L’abonnement payant X Premium, qui permet d’obtenir une certification avec un badge bleu, amplifierait la propagation de fausses informations. L’Europe reproche également à Twitter son manque de transparence, puisqu’il lui est difficile de vérifier ses pratiques.

« Aujourd’hui, la Commission a informé X de son avis préliminaire selon lequel elle enfreint la législation sur les services numériques dans des domaines liés aux interfaces truquées, à la transparence de la publicité et à l’accès aux données pour les chercheurs ».

Dans un communiqué de presse publié le 12 juillet, la Commission européenne annonce qu’elle compte s’opposer à la certification payante de Twitter, qui permet d’obtenir le petit badge bleu anciennement réservé aux personnalités publiques en échange d’un abonnement mensuel.

Pour l’Europe, le réseau social « induit en erreur ses utilisateurs, étant donné que toute personne peut s’abonner pour obtenir un tel statut « vérifié » ». La Commission dit que l’interface de X met en avant les faux comptes certifiés, ce qui peut avoir un impact négatif sur la capacité des utilisateurs à authentifier l’exactitude d’un message (la désinformation sur plusieurs conflits a été amplifiée par X Premium). « Il existe des preuves que des acteurs malveillants motivés abusent du « compte vérifié » pour tromper les utilisateurs », ajoute la Commission européenne.

Ironie du genre, c'est sur X que Thierry Breton annonce attaquer X.
Ironie du genre, c’est sur X que Thierry Breton annonce attaquer X. // Source : X

Elon Musk va-t-il changer son système de certification ?

La Commission européenne, dans le cadre du Digital Services Act (DSA), reproche plusieurs choses à Twitter.

En plus d’amplifier les fake news avec les coches bleues payantes, Twitter ne propose pas de « registre publicitaire fiable et consultable », comme le règlement européen l’y oblige. Des chercheurs tiers ne peuvent pas vérifier si les pratiques de Twitter sont légales. Enfin, X manquerait de transparence vis-à-vis de ses API (qui permettent aux développeurs d’intégrer le réseau social à des outils). L’Union européenne aimerait pouvoir enquêter sur l’influence de X, mais Elon Musk l’empêcherait d’accéder aux contenus publiés chaque jour en ligne.

Le logo de X, nouveau nom du réseau social Twitter, renommé par Elon Musk // Source : Numerama
Le logo de X, nouveau nom du réseau social Twitter, renommé par Elon Musk // Source : Numerama

Le premier jugement de la Commission européenne ne marque pas la fin de l’enquête, mais est un avis préliminaire. X a plusieurs mois pour y répondre, au risque d’être condamné à une amende pouvant aller jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires mondial. Elon Musk a des liens tendus avec l’Europe, à qui il reproche de mener de la censure sur les services numériques. La logique voudrait qu’il ne réagisse pas favorablement à cette annonce, comme lorsqu’il a décidé de rentrer en conflit avec la justice brésilienne.

En plus d’ouvrir Twitter à une plus grande transparence, Elon Musk devra mettre en place une meilleure manière de dissocier une personnalité certifiée d’une personne qui a juste payé. Autrement, son abonnement payant pour être interdit en Europe, avec le risque d’une immense amende. Par le passé, Elon Musk a déjà menacé de couper X dans l’Union européenne.

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