9,5 milliards de dollars, c’est la somme recueillie en 2004 par les studios d’Hollywood. Jamais depuis la fin des années 1950, avant que la télévision ne vienne concurrencer les salles obscures, avait-on cumulé en trois ans autant de spectateurs dans les cinémas américains. L’association américaine de l’industrie du film (MPAA) rapporte ainsi la vente de 1,54 milliards de billets, malgré une hausse des prix de 3%.
Le coût moyen de la production d’un film a même baissé de 5%, passant à 98 millions de dollars par film. Fait intéressant, c’est uniquement la chute de 12% du budget marketing qui est responsable de cette baisse. Alors que le marketing passe à 34,4 millions de dollars, le budget alloué à la réalisation du long-métrage stagne à une moyenne de 63,6 millions.
Et si le coût du marketing baisse, c’est bien que l’économie change. Aujourd’hui, ce sont les consommateurs qui font le succès (ou l’échec) d’un film. Les blogs, les commentaires des internautes sur Allocine ou imdb.com, et bien sûr le P2P, sont directement responsables de la promotion d’un film.
Pourtant comme Valenti (son prédécesseur à la tête de la MPAA), Dan Glickman « a dit que sa plus grande tâche est de combattre le piratage de films« , indique l’agence Associated Press. « Les copies illégales de films majeurs, souvent réalisées en filmant les écrans de cinéma sur un caméscope, peuvent arriver en téléchargement sur Internet le même week-end que l’ouverture du film« , précise-t-il.
Désaffection pour le cinéma américain, ou absence d’offre ?
En France, les deux premiers mois de l’année montrent un net recul du nombre d’entrées dans les cinéma par rapport à 2004. 6,9 % de billets en moins ont en effet été vendus sur cette période, les salles obscures ayant enregistré une chute de 14,7% sur février après une hausse de 3,2% en janvier. Sur l’année glissante de février 2004 à mars 2005, le cinéma en France compte toujours une hausse, de 8,5%.
Mais c’est surtout un fort nationalisme qui s’exprime dans les goûts du public hexagonal. « La part de marché des films français est estimée à 51,8 % pour les deux premiers mois de 2005, contre 35,8 % sur les deux premiers mois de 2004« , rapporte le Centre National de la Cinématographie. Les films américains, qui gagnaient 52,1% des billets en janvier et février 2004, n’ont gagné que 39,3% des spectateurs en ce début d’année.
Il faut dire que l’an passé fut assez exceptionnel pour le cinéma américain. En janvier, Le Retour du Roi attirait encore plus de 500.000 spectateurs dans sa quatrième semaine d’exploitation, restant ainsi en tête des films les plus regardés par les français. Le Monde de Némo, un mois après sa sortie, était toujours troisième au box office. Il fallut attendre février et RRRrrrr, le film des Robains des Bois, pour revoir un film français numéro 1, avec près d’un million d’entrées dès sa première semaine. Dès la deuxième, il s’écroulera, victime sans doute d’un scénario trop faible, mais l’excellent Podium de Yann Moix fit beaucoup mieux.
En comparaison, Hollywood ne nous proposait début janvier 2005 que les médiocres Alexandre et Ocean’s Twelve, aux premières places d’un box office très faiblard. Le cinéma français n’a pas su faire mieux. Encore une fois, c’est seulement en février qu’il s’est relevé, avec Espace Détente, le spin-off de Caméra Café, puis Iznogoud, l’hommage posthume à Jacques Villeret, qui a attiré plus de 1,1 million de spectateurs dans sa première semaine. Côté américain, seul Mon beau-père, mes parents et moi a réussi à faire tomber le cinéma français de la première marche.
Le mois de mars ne s’annonce guère meilleur, avec deux numéro 1 qui n’attirent successivement que 340.000 et 500.000 entrées : Ray, et Boudu.
Hollywood doit regretter que JR Tolkien n’ait écrit que trois volets à son épopée…
Rassurons-nous, un film indépendant devrait toutefois redonner le sourire aux exploitants. Réalisé en dehors d’Hollywood, il se nomme Star Wars : Episode 3, et sortira le 18 mai 2005…
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