C’était il y a deux ans. Le Japon ouvrait enfin les hostilités contre les disquettes, encore massivement utilisées dans le pays. Début 2024, cette offensive prenait corps, avec l’ambition de mettre à jour ou supprimer une série de procédures obligeant les entreprises à utiliser des supports datés — des disquettes, mais aussi des CD ou des mini-discs.
À ce moment-là, le ministre des réformes numérique et réglementaire, Taro Kono, avait listé près de 1 900 règles à actualiser. Une première vague a eu lieu en début d’année, avec la suppression de 34 ordonnances imposant l’usage des disquettes, selon le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie.
Six mois plus tard, cette guerre est officiellement gagnée. C’est ce qu’a lancé Taro Kono dans une déclaration parue le 3 juillet et relayée par Reuters. C’est précisément en date du 28 juin 2024 que toutes les procédures concernées ont été remaniées — cependant, le nombre final ne correspond pas exactement à celui avancé initialement.
Ces derniers mois, la communication de Taro Kono a en effet mentionné non pas 1 900 procédures, mais 1 024. « 969 des 1 024 règlements qui exigent l’utilisation de disquettes pour les procédures gouvernementales ont été supprimés aujourd’hui. Tous les autres seront également supprimés d’ici la fin du mois de juin », écrivait-il par exemple le 12 mars.
Il est vraisemblable que cet écart s’explique par le fait que ces 1 900 règles concernent les supports obsolètes en général, mais que toutes ne parlent pas de disquettes. Certains de ces règlements ne traitent possiblement que de mini-discs ou de CD, ou des deux. Cela serait alors cohérent avec le message initial de Taro Kono.
Selon Reuters, seule une consigne administrative continue de faire appel aux disquettes : elle porte sur une règle environnementale relative au recyclage des véhicules. Les raisons du maintien de cette ultime procédure n’ont pas été détaillées à Reuters ni lors du point d’étape de Taro Kono le 14 juin sur son blog personnel.
Les mesures prises par le gouvernement japonais concernent les services publics et les interactions avec l’État, dans le cadre de la modernisation de l’action publique. Elles n’interdisent en aucune façon aux Japonais et aux Japonaises d’utiliser des disquettes à des fins privées. Il s’agit aussi d’acter la fin d’un support.
Un support déclassé par les disques optiques
Les disquettes ont eu leur heure de gloire des années 1970 à 1990, avant de chuter rapidement avec l’arrivée de supports de stockage de bien plus grande capacité. La disquette la plus courante, qui était le modèle de 3,5 pouces, était de 1,44 mégaoctet (Mo). Il fallait utiliser plusieurs disquettes pour installer un logiciel sur un ordinateur.
En comparaison, la capacité de stockage des premiers disques optiques de type CD-ROM se situe à 650-700 Mo. Un CD offrait ainsi une place environ 450 à 490 fois plus grande qu’une disquette. Les plus volumineux ont pu atteindre 800 Mo. Et c’est sans parler des formats suivants : DVD, Blu-ray et Blu-ray HD, d’une à plusieurs couches.
La production de disquettes s’est officiellement arrêtée en mars 2011.
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