS, géant industriel franco-allemand de la défense, deux drones blanc ivoire trônent au milieu de tanks et autres blindés.

Fuselés comme des faucons qui plongent, les deux appareils doivent compléter l’arsenal et ont vocation à devenir des références françaises du drone dit kamikaze. Les États-Unis, l’Iran, Israël, la Russie et l’Ukraine ont tous leurs modèles de mini-avions prêts à exploser en se crashant. L’armée française espère donc rattraper son retard sur les autres nations avec un premier appareil, le Colibri, déjà connu des militaires et le second, plus grand, le Veloce 330, pour de plus gros dégâts. Numerama pu découvrir ces deux drones kamikazes, ou comme on dit dans le jargon militaire, ces « munitions téléopérées ».

Le Colibri, un drone de combat léger pour des missions rapides

Le Colibri peut paraître familier pour des professionnels du chantier et pour cause, c’est une version modifiée de l’UX-11, un drone produit par la société Delair pour cartographier avec précision des terrains. Il se trouve que ces capacités sont toutes aussi utiles aux militaires pour mener des missions de reconnaissance.

L’engin déjà utilisé depuis plusieurs années par les forces armées françaises a été converti en modèle kamikaze pour s’adapter aux nouvelles demandes. D’une envergure d’un mètre, le Colibri est fait d’un fuselage en polystyrène. Si la matière vous fait rire, on vous rappelle que l’armée ukrainienne a déjà fait des dégâts avec des drones en carton.

Un Delair UX11. // Source : Numerama
Un Delair UX11 de l’armée française. // Source : Numerama

Les conditions de combats modernes demandent de produire des drones légers, simples à transporter, facile à déployer et suffisamment développés pour observer l’adversaire et si besoin, le neutraliser.

Le Colibri peut voler pendant près d’une heure, de jour comme de nuit, dans un rayon de 25 km. L’appareil peut embarquer une charge explosive d’environ 500 g, l’équivalent d’une grenade. Assez pour détruire un véhicule ennemi ou frapper une base adverse.

Le Veloce 330, le drone pour détruire des chars

Le Veloce 330 attire du monde sur le salon. Le drone, fruit d’une collaboration entre KNDS, EOS Technologie et Traak, a passé les premiers tests de l’armée française. Avec une envergure 3,3 mètres, l’engin rappelle les désormais célèbres Shahed iraniens, massivement employés – souvent contre des civils – par la Russie en Ukraine.

L’appareil a une fiche impressionnante : 8h d’autonomie, un rayon de pilotage de 80 km, des capacités de reconnaissance de jour comme de nuit ainsi qu’un système antibrouillage pour terminer sa mission et revenir à la base. Sa vitesse moyenne de 100 km/h et 400 km/h en pointe sera probablement un atout.

Le Veloce 330 doit pouvoir transporter des charges explosives de 3,3 kg, l’équivalent d’une grenade anti-tank ou d’un petit obus. Cet armement combiné, la vitesse doit pouvoir perforer le blindage d’un charSi vous l’entendez, c’est déjà trop tard » lance un porte-parole de l’entreprise EOS Technologie sur le stand.

La gamme Veloce devraient se décliner en trois modèles : un spécialisé dans l’offensif, un dédié à la reconnaissance (néanmoins armé) et un troisième équipé d’un moteur électrique. Cette version devrait échapper à quelques systèmes de surveillance, notamment les détections thermiques.

Le Colibri et le Veloce 330 pourraient s’imposer dans l’arsenal français dans les années à venir. Une fois les modèles définitivement adoptés, le prochain défi sera celui de les produire en masse.

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