Pendant son mandat, Donald Trump avait tenté de forcer la vente de TikTok à une entreprise américaine, pour bloquer le réseau social chinois. En cas d’élection en novembre, il souhaite désormais laisser TikTok tranquille, pour empêcher Facebook et Instagram de monter en puissance. 

Dans une très longue interview à Bloomberg, Donald Trump se confie sur son projet pour les États-Unis en cas d’élection en novembre 2024. L’ex-président américain, interrogé sur la question de la régulation des GAFAM, dévoile un projet très éloigné de la politique qu’il a menée entre 2017 et 2021. Il souhaite à présent réguler sans écraser, encourager la concurrence et ouvrir la porte aux cryptomonnaies. Parmi les grands changements de son programme : TikTok, un réseau social sur lequel le milliardaire est désormais inscrit. Il soutient dorénavant le réseau social chinois, au nom du droit à la concurrence. 

TikTok : l’arme anti-Zuckerberg 

« Je ne veux pas les détruire ». Interrogé sur sa volonté de réguler la Silicon Valley, Donald Trump récite un discours beaucoup plus lisse qu’autrefois. Le milliardaire, qui accusait jusque-là la tech de censurer son camp, indique avoir « énormément de respect pour eux », même s’il admet qu’« ils sont devenus trop grands et trop puissants ». S’il lui semble important de fixer des limites, pour que ces géants puissent lui obéir, il dit vouloir préserver la puissance américaine incarnée par ces grandes entreprises.

Pour « protéger » l’économie américaine, Donald Trump n’avait pas hésité à s’attaquer à la concurrence durant son mandat. Huawei s’est vu interdire tout accord commercial avec une entreprise américaine, tandis que TikTok risquait la fermeture. Qu’en est-il en 2024 ? « Quand j’y repense, je suis pour TikTok, car vous avez besoin de concurrence », indique un Donald Trump semble-t-il metamorphosé. Il faut dire qu’il est lui-même devenu TikToker, avec 8,4 millions d’abonnés. 

Donald Trump a peu posté sur TikTok, mais il y est désormais inscrit.
Donald Trump a peu posté sur TikTok, mais il y est désormais inscrit. // Source : Numerama

Comment expliquer un tel revirement ? Comme souvent avec Donald Trump, il est question de querelles personnelles. 

« Si vous n’avez pas TikTok, vous avez Facebook et Instagram, et donc, vous le savez, vous avez Zuckerberg » indique le candidat républicain à Bloomberg. Son problème avec Zuckerberg ? Sa décision de le virer de Facebook après l’assaut du Capitole « je suis passé de numéro 1 à rien ».

Si Donald Trump est élu, les États-Unis ne devraient pas aller plus loin dans leur volonté d’interdire TikTok. Le réseau social chinois serait une nouvelle fois miraculé, alors que Joe Biden tend vers son interdiction.  

Donald Trump a-t-il changé d’avis sur la Silicon Valley ? 

Parmi les autres sujets dans l’interview de Bloomberg, la question des cryptomonnaies, avec un Donald Trump désormais convaincu qu’il faut en fabriquer une « Made in the USA ». Le candidat républicain romprait alors avec la politique menée par Joe Biden, qui a régulé les échanges de crypto. Le souhait de Donald Trump est aussi motivé par ses soutiens financiers, qui sont plusieurs à défendre l’industrie des cryptomonnaies, indique Bloomberg. 

Sur les autres questions, comme les frais douaniers, Donald Trump dit se souvenir du « respect » que lui avait offert Tim Cook en venant le voir. « C’est un très bon businessman » indique Donald Trump, en parlant du patron d’Apple. L’hypothèse d’un retour du président républicain à la Maison-Blanche serait-elle moins alarmante que prévu pour la Silicon Valley ?

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