Avec des accords signés auprès des sociétés de gestion américaines et canadiennes, Mercora est un service de radio par P2P parfaitement légal, au moins pour les utilisateurs résidants sur ces deux territoires. Mais surtout, Mercora fait ce que les plateformes légales actuelles ne font pas : il apporte bien plus que la légalité pour concurrencer les réseaux Peer-to-Peer de partage de fichiers.
Sur Mercora, chaque utilisateur met à disposition la musique qu’il a sur son disque dur. Lorsque l’on souhaite écouter un morceau particulier, on est donc immédiatement relayé vers le stream correspondant d’un utilisateur qui a de grandes chances d’avoir sensiblement les mêmes goûts musicaux que soi, puisqu’il « partage » déjà le morceau que l’on souhaite écouter. Une fois branché sur le flux, les morceaux s’enchaînent et l’on peut ainsi découvrir de nouveaux artistes et les classer d’un clic parmi ses favoris, lorsque l’oreille est séduite par une chanson particulière…
Nous dévoilions au début du mois l’accord passé entre Mercora et All Music Guide, qui permet d’apporter une dimension culturelle supplémentaire au service de streaming par P2P. Chaque morceau lu s’accompagne en effet d’une longue critique de l’album, d’une biographie de l’auteur et d’illustrations, le tout étant relié aux artistes apparentés, pour naviguer facilement dans les courants artistiques. Nous concluiions en disant que « si Mercora reste pour le moment gratuit et légal, une enquête a toutefois été lancée pour étudier la possibilité de rendre le service payant« .
C’est fait, au moins pour le Canada.
La sortie de Mercora 3.0 et de ses différentes améliorations s’accompagne de son nouveau modèle économique. Le logiciel se divise désormais en trois outils.
IMRadio, est l’outil dédié à l’écoute des différentes stations de radio. Il s’agit ni plus ni moins du Mercora tel qu’on le connaissait, doté d’une nouvelle fonction phare : le timeshifting. « Lorsque vous êtes en ligne vous pouvez écouter toute la musique sur le réseau et aussi timeshifter les webcasts que vous êtes légalement autorisé à timeshifter de façon à les écouter plus tard ou lorsque vous n’êtes pas connecté à Internet« , explique la société. Jusqu’à 10H de musique peuvent ainsi être enregistrées pour être écoutées en différé. Notez que nous n’avons pas réussi à voir cette fonction en action, et qu’elle semble toucher un petit nombre de webcasts pour lesquels une licence spéciale a été négociée.
Deuxième volet de la trilogie, IMDJ est destiné « au disc-jockey qui sommeille en chacun de nous« . Il permet de diffuser ses propres programmations radio, sans effort, soit en laissant faire le logiciel tout seul, soit en créant ses propres playlists. Là encore, il s’agit déjà de ce qui était présent dans l’ancienne version de Mercora, mais amélioré par la présence de différents canaux. Contrairement à l’upload sur les réseaux P2P, la diffusion de musique sur Mercora est légale puisque la société s’occupe de verser elle-même les droits afférents aux différentes sociétés de gestion.
Enfin, IMArtist, diffusé pour l’instant en bêta, est un service qui pourrait bientôt révolutionner la musique en ligne. Adressé comme son nom l’indique aux artistes, il leur permet de faire connaître leurs œuvres sur le réseau et de communiquer très simplement avec leurs fans à travers les outils communautaires mis en place. « IMRadio fait ce que la radio a arrêté de faire il y a bien longtemps – permettre aux gens de découvrir de la musique de la part d’artistes tels que vous« , indique Mercora aux intéressés qui ne passeront jamais sur NRJ ou Skyrock. IMArtist permettra à terme de cibler directement les auditeurs susceptibles d’apprécier le morceau créé.
Gratuit pour un essai d’un mois (limité à 1H de timeshifting), Mercora devient désormais payant, mais à un prix très abordable que justifie sans doute très largement la qualité unique du service. Pour les canadiens, il en coûtera 3,99 $CAD par mois, soit à peine 2,45 euros. Si l’on s’abonne directement pour un an, le prix baisse à 2,99 $CAD, soit 1,83 euros/mois. Pour ce prix, il sera possible d’écouter de la musique de façon illimitée, piochée dans un catalogue lui aussi théoriquement illimité. Néanmoins, il sera impossible de télécharger cette musique pour la transférer sur un baladeur numérique. La cible visée est bien celle de ceux qui se servent de leur PC comme chaîne hi-fi.
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