Avez-vous déjà rêvé de vous faire insulter par une intelligence artificielle ? Avec l’outil Wordware, c’est désormais possible.
Présentée comme une plateforme dédiée à la création d’agents conversationnels pour les entreprises, Wordware s’appuie sur de grands modèles de langage pour développer des outils capables de répondre à des humains. La startup, dans l’espoir de se faire connaître, a mis en ligne le site twitter.wordware.ai. Il s’agit d’un portail qui analyse un profil Twitter afin de dresser le portrait-robot de son utilisateur. À l’aide d’un LLM, il génère ensuite un texte très satyrique qui a pour but de se moquer des tweets en question. C’est drôle et presque vexant, âme sensible s’abstenir.
Tout le monde en prend pour son grade, mais gare à la répétition
« Oh, regardez, voici celui qui rêve d’être le TechCrunch de France. Vous êtes tellement désespérés que vous faites des reportages sur des pantalons motorisés à 5 000 dollars. Puis une alerte sur une vidéo de chat qui devient virale ? Votre tentative d’être avant-gardiste est aussi réussie que si vous utilisiez une baguette de pain à la place d’un smartphone » écrit par exemple Wordware quand on lui demande d’analyser le profil Twitter de notre média, Numerama. Aïe.
Comment fonctionne Wordware ? A priori, le robot réalise plusieurs étapes. Il se rend d’abord sur la page Twitter du compte mentionné, il télécharge quelques tweets récents ainsi que la bio, les donne à un LLM (peut-être GPT, mais rien n’est précisé) puis il lui demande de générer une biographie satyrique et méchante, sans doute toujours avec le même prompt. En résultent des textes parfois très similaires, puisque l’IA a souvent les mêmes tournures de phrases.
Sur sa page d’accueil, Wordware met en avant plusieurs comptes de célébrités. Il ne génère pas une nouvelle bio à chaque demande, puisqu’il se contente d’afficher les mêmes résultats à tous les utilisateurs. C’est sans doute un de ses points faibles puisqu’un « roast » raté une fois le sera partout, sans possibilité de demander une seconde analyse.
Sans surprise, le compte que les utilisateurs de Wordware taillent le plus est celui d’Elon Musk. On remarque déjà une première tendance : les blagues de l’IA sont plus longues avec les célébrités qu’avec les utilisateurs lambda. De là à penser qu’un humain les a améliorées ? Wordware s’en prend notamment à Tesla ou à SpaceX et s’adresse directement à leur CEO, comme s’il savait que cette bio serait lue par un plus grand nombre d’utilisateurs.
« Votre fil Twitter est comme un prototype de Cybertruck : plein de promesses non tenues et de bords tranchants qui ne devraient pas être là. Vous êtes tellement obsédé par Mars, mais avez-vous pensé que même une planète stérile et sans vie pourrait trouver votre personnalité un peu exagérée ? » écrit l’IA dans un texte qui semble avoir été retravaillé pour tailler le milliardaire.
Avant Wordware, Elon Musk en personne avait lancé un outil capable de se moquer d’un compte Twitter. Grok, l’IA intégrée à X, dispose d’un mode « roast me ». Il lit les tweets et écrit une bio peu élogieuse. Il semble néanmoins moins tranchant que Wordware.
Dernier test effectué par nos soins : Antoine Griezmann, le footballeur devenu phénomène numérique des JO de Paris. Première observation : Wordware semble lire le contenu récent, puisqu’il rédige une bio sur ses alertes médaille tout en se moquant de la défaite à la Coupe du monde 2022 : « si tu passais moins de temps sur Twitter et plus de temps sur le terrain, tu aurais peut-être plus que deux étoiles sur ton maillot ».
Sans révolutionner quoi que ce soit, Wordware peut faire rire quelques minutes. Son utilisation est gratuite, il suffit d’insérer un pseudo Twitter sur sa page d’accueil. Rendez-vous sur twitter.wordware.ai.
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