Valve a bouleversé le marché en sortant le Steam Deck, un PC déguisé en console portable, avec une expérience digne de ce nom. Son succès a donné envie à des concurrents de s’engouffrer dans la brèche, chacun apportant sa petite spécificité (comme les manettes inspirées des Joy-Con pour la Legion Go de Lenovo). Asus a été l’un des premiers à le faire avec la Rog Ally, supérieure grâce à ses performances vertigineuses.
Mais la Rog Ally n’était pas exempte de défauts. On repense, par exemple, à son autonomie très limitée avec des jeux gourmands, ou encore à des griefs de jeunesse plus ou moins pardonnables. En 2024, Asus lance donc la Rog Ally X, qui n’est pas vraiment une Rog Ally 2, mais la version ultime de la première proposition. Le menu s’annonce copieux, puisque le constructeur a retravaillé plusieurs caractéristiques, à commencer par la batterie. Le tout à un tarif qui a gonflé pour atteindre les 900 €.
Tout est mieux sur la Rog Ally X, sauf l’écran
Asus avait hélas fait le choix du blanc pour la Rog Ally. Cette erreur de goût est réparée sur la Rog Ally X, qui se teinte de noir. Ce n’est pas le seul changement appliqué au design, et certains ont d’ailleurs un impact positif sur l’ergonomie. Cette nouvelle version dispose de poignées plus bombées à l’arrière, ce qui permet de mieux la prendre en main — surtout avec le grip plus granuleux et les bords plus arrondis. En prime, tout ce qui faisait cheap sur la Rog Ally est gommé : les boutons ABXY cliquent mieux (au son, comme au toucher), la croix directionnelle est plus rassurante, les sticks offrent une meilleure résistance, les gâchettes sont plus grosses, les deux raccourcis à l’arrière sont encore plus pratiques…
La Rog Ally X prend un peu d’embonpoint, mais cela lui va si bien. On sent que les ingénieurs ont entendu les critiques et se sont appliqués à rectifier le tir, sans incidence sur la philosophie générale du produit. À côté, la Rog Ally ferait presque office de simple prototype, tant les évolutions sont nombreuses. Asus a aussi ajouté un port USB-C et revu le port microSD, lequel occasionnait des problèmes de surchauffe sur la Rog Ally. En résumé, cette déclinaison X ressemble vraiment à la version aboutie d’un produit globalement bien né, mais qui avait quelques lacunes.
Toutefois, il y a un élément qui n’a pas été changé, et qui aurait pourtant été nécessaire : l’écran. Non pas que la dalle LCD en 1080p, compatible avec la technologie VRR et rafraîchie en 120 Hz, soit mauvaise, loin de là. Mais la Rog Ally X aurait pu enfoncer encore plus le clou en optant pour un affichage OLED — comme l’ont fait Nintendo avec la Switch et Valve avec le Steam Deck. Une console comme la Rog Ally X, aux caractéristiques de rêve et au positionnement premium, mérite la meilleure expérience visuelle. Ce sera sans doute pour la Rog Ally 2, qui gagnerait alors un sacré argument.
Enfin, Asus aurait pu penser à fournir une pochette de transport. Faire payer 200 € en oubliant d’en glisser une dans le packaging relève d’une radinerie dont on se serait bien passé.
Des performances toujours au top
La Rog Ally X ne change rien au niveau du processeur. Asus fait toujours confiance à une puce Ryzen Z1 Extreme (Zen 4), couplée à un processeur graphique RDNA 3. En revanche, on passe de 16 à 24 Go de mémoire vive, ce qui fait une différence non négligeable en pratique, puisque la Rog Ally X gagne en vélocité en soulageant le CPU. On passe par ailleurs à 1 To de stockage et à des modes de puissance gonflés : 13W en Silencieux (contre 10), 17W en Performances (contre 15) et toujours 25W en Turbo (30 quand la console est branchée). Plus le chiffre est élevé, plus les performances sont au rendez-vous — et la consommation en énergie est importante.
