Le matin du 29 juillet 2024, la France découvrait le sabotage de plusieurs câbles de fibre optique longue distance, constituant le maillage du réseau Internet. À 16h49, le même 29 juillet, Free envoyait une publication sur X qui disait : « Tout est revenu dans l’ordre et les services dans ces départements sont complètement rétablis. Merci à l’ensemble des équipes mobilisées ».
Pour le dire vite, il n’aura fallu que quelques heures, un jour ouvré pour que l’opérateur aille réparer ses câbles. Sur la page de suivi des incidents OVH, les zones rouges de la veille ont disparu petit à petit. Sur Downdetector, outil de crowdsourcing des incidents liés aux services web, l’envolée des signalements s’est calmée.
Même si SFR n’a pas communiqué sur la résolution complète de la panne et qu’il reste des zones rouges chez OVH, on peut reconnaître en ce 30 juillet 2024 l’efficacité des réparations à la suite de ces sabotages. Même plus encore : on peut noter à quel point le « réseau des réseaux » Internet est résilient.
Un incident qui aurait pu être majeur, passé plus ou moins inaperçu
Dans les faits, couper quelques câbles, même dans une action synchronisée qui semble avoir été préparée, n’a pas permis de faire tomber Internet. On a évidemment relevé une augmentation de la latence, c’est-à-dire la vitesse à laquelle se faisaient les connexions entre deux machines. Mais pour un particulier et la plupart des entreprises, cette augmentation n’a pas été suffisamment élevée pour avoir un impact concret sur la navigation et les activités en ligne.
Au pire de la panne, le Conseil national des barreaux, qui représente les avocats en France, a affirmé qu’ils avaient perdu l’accès à leur plateforme d’email et de disque partagé en ligne. Dans l’après-midi du 29 juillet, l’organisme estime que les avocats impactés avaient déjà retrouvé leurs accès.
Évidemment, même si les conséquences pour les clients n’ont pas été dramatiques et que l’on peut saluer l’efficacité des services de maintenance, le Parquet de Paris a ouvert une enquête pour « détérioration de biens de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs. » Des termes qui ne galvaudent pas la gravité de l’opération menée contre le réseau Internet en France. Et qui montrent, en même temps, le besoin de toujours mieux sécuriser ces points d’accès critiques pour le quotidien des Françaises et des Français.
On ne peut s’empêcher de constater à quel point les incidents solidifient l’infrastructure qui soutient toutes les activités liées de près ou de loin à Internet. Nicolas Guillaume, CEO de l’opérateur professionnel Netalis touché par le sabotage et qui a été très transparent sur son compte personnel, se félicite de cette montée en puissance « Plus il y a d’incidents, plus le réseau se renforce et devient résilient ! Donc les anarchistes qui vont retenter de temps en temps des actions, ils vont progressivement perdre leur temps et leur énergie car il y aura de moins en moins d’impact ».
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