Le 28 juillet 2024, la France s’est réveillée avec une nouvelle affaire de sabotage des infrastructures critiques : après les lignes LGV, c’est la fibre optique longue distance qui a été la cible de dégradations, et ce, dans plusieurs départements en même temps. Le dirigeant de l’opérateur professionnel Netalis, Nicolas Guillaume, a diffusé sur son compte X des photos des dégradations, montrant des coupes franches dans les câbles. Ces câbles qui, comme beaucoup d’autres, servent à faire transiter l’information — notamment sur le web.
Mais alors pourquoi n’a-t-on pas connu une coupure pure et simple d’Internet, si de gros câbles ont été sectionnés un peu partout en France et dans les gaînes de plusieurs opérateurs ?
Saboter Internet est plus complexe que paralyser un réseau ferroviaire
La réponse à cette question se trouve dans la nature même du réseau qu’on appelle Internet. Si vous désirez connaître tous les détails à son sujet, nous y avons consacré un dossier complet, à la fois technique et historique. Mais pour répondre plus clairement à la question posée par le titre de l’article, il faut comprendre qu’Internet n’est pas simplement plusieurs câbles qu’il suffirait de couper. La particularité de ce « réseau des réseaux » est justement d’être en connexion avec le monde entier et d’avoir une redondance maximale, quasiment infaillible.
En d’autres termes, si vous êtes à Marseille et que vous envoyez un message à une personne se trouvant à Paris et que le câble qui fait transiter ce message est coupé à Lyon, votre message contournera la France et prendra un chemin plus long s’il le faut. C’est la démonstration faite par Olivier Bonvalet le matin du 29 juillet : pour joindre Roubaix depuis Lyon, l’information envoyée est passée par Singapour, le Canada et Londres avant d’arriver à destination. Si son chemin préféré, le plus rapide, était de passer par Lyon, elle a été routée autrement.
La conséquence, c’est que le chemin emprunté est rallongé : il aura fallu 255 millisecondes au paquet d’Olivier Bonvalet pour faire le tour du monde, au lieu de quelques millisecondes en temps normal. Sur un test de vitesse de Paris à Paris, nous avons par exemple mesuré 7 millisecondes pour contacter le serveur où nous avons transféré les données. En bref, couper les câbles peut causer des pannes et des ennuis, voire des interruptions localisées, mais cela ne détruira pas Internet. La redondance du réseau et sa constante amélioration renforcent sa résilience.
Peut-on détruire physiquement internet ?
Oui, mais ce n’est pas simple. Dans notre dossier consacré à Internet, nous évoquons des extrêmes qui relèvent aujourd’hui de la fiction : « des scénarios apocalyptiques comme une guerre thermonucléaire globale rasant la surface de la Terre, une tempête solaire grillant tout le matériel électronique ou encore un géocroiseur qui viendrait tout annihiler. »
Avant un tel événement, les problèmes rencontrés par les internautes seront mineurs. La panne informatique mondiale qui a récemment touché les ordinateurs sous Windows était par exemple plus dévastatrice, même si elle ne touchait à rien de physique.
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