Fonctionnalités manquantes, capacités santé trop limitées, design pas adapté à tous les sports… Attendue depuis des années par les amateurs de gadgets connectés, la première bague de Samsung n’est qu’un premier pas vers l’éclosion d’une nouvelle catégorie de produit. La prochaine Galaxy Ring devra faire mieux.

Annoncée en janvier 2024, la Galaxy Ring est la première bague connectée de Samsung. Commercialisée au tarif unique de 449 euros depuis le 24 juillet, mais déclinée en 9 tailles (entre 15,6 et 22,2 mm), elle vise à apporter le suivi de la santé et de l’activité physique aux personnes allergiques aux montres connectées, avec un produit simple à porter et qui ne se recharge qu’une seule fois par semaine. Sa principale force est l’absence d’abonnement payant, alors que le reste de l’industrie de la bague connectée, qui est certes encore peu développée, a tendance à facturer l’utilisation du produit.

Attendue par les fans de Samsung depuis plusieurs années, la Galaxy Ring est-elle à la hauteur des attentes ? Après deux semaines de test, notre enthousiasme en a pris un coup. L’idée d’une bague connectée est prometteuse, mais cette première génération souffre de nombreux défauts de jeunesse.

Il y a trop de choses que la Galaxy Ring ne sait pas faire

Le problème de la Galaxy Ring est qu’elle ne sert pas à grand-chose.

Dès la première configuration, qui nécessite un téléphone Android, on sent que la marque coréenne a du mal à démontrer l’intérêt de son produit. Suivi cardiaque, score d’énergie, sommeil, comment bien porter une bague… Les informations affichées à l’écran rappellent que la Galaxy Ring, malgré son prix élevé de 449 euros, est avant tout un podomètre et un traqueur de sommeil. La présentation des montres Galaxy Watch est bien plus convaincante, puisque Samsung a beaucoup plus de choses à dire.

À la première configuration, Samsung revient sur les différentes capacités de sa bague et explique comment bien la porter… Une présentation pas vraiment sexy.
À la première configuration, Samsung revient sur les différentes capacités de sa bague et explique comment bien la porter… Une présentation pas vraiment sexy. // Source : Numerama

Après la configuration, cette impression de vide se confirme très rapidement. On met la Galaxy Ring sur son doigt… et c’est fini. Impossible de savoir si elle fonctionne (à moins de se mettre dans le noir, pour voir de la lumière verte autour du doigt), impossible d’accéder aux mesures en temps réel dans l’application… On ne peut même pas afficher les données de santé quand on fait du sport, alors que l’écran du téléphone aurait pu servir à afficher le rythme cardiaque et le temps, par exemple. La Galaxy Ring est un produit passif, auquel il faut accorder une confiance aveugle.

L’absence d’un vibreur, d’une LED pour les notifications, voire d’un écran pour consulter l’heure et des informations pratiques, fait de la Galaxy Ring un produit trop peu connecté. Se rendre dans l’application Samsung Health pour consulter son rythme cardiaque des précédentes heures n’a pas vraiment de sens, alors qu’une montre connectée offre des informations plus instantanées. Passé l’effet de nouveauté, on perd l’envie d’aller dans l’application, qui manque cruellement d’un volet « tendances » capable d’analyser les mesures à notre place…

La bague de Samsung n'a pas d'écran ou de point lumineux, elle ne communique aucune info d'elle-même. // Source : Numerama
La bague de Samsung n’a pas d’écran ou de point lumineux, elle ne communique aucune info d’elle-même. // Source : Numerama

Autre gros manquement : la bague n’embarque pas de puce NFC ou RFID. Impossible de l’utiliser pour payer, prendre le métro ou ouvrir une porte, alors que cet usage aurait pu rendre son port beaucoup plus pratique (sur des boutiques chinoises, on trouve des bagues connectées capables d’imiter un badge d’immeuble. Pourquoi ne pas avoir fait pareil ?). Samsung, le roi incontesté des produits connectés, peut faire beaucoup mieux.

Format, autonomie… En l’état, la Galaxy Ring est très perfectible

Malheureusement pour Samsung, les points faibles de la Galaxy Ring ne se limitent pas à l’absence de fonctions.

Son design, d’abord, risque de ne pas plaire à tout le monde. La Galaxy Ring est une bague imposante, qui n’ira pas sur toutes les mains. Le fait que la bague soit proposée en plusieurs tailles est aussi problématique, puisqu’on ne peut pas changer de doigt ou la faire essayer à un proche. Une montre, elle, a un côté plus passe partout.

En taille 6, la Galaxy Ring ne rentre que sur le petit doigt. En fonction du rythme sportif, le doigt peut gonfler, ce qui rend son port peu agréable. // Source : Numerama
En taille 6, la Galaxy Ring ne rentre que sur le petit doigt. En fonction du rythme sportif, le doigt peut gonfler, ce qui rend son port peu agréable.

Autre problème : le design de la Galaxy Ring n’est pas adapté à tous les sports. En seulement cinq minutes à la salle de musculation, nous avons réussi à la rayer en attrapant un haltère (sa peinture n’a pas aimé le frottement). Les mauvaises langues peuvent dire qu’on ne fait pas de sport avec une bague, mais elles oublient que la Galaxy Ring est un produit fitness. Demander aux gens de la retirer quand ils pratiquent du volley, du tennis ou de la musculation n’a pas de sens.