On ne vous abreuvera pas ici de benchmarks qui ne seront pas nécessairement parlants pour vous (mais Frandroid en a fait plusieurs, si jamais cela vous intéresse). En revanche, on peut répéter ce qu’on disait déjà sur la Rog Ally, à savoir que la Rog Ally X est une console à la fois polyvalente et puissante. Elle est taillée pour faire tourner des jeux, même récents, dans d’excellentes conditions. En fonction des titres, on peut bénéficier d’un framerate qui titille les 40/60 fps, même en restant en 1080p. Ainsi, on a pu jouer à Lies of P, jeu qui demande une fluidité infaillible, sans aucun souci (on a même battu un boss dès le premier essai). Le tout avec un bruit assez contenu (les ventilateurs vibrent un peu) et une bonne maîtrise de la surchauffe.
Bien sûr, il ne faudra pas hésiter à mettre un peu les mains dans le cambouis. La Rog Ally X a le look d’une console, mais reste un PC qui requiert quelques passages par les réglages pour donner le meilleur de lui-même. Concrètement, n’hésitez pas à baisser la définition (en 720p) et/ou à tempérer votre gourmandise sur la fidélité graphique pour gagner quelques fps. Et nul besoin de préciser que la Rog Ally X est bien plus à son aise quand elle est branchée (consommation à 30W, pour rappel).
Ses prestations en jeu ne feront hélas pas oublier le principal défaut de la Rog Ally X : son architecture Windows, qu’essaie tant bien que mal de masquer la surcouche Armoury Crate SE, maison et mise à jour. On peut y retrouver tous ses jeux installés depuis une autre application (exemple : Xbox), entre autres options de personnalisation. Mais c’est surtout quand on doit retourner sur Windows que les cauchemars surviennent. Le système d’exploitation de Microsoft n’est pas pensé pour le gaming et la Rog Ally X ne cesse de nous le rappeler. On en pâtit quand, par exemple, l’interface se perd entre l’écran tactile et les commandes physiques. Ou quand une fenêtre ne s’affiche pas très bien. Avec SteamOS, la Rog Ally X serait une console parfaite.
Et l’autonomie alors ?
Les performances incroyables de la Rog Ally avaient une incidence logique sur sa capacité à assurer une bonne autonomie. Dans un jeu comme Forza Horizon 5, aux graphismes époustouflants qui garnissent son monde ouvert, tenir 1h30 en une seule charge relevait du miracle. Du coup, Asus n’y est pas allé de main morte pour faire mieux : l’entreprise a doublé la capacité de la batterie, passant de 40 à 80 Wh. On peut confirmer que la Rog Ally X peut tenir un peu plus de 3 heures sur un jeu récent (Dungeons of Hinterberg), à condition de rester en mode intermédiaire (Performances). C’est déjà beaucoup plus confortable.
On rappelle que l’autonomie reste assez difficile à estimer, dans le sens où elle dépend d’énormément de facteurs. Ainsi, un petit jeu indépendant en 2D tirera moins sur la batterie que le dernier blockbuster récupéré sur le Xbox Game Pass. De même, on peut gratter quelques précieuses minutes en jouant sur la qualité graphique, voire sur des paramètres plus généraux (la luminosité de l’écran consomme beaucoup). Toujours est-il que les 80 Wh permettent à la Rog Ally X de voir venir, même si vous ferez difficilement une session de cinq heures sur Starfield ou un Paris – Los Angeles sans la brancher. Elle reste une console portable qui a besoin d’une prise de courant à proximité.
Prix et disponibilité de la Rog Ally X d’Asus
La Rog Ally X est disponible depuis le 22 juillet 2024, au prix de 899 €.
Le verdict
Asus Rog Ally X
Voir la ficheOn a aimé
- Autonomie doublée
- Puissance toujours bluffante
- Ergonomie améliorée
On a moins aimé
- Où est l’écran OLED ?
- Windows reste un boulet
- 900 € et pas de pochette ?
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