L’invasion de l’Ukraine par la Russie réserve encore de nombreuses surprises tant chaque camp cherche à innover. Plusieurs images du front ont été postées, montrant des soldats russes au guidon de trottinettes électriques utilisées dans le civil. Courant mai d’abord, deux militaires russes ont remercié sur Telegram des donateurs pour deux modèles qui leur ont été remis.
Puis le 2 juillet dernier, une unité des forces d’assauts ukrainien a publié une vidéo de soldats russes ciblés par un tir d’artillerie. L’un des militaires russe s’enfuit de la zone touchée à bord d’une trottinette électrique, vraisemblablement le même modèle.
Aussi ironique que puisse paraître le déploiement de trottinettes de villes sur le front, l’armée russe prendrait au sérieux l’envoi de nouveaux engins aux soldats engagés. Le député Maksym Ivanov a proposé sur sa chaîne Telegram de fournir des trottinettes supplémentaires.
« Il s’avère que sur certaines parties de la ligne de front, il y a une demande de trottinettes électriques. L’un des commandants a demandé plusieurs de ces engins pour le peloton de lance-grenades afin de se déplacer entre les positions en silence. L’unité responsable du minage a également fait une demande similaire. Un des soldats a indiqué qu’il pouvait charger jusqu’à quatre mines antichars sur une telle trottinette » a déclaré Maksym Ivanov.
Que vaut une trottinette électrique sur le front de guerre
Tout comme pour les drones, l’armée russe se fournit en appareil bon marché provenant de Chine. Le modèle affiché par les soldats russes est un KugooKirin M4 PRO Scooter, vendu pour environ 450 euros sur les sites d’e-commerce, avec une vitesse de pointe de 45 km/h. Grégoire Huvelin, spécialiste mobilité électrique chez Frandroid, nous indique qu’on est face à un gros gabarit. « Le militaire a probablement besoin d’un modèle muni d’une double suspension, pour circuler facilement sur du terrain accidenté. Plus difficile en revanche de le manœuvrer face à de gros obstacles », ajoute-t-il.
Quel intérêt alors à s’équiper en trottinettes ? Pour Yohann Michel, analyste défense à Institut d’Études de Stratégie & Défense, il s’agit d’abord d’un impératif de mobilité sur un champ de bataille, « complètement saturé par les drones, les mines, les engins explosifs, ceux qui n’ont pas explosé et tous les autres obstacles en métal ».
Les blindés étant de plus en plus stoppés par divers appareils, les unités engagées sont obligées de trouver des alternatives pour avancer. « Si vous avez besoin d’être discret, d’avancer rapidement, vous prenez ce que vous avez sous la main : une trottinette, un vélo électrique ou une moto. Avec, évidement, le risque d’être touché par une balle puisque vous ne disposez pas de blindage et que vous êtes surélevé. »
Quelques photos récupérées du front montrent d’ailleurs des rangées de motos russes abandonnées après des assauts infructueux.
Notons tout de même que l’armée ukrainienne a également tenté des trottinettes électriques, mais l’idée ne semble pas avoir pris. La priorité pour les deux armées semble être encore les drones.
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