Une chaîne du réseau social Telegram, tenue par un supposé pilote russe, a publié ouvertement plusieurs documents relatifs à l’armement américain au début du mois de juillet 2024. Le canal, suivi par 500 000 abonnés, s’en est rapidement emparé, avant que cette prétendue fuite résonne sur le web.
Le forum du jeu War Thunder, connu pour avoir fait fuiter de nombreux documents confidentiels, a tout de suite été accusé, par erreur. La chaîne Telegram n’a pas communiqué ses sources, elle prétend juste que les fichiers lui ont été fournis par une « société américaine ».
Le 9 juillet, le média chinois South Morning China post a d’abord fait analyser les dossiers par des militaires, qui ont confirmé aux journalistes qu’il s’agit de documents authentiques.
Nous avons pu consulter la plupart des documents encore en ligne. Il s’agit de guides pratique portant sur de l’armement américain : drones, missile, avions de chasse. Les documents contiennent de nombreuses données et description globales des différents engins.
Deux fichiers sont spécifiquement dédiés à l’avion de chasse phare de l’armée américaine, le F-35, et au F-15SA, une version vendue et modifiée pour l’Arabie saoudite.
Des documents militaires déjà en ligne sur d’autres sites
De nombreux analystes sur les réseaux sociaux ont nuancé l’aspect confidentiel de cette basse de données. Un compte dédié aux actualités militaires sur X (ex-Twitter) a d’ailleurs a fait remarquer que la plupart de ces documents étaient déjà en ligne sur divers sites.
II est difficile de connaître le niveau de classification de ces documents. La plupart des fichiers peuvent être fournis à un grand nombre de personnes et ne sont que verrouillés que par un statut « confidentiel », de nombreux membres de la population civile (industriels, chercheurs) peuvent donc les consulter.
C’est de cette manière d’ailleurs qu’un jeune militaire, militant ultranationaliste, avait pu récupérer des dossiers du Pentagone avant de les mettre en ligne. Ce type de documents peut néanmoins intéresser des ingénieurs qui chercheraient à s’informer sur les composants des missiles, par exemple. On imagine tout de même que les services de renseignement arrivent à récupérer des fichiers bien plus complets que ces manuels très généralistes et facilement accessibles.
D’ailleurs, Lockheed Martin, le groupe américain à l’origine du F-35, ne semble pas inquiet : « Nous restons confiants dans l’intégrité de nos systèmes d’information robustes et multi-couches ainsi que dans la sécurité de nos données » a déclaré un porte-parole au média américain NewsWeek.
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