C’est la question qui revient le plus souvent avec l’Apple Vision Pro : est-il possible d’utiliser le casque avec des lunettes ? L’ordinateur spatial d’Apple, qui se porte sur la tête, crée une illusion de vision augmentée à l’aide d’écrans Micro OLED et de caméras capables de retranscrire la réalité. Puisqu’il simule la vision de loin avec des écrans et des lentilles proches des yeux, il est sensible aux problèmes de vue et peut donner une impression de flou, voire d’image double, en fonction des yeux de son utilisateur.
Apple a fait un choix étonnant avec le Vision Pro : il ne dispose pas de place pour des lunettes. La marque californienne a décidé de s’allier avec Zeiss, qui fabrique des verres correcteurs sur mesure pour le casque. Ils s’accrochent magnétiquement dans le Vision Pro, avec la possibilité d’en posséder plusieurs pour toutes les personnes de la famille.
En France, la vente de verres correcteurs est strictement réglementée par le Code de la santé publique. Apple ne peut pas s’improviser opticien, ce qui l’oblige à mettre en place un parcours d’achat strict pour collecter aucune donnée médicale.
On a acheté des verres correcteurs pour Apple Vision Pro
En France, le Vision Pro est disponible en commande depuis le 28 juin, pour une sortie le 12 juillet. Numerama en possède un depuis le 2 février, sa date de sortie aux États-Unis, puisque nous avons été le premier média francophone à vous proposer un test du casque d’Apple.
Pour acheter des verres correcteurs Zeiss, il y a deux possibilités. On peut le faire dès la commande du casque, ou le faire a posteriori. Dans les deux cas, un scan de son visage depuis l’application Apple Store est obligatoire. Apple détermine si la taille du protège-tête choisi est adaptée aux verres, ou s’il faut en acheter un autre (pour 200 euros, mais on peut heureusement refuser le changement. Ça ne devrait pas être bien gênant dans tous les cas).
Deux types de verres sont proposés par Apple :
- Les verres « Readers », pour améliorer la vue de près, avec trois options fixes (+0,75D à +1,25D, +1,50D à +1,75D et +2,00D à +2,75D). Ils coûtent 115 euros et peuvent être achetés directement en magasin.
- Les verres « Prescription », sur ordonnance, qui couvrent beaucoup plus de problèmes de vue (mais pas tous, malheureusement). Ils coûtent 169 euros et vous obligent à fournir une ordonnance. C’est ceux que nous avons choisis pour notre test.
Une ordonnance qui passe par Apple, mais qui ne concerne que Zeiss
La commande des verres correcteurs ressemble à une commande normale pour un produit Apple, avec un parcours d’achat classique qui ne requiert aucune ordonnance. Dans notre cas, nous souhaitons corriger une légère myopie et un léger astigmatisme, qui ont probablement pour tout petit effet de rendre certains textes moins lisses que ce qu’ils sont vraiment.
À la fin de la commande, Apple indique à son client qu’il a un mois pour transmettre une ordonnance à ZEISS, grâce à une plateforme « chiffrée » mise en place par ses services. Un mail permet aussi d’accéder au lien à tout moment, au cas où un passage chez un ophtalmo ou un opticien est nécessaire pour se mettre à jour.
Dans le mail envoyé par Apple, la marque rentre dans les détails d’un point de vue légal.
« Dans un souci de protection de votre vie privée, Apple n’aura pas accès aux informations figurant sur l’ordonnance que vous transmettrez pour commander vos ZEISS Optical Inserts – Prescription. L’ordonnance transmise sera chiffrée et transférée de manière sécurisée à ZEISS », précise notamment la marque californienne. Elle ajoute avoir besoin d’une prescription exhaustive signée par un médecin, qui est encore valide au moment de l’envoi.
Quand on clique sur le lien, on arrive sur une plateforme avec un bouton d’envoi, pour transférer une photo ou un document PDF. En quelques secondes, on envoie à Zeiss son ordonnance médicale. Il faut ensuite consentir « à la collecte, l’utilisation, la divulgation et le traitement des données de prescription fournies, par Carl Zeiss Vision International GmbH et Carl Zeiss Vision France S.A.S. (ZEISS), afin de produire les ZEISS Optical Inserts (ZEISS Inserts Optiques) et de fournir les services y associés ». Rien d’illogique.
Après avoir envoyé ce document, on reçoit par mail un « devis normalisé » de la part de Zeiss. Il ne contient pas d’infos médicales, puisque Zeiss n’a pas encore examiné la compatibilité de l’ordonnance avec le Vision Pro. Apple, lui, ne sert plus que d’intermédiaire pour la commande.
Notre ordonnance sera-t-elle acceptée ? Notre date de naissance n’est pas inscrite, contrairement aux exigences de Zeiss. Réponse le 12 juillet, si les ophtalmologistes de Zeiss, qui sont autorisés à traiter des ordonnances, envoient la paire commandée.
Points forts
- L’informatique de demain, sans doute
- Le suivi des yeux est extrêmement efficace
- Les écrans sont délirants (on ne voit pas les pixels)
- Plusieurs usages donnent vraiment envie
- Le produit Apple le plus ambitieux de l’histoire
Points faibles
- Le poids, encore trop élevé pour un usage quotidien
- Les lois de l’optique (accommodation, sècheresse, champ de vision…)
- La société est-elle prête à l’accepter ?
- 4 000 euros… Est-ce bien raisonnable ?
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