Le Tour de France 2016 bénéficiera de l’utilisation de caméras thermiques pour détecter le dopage mécanique. Cette nouvelle forme de tricherie consiste à intégrer un micro-moteur dans le vélo pour le rendre plus performant.

Cyclisme et dopage sont malheureusement deux termes que l’on associe trop fréquemment depuis quelques années. Et les aveux en 2013 de Lance Armstrong, septuple champion du Tour de France, ont aggravé l’analogie. L’image de ce sport est profondément entachée par les tricheurs qui prennent des produits afin d’améliorer, de manière illicite, leurs performances physiques, au détriment de leur propre santé.

Mais si le cyclisme a cette image, c’est peut-être moins parce que le dopage y est plus fréquent que dans d’autres sports, que parce que les contrôles y sont plus sérieux et systématiques. Mais les tricheurs ont de la suite dans les idées.

le cycliste booste les capacités du vélo en y intégrant un mini-moteur, bien caché à l’intérieur du cadre

Après le dopage physique, on entend de plus en plus parler de dopage mécanique. Autrement dit, le cycliste booste les capacités du vélo en y intégrant un mini-moteur, bien caché à l’intérieur du cadre. Celui-ci fournit une aide considérable au pédalage et permet ainsi de parcourir les distances plus rapidement en dépensant moins d’énergie.

C’est pourquoi, le Tour de France 2016 (2 au 24 juillet prochain) utilisera pour la première fois des caméras thermiques pour détecter lesdits moteurs dans les vélos. Au micro de France Info, Christian Prudhomme, le directeur de la compétition, affirme que « le monde du vélo a eu un électrochoc à la fin du mois de janvier lorsque ce qui n’était qu’une rumeur a été confirmé par un cas positif ».

Déjà un cas avéré, et beaucoup de soupçons

Le cas positif en question remonte à janvier lorsque le vélo trafiqué d’une concurrente belge au championnat du monde des moins de 23 ans avait été repéré. Et il semblerait que ce cas soit tout sauf un cas isolé, comme le suggère une excellente enquête de Thierry Vildary diffusée en avril dans l’émission Stade 2.

https://youtu.be/e0s2yo6ws9U

En cherchant sur Internet, l’équipe du reportage tombe sur des vidéos qui laissent fortement penser que plusieurs professionnels utilisent des vélos modifiés. « Un vélo qui tourne tout seul sur sa pédale, ou encore cette roue qui s’emballe après la chute », commente la voix off. Sans tirer de conclusion définitive, le documentaire remontre également les célèbres images des victoires foudroyantes de Fabian Cancellara lors du Tour des Flandres et du Paris-Roubaix en 2010 ou encore la stupéfiante accélération de Chris Froome sur une montée du dernier Tour de France. Jean-Pierre Verdy, l’ancien directeur des contrôles de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) nous apprenait dans cette enquête que de nombreux professionnels sont soupçonnés, « mais tant qu’on n’a pas de preuve, on ne peut pas accuser ».

Or les caméras thermiques sont aujourd’hui la technologie la plus adaptée pour lutter contre le dopage mécanique. En effet, un mini-moteur dégage nécessairement de la chaleur lorsqu’il est utilisé et forme ainsi une tâche bien distincte sur l’écran, qui montre qu’une partie du cadre est anormalement chaude par rapport au reste du vélo. L’image devient alors, sinon une preuve, au moins un indice qui porte à contrôler le coureur et son embarcation.

L’utilisation de la caméra thermique dans le Tour de France résulte d’une collaboration entre les ministères des sports et de la recherche et a été approuvé par l’Union cycliste internationale (UCI).

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