Le champ de bataille du futur commence à prendre forme. Lors du salon Eurosatory, la grande messe internationale de la défense qui se tient du 17 au 21 juin à Villepinte, le groupe Thales a présenté une plateforme qui devrait permettre de contrôler simultanément tous les futurs engins téléguidés. Concrètement, le géant français de la défense a imaginé une interface, baptisée OpenDRobotics, accessible depuis des écrans et depuis laquelle des commandes et des assauts de drones et de robots peuvent être actionnés.
L’industriel avait déjà pu tester une première version de son logiciel du challenge CoHoMa organisé il y a un an par l’armée française. À l’époque, les militaires ont pu maitriser une flotte de dix-neuf drones.
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Thales ambitionne désormais d’implanter sa plateforme dans tous les futurs systèmes de combat. Le Griffon, le véhicule de transport de troupes français, intègre déjà les premières versions de ces solutions. Un opérateur pourrait contrôler un drone terrestre depuis l’intérieur du blindé pour déminer ou récupérer des objets sensibles par exemple.
Des essaims de drone de combat entrainés par une IA
Des « scénarios » sont implantés dans le logiciel de OpenDRobotics pour déterminer à l’avance les actions des drones. Ces plans d’action ont été programmés à partir d’une vaste base de données comprenant des doctrines militaires, des phases de test ainsi que des informations récupérées depuis des zones de conflits.
Durant le salon, Thales a présenté un scénario d’attaque où un essaim de drones va se confronter à plusieurs unités ennemies. L’opérateur a le choix de la « vélocité » et de la prise de risque de ses appareils dans leur manœuvre. Une fois que le militaire a cliqué sur toutes modalités pour mettre en œuvre le plan d’attaque, l’intelligence artificielle se chargera de mener à bien la mission jusqu’au bout.
Peut-on entièrement se reposer sur une IA pour gagner une bataille ? Arnaud Lacaze, directeur des systèmes de commandement et de protection de défense chez Thales, relativise : « Cela reste des propositions que l’on offre au militaire. S’il estime que la réalité opérationnelle est différente, il pourra toujours tout contrôler manuellement. En revanche, on tente de simplifier l’opération et d’avoir un humain derrière plusieurs machines plutôt qu’un homme par drone. »
Ces essaims de drones automatisés devraient d’ailleurs être une réalité à un horizon relativement proche. Le chef d’État-major des armées espère une armée française robotisée d’ici à 2030.
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