Notre conclusion est assez malheureuse pour un produit dédié au suivi de la santé : la Galaxy Ring est un produit que l’on retire beaucoup trop souvent par peur de l’abîmer. L’absence de GPS rend aussi obligatoire la présence d’un téléphone dans sa poche quand on court, si on veut retrouver l’historique de ses courses dans l’application (et les mesures des kilomètres sans téléphone sont très mauvaises). C’est dommage, puisque les autres mesures sont assez correctes pour un produit aussi petit.

Pour accéder aux données de la Galaxy Ring oblige à utiliser deux applications. // Source : Numerama
Pour accéder aux données de la Galaxy Ring, il faut utiliser deux applications. // Source : Numerama

Par rapport à une montre connectée, la Galaxy Ring a pour principal avantage une plus grande autonomie. Samsung parle de sept jours, nous avons dû la recharger en réalité tous les cinq jours (il y a un petit boîtier semblable à celui d’écouteurs Bluetooth pour l’alimenter). D’ailleurs, faites attention quand vous branchez le boîtier, il n’accepte pas les chargeurs trop puissants, ce qui peut empêcher le rechargement de la bague.

Par défaut, Samsung désactive plusieurs capteurs, comme la mesure du taux d’oxygène dans le sang la nuit, pour préserver l’autonomie. Nous les avons tous activés, ce qui explique l’autonomie moins bonne que prévue. Reste une question essentielle : une aussi grande autonomie, pour une bague, est-elle utile ? Même si la bague est étanche, nous avons pris l’habitude de la retirer sous la douche ou à la piscine (puisqu’elle ne mesure rien sous l’eau). A-t-on vraiment besoin d’un produit avec cinq jours d’autonomie si on la retire au moins une heure par jour, quand on fait du sport notamment ? Finalement, l’équilibre d’une montre connectée, qui se recharge tous les matins pendant qu’on est à la douche, est peut-être meilleur.

Le boîtier de recharge de la Galaxy Ring intègre une batterie. Il recharge la bague par induction. // Source : Numerama
Le boîtier de recharge de la Galaxy Ring intègre une batterie. Il recharge la bague par induction. // Source : Numerama

Un suivi de la santé au niveau, mais inférieur à celui d’une montre connectée

La principale qualité de la Galaxy Ring est sa capacité à suivre la santé de personnes pas forcément à l’aise avec les nouvelles technologies, juste en se portant sur un doigt. Ses mesures sont plutôt correctes, même s’il y a une différence d’une dizaine de battements par minute avec la réalité. Peu importe, ce qui compte en réalité est le suivi des tendances, pour pouvoir constater une grande augmentation ou diminution de l’activité cardiaque. Sur ce point, la Galaxy Ring est irréprochable.

Malgré tout, il manque plusieurs fonctions essentielles à la Galaxy Ring. Elle ne peut pas détecter une chute ou un accident de voiture, elle ne peut pas réaliser un électrocardiogramme, elle ne peut pas indiquer un problème d’arythmie, elle ne peut pas initier un appel aux secours… En l’état, sa seule fonction vraiment cool est le suivi du sommeil, qui est vraiment détaillé. Mais 450 euros pour une bague connectée, sans l’assurance d’être sauvé en cas d’une grosse chute, semblent disproportionnés. Surtout à côté des montres Galaxy Watch qui font beaucoup plus à un tarif inférieur.

Les données mesurées par la Galaxy Ring apparaissent sous cette forme. L'application Samsung Health propose notamment un score d'énergie, sur 100, qui mélange plusieurs facteurs.
Les données mesurées par la Galaxy Ring apparaissent sous cette forme. L’application Samsung Health propose notamment un score d’énergie, sur 100, qui mélange plusieurs facteurs. // Source : Numerama

La Galaxy Ring ne peut détecter que la marche ou la course, les autres activités doivent être déclenchées manuellement depuis son smartphone, avec juste l’enregistrement du rythme cardiaque. Elle permet de mesurer quelques petites infos, mais ne sauvera probablement pas (ou peu) de vies.

Le verdict

Avec la Galaxy Ring, Samsung a réussi à nous donner de l’intérêt pour les bagues connectées. Il est vrai que ce produit minuscule, à la pointe de la technologie, a quelque chose de séduisant. On se croirait en avance sur le reste du monde, avec ce petit anneau relié à un téléphone. En réalité, dans cette première version, le concept de la Galaxy Ring n’est qu’un leurre. Le produit est un peu connecté, mais ne fait pas assez de choses pour pouvoir être qualifié d’une vraie révolution technologique. Pour rendre le concept séduisant, Samsung devra lancer une Galaxy Ring 2 avec une LED pour les notifications, un vibreur optionnel, du paiement sans contact et plus de capteurs santé. En l’état, et surtout à 450 euros, la Galaxy Ring n’est qu’un gadget au potentiel inexploité. Malgré cet avis négatif, on ne peut s’empêcher de penser que Samsung est sur une bonne piste. À lui de faire mieux, beaucoup mieux.
